Rhinocéros, lecture analytique monologue final
Publié le 12/10/2014
Extrait du document


«
· Le monologue s’ouvre et se ferme sur la première personne.
On a d’emblée une opposition entre
l’individu et le groupe, moi/je = unicité, la singularité s’oppose à eux/tout le monde.
A travers le jeu
des pronoms personnels on assiste à une perte de l‘identité humaine, l’homme est déshumanisé et le
groupe s’est fondu dans une uniformisation.
· L’impact direct du nombre des rhinocéros révèle un déplacement de la norme.
La norme, la référence
est du côté du nombre et l’anormal est B.
En effet, les rhinocéros sont qualifiés de beaux, l 6 et B.
se
qualifie de monstre, l 21.
On a donc un déplacement de valeurs, la beauté appartient aux rhinocéros
qui sont mis en valeur, valorisés par la formule emphatique « ce sont eux qui », l 6.
· On a également un renversement des valeurs esthétiques : tous les éléments habituellement
considérés comme inesthétiques se sont renversées comme la référence de beauté dans un autre
référentiel.
Ainsi, tous les domaines sont concernés :
- les formes : l 7 les rhinocéros portent des cornes, un front plat, des traits tombants
-la texture : l 10 ils sont moites et rugueux l 11, flasque l 12, dur l 13, poilus l14.
-la couleur : l 12 vert sombre qui s’oppose à la couleur blanche perçue comme un excès, l 12.
-la voix : l 15-19
· L’éloge des rhinocéros souligne la solitude de B.
et sa difficulté à être soi.
Il éprouve d’ailleurs des
sentiments de honte, l 9 et 24 : « j’ai trop honte », renforcé par l’adverbe d’intensité, et de
culpabilité, l 6 et 20.
La didascalie de la ligne 24 témoigne de l’impossibilité pour B.
de se regarder
en face.
· Ce monologue est donc empreint de plusieurs registres, le registre lyrique par l’expression des
sentiments, et le registre pathétique du à toutes les marques de la déploration et l’expression de
l’élégie aux lignes 7, 21 avec la répétition désespérée de hélas !
Cette difficulté à être soi-même le conduit à vouloir rejoindre la norme, le groupe des rhinocéros.
II.A)
· On remarque une répétition du verbe vouloir, employé systématiquement au conditionnel, aux lignes
6-13-23 dans une gradation.
L’emploie du verbe falloir à la ligne 7 marque la nécessité, le désir.
L’expression du regret à la ligne 20 par le conditionnel passé fait écho aux verbes au conditionnel
présent.
· Le désir de la métamorphose est également exprimé par l’envie d’imiter ces rhinocéros.
Ces
imitations sont évoquées par les structures comparatives des lignes 6-16, dans lesquelles on remarque
l’emploie de l’outil de comparaison explicite comme.
On note également l’emploie de l’adverbe
exclamatif comme, aux lignes 12-13-18-20-24, qui insiste sur le souhait, le désir que ressent B.
L’occurrence « si » de la ligne 16 a la même valeur que l’adverbe exclamatif comme.
· Mais ce souhait d’imiter les rhinocéros est également explicité par les didascalies, l 16 par exemple,
ou encore par les onomatopées qui ont pour but d’imiter ces bêtes, l17.
· Le thème de la métamorphose est une des caractéristiques de la littérature fantastique.
A cela s’ajoute
le registre comique et la dimension tragique perceptible au dénouement.
II.B)
· Le début du monologue est dominé par le désir de changer, l 8, avec l’emploie du futur qui exprime
la certitude des propos de Bérenger.
Cependant cette sureté est atténuée par la locution adverbiale
« peut-être » et l’emploi du mode conditionnel (présent ou passé) qui indique le souhait, mais aussi
l’incertitude de la réalisation..
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