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Rhinocéros – Eugène Ionesco Monologue final

Publié le 18/03/2012

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Après la guerre, un nouveau théâtre fait son apparition. Ce théâtre d’avant-garde est aussi appelé théâtre de l’absurde. Il est lié à une crise historique de l’existence dans un monde monstrueux régit par la Shoa. Rhinocéros, écrit par Eugène Ionesco en 1959, est une des pièces emblématique de ce nouveau théâtre. Elle raconte l’histoire d’une petite ville dont les habitants sont peu à peu touchés par une épidémie les transformant tous en Rhinocéros ; dans la toute dernière scène, Bérenger, le personnage principal est seul sur scène. C’est le dernier personnage à ne pas avoir subi la métamorphose, après le départ de Daisy. Seul dans sa chambre, cerné par le Rhinocéros et leurs barrissements, Bérenger compare alors le tableau représentant les hommes aux têtes de Rhinocéros au fond de la scène. Comment, à travers ce monologue, se dénonce la farce tragique qu’est Rhinocéros ?

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« II. La tentation de la métamorphose 1) Devenir Rhinocéros La tentation met en scène la douleur éprouvée par Bérenger dans ce monologue.

Elle a d’abord pour cause un sentiment de honte et de regret exprimé dans « J’ai trop honte » « J’ai eu tort » ou « Comme j’ai mauvaise conscience » (l.43) adverbe, mais aussi grâce à l’interjection « Hélas » (l.34) répétée à la ligne 144 deux fois.

De même la répétition de l’adverbe « Jamais, jamais » (l.45) témoigne de son désespoir (l.45).

L’expression du regret se trouve dans le désir de transformation et de métamorphose qui s’exprime avec force: verbe bouloir au conditionnel « Je voudrais » (l.33-38-45) ainsi que par des adverbes d’intensité et d’exclamation « Comme j’ai mauvaise conscience.

» et la référence comparative avec des tournures « être comme, devenait comme » témoigne de son désir de transformation.

Le fait qu’il essaye d’adopter le barrissement des animaux (l.41-43) montre bien sa volonté de se transformer et donne une dimension à la fois comique où on éprouve aussi de la pitié et de la terreur: on bascule dans une dimension farcesque et tragique, d’autant plus que Bérenger est le personnage de la pièce qui s’est toujours opposé aux rhinocéros. 2) Une abdication impossible Mais finalement, il ne parvient pas à se transformer en rhinocéros il ne peut pas abdiquer la part d’humanité qui est en lui.

Néanmoins, cette volonté culmine avec la tentative de barrissement (l.44) jusqu’au constat « trop tard maintenant » avec un dernier sursaut final « sursaut brusque ».

Cet échec de la transformation s’exprime très fortement à partir de l’abonde de phrases négatives plus de l’adverbe « non », « Je n’arrive pas », « Je ne deviendrais jamais » (l.42).

On observe un aveu d’impuissance de la part de Bérenger.

Les adverbes « Jamais », « Trop tard » montre la face définitive de son fil de pensées. III. Bérenger, une nouvelle héroïque ? 1) Le dernier homme Bérenger est le dernier homme car il n’a pas réussi à se transformer « malheur à celui qui veut conserver son originalité », ce qui est indépendant de sa volonté, renoncer à son originalité est une position intenable, il n’y a plus de refus construit.

Finalement, ce dernier homme devient originel et original, il conserve son humanité.

Le dernier homme est celui qui refuse l’idéologie nazie, pas par anticonformisme mais par l’incarnation de la puissance.

La Rhinocérite est une manière de désigner l’ensemble des totalitarismes beaucoup plus large et non pas seulement au nazi, par métaphore. 2) Un final ambigu Un changement s’opère à la fin du monologue grâce à la gestuelle et au jeu du personnage.

Il tourne le dos à la glace, il a un sursaut soudain, il se retourne face au mur du fond où sont exposés les têtes de rhinocéros.

Il leur lance comme un défi.

Le changement s’opère en passant du conditionnel au futur, qui marque sa détermination et sa certitude et non plus une hypothèse.

D’autre part, hors-mis la dernière phrase, les phrases ne sont plus affirmatives ce qui provoque un effet de contraste.

La seule phrase négative qui apparait n’est plus destinée à. »

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