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RÊVERIE AU LIDO. Commentaire

Publié le 05/10/2017

Extrait du document

Chateaubriand (1768-1848) était déjà passé par Venise, en 1806, lors de son voyage en Orient. En septembre 1833 il revint sur les lieux et voulut « saluer l'Adriatique » en allant au Lido, île longue et étroite qui sépare la lagune vénitienne de la mer.

Il n'est sorti de la mer qu’une aurore ébauchée et sans sourire. La transformation des ténèbres en lumière, avec ses changeantes merveilles, son aphonie 1 et sa mélodie, ses étoiles éteintes tour à tour dans l'or et les roses du matin, ne s’est point opérée. Quatre ou cinq barques serraient le vent à la côte; un grand vaisseau disparais sait à l'horizon. Des mouettes posées marquetaient en troupe la plage mouillée; quelques unes volaient pesamment au-dessus de la houle du large. Le reflux avait laissé le dessin de ses arceaux concentriques sur la grève. Le sable guirlandé de fuscus 2, était ridé par chaque flot, comme un front sur lequel le temps a passé. La lame déroulante enchaînait ses festons blancs à la rive abandonnée ... Souvent je m'arrêtais pour contempler l'immensité pélagienne 3 avec des yeux attendris. Un mât, un nuage, c’était assez pour réveiller mes souve nirs.

Sous la forme d'un commentaire composé, vous étudierez cette page en montrant, par exemple, comment les ressources de la prose poétique concourent à l'évocation d’un paysage et à une méditation sur le temps.

Il y a de la part de ceux qui ont proposé le sujet une certaine malhonnêteté à donner pour titre de l’œuvre d’où est extrait le texte : Le Livre sur Venise. C’est en effet aux Mémoires d'outre-tombe (précisément à la quatrième partie, livre XL, chapitre 18) qu'il convenait de renvoyer. Néanmoins, tout candidat sérieux ne pouvait être gêné par cette « erreur » : il suffisait en effet d’une lecture attentive pour retrouver dans ces lignes et l’obsession majeure de l’écrivain (qu’on reliera à l’épisode de la grive de Mont boissier dans ces mêmes Mémoires

« Qo,o Il y a de la part de ceux qui ont proposé le sujet une certaine malhonn êteté à donner pour titre de l'œuvre d' où est extrait le texte : Le Livre sur Venise.

C'est en effet aux Mémoires d'outre-tombe (précisément à la quatrième partie, livre XL, chapitre 18) qu'il convenait de renvoyer.

Néanmoins, tout candidat sérieux ne pouvait être gêné par cette « erreur n : il suffisait en effet d'une lecture attentive pour retrouver dans ces lignes et l'obsession majeure de l' écrivain (qu'on reliera à l'épisode de la grive de Mont boissier dans ces mêmes Mémoires, voir App.

Litt.

1, p.

333) et ce qu'un critique a ju stement nommé « le génie d'un style n.

At.

Se laisser abuser par les références à Venise contenues � dans le titre de 1 'extrait et le titre général de 1 'œuvre, et e n profiter pour faire votre propre réflexions ur Venise : il n'y avait en effet aucune allusion à la cité des Doges dans les li gnes de Chateaubriand.

Il était donc intéressant de signa ler que la situation du narrateur, telle qu'elle apparaissait ici, était totalement indépendante du lieu : la méditation a pris appui sur les retrouvailles vénitiennes; mais celles ci ne sont qu'un prétexte.

e Prêter une attention toute particulière au rythme des ph rases qui, même après une lecture cursive, paraît tra vaillé au point de cacher sous la prose une véritable versi fication .

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