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ReTTÉ (Adolphe)

Publié le 21/03/2019

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ReTTÉ (Adolphe), écrivain français (Paris 1863 - Beaune 1930). Ce personnage excentrique, exalté et combatif, commença par l'anarchisme {Réflexions sur l'anarchisme, 1894 ; Promenades subversives, 1896) et finit par le maur-rassisme {la Maison en ordre, 1924) comme il passa d'une mystique naturiste {la Forêt bruissante, 1896 ; Campagne première, 1897) au catholicisme {Du Diable à Dieu, 1907 ; Un séjour à Lourdes, 1909). Champion du symbolisme et du vers libre dans sa jeunesse {PArchipel en fleurs, 1891), il s'assagit ensuite avec ses Poésies 1897-1906 (1907). On lui doit, en prose, une curieuse fantasmagorie {Thulé des Brumes, 1892), des portraits et des souvenirs où passe un souffle de polémiste {Mémoires de Diogène, 1903 ; la Basse-Cour d'Apollon, mœurs littéraires, 1925).

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)--------·----- RETTÉ Adolphe ( 1863-1930).

Poète symboliste, écri­ vain subversif puis catholique fervent, Adolph e Retté a raconté sa vie dans la Maison en ordre (1923).

Il y insiste en particulier sur son enfance parisie nn e entre un grand-père à la fois anticlérical et antisocialiste, une mère déséquilibrée et un père toujours absent, précepteur en Russie.

Interne à M on tbél iard , Adolphe Retté s'inté­ resse surtout au latin et à l'histoire.

Ses études secondai­ res achevées, il devient apprenti comptable puis s'engage dans l'armée.

En 1886, il revient à Paris, où bientôt il se fait remarquer par un art ic le hostile au nat ura lism e.

11 r enc ont re aussi Moréas, Henri de Régnier et les symbo­ listes, qu'il étrillera plus tard dans ses souvenirs.

Il donne enfin des textes au Mercure de France, à la Plume e t à l'Ermitage (qu'il dirigera).

Son premier recueil de poésies paraît en 1889 : les Cloches en la Nuit, que sui­ vront Thulé des Brumes ( 1891 ), 1 'Archipel en fleurs ( 1895) et Une belle dame passa ( 1898).

Très actif, voya­ geant beaucoup, il renc ont re Jean Grave et Élisé e Reclus et défend des idées libertaires dans Réflexions sur l'anar­ chie (1894), Promenades subversives (1897) et Aspects (1897).

Cette activité de polémis te ne l'empêche pas de s e faire ensuite le chantre d'une sorte de panthéisme, d'exalter cette nature qu'il rencontre près de chez lui, dans la forêt de Fontainebleau : il en sortira la Forêt bruissante (1896), Campagne première (1897) et Dans la forêt ( 1903).

Peut-être est-ce là, aussi, la source de sa con vers ion finale : l'anarchiste, en effet, abandonne ses anciennes options et, ap rès une phase d'amitié avec Cle­ menceau, devient un auteur catholique; il se rapproche de Maurras et signe des livres comme Du diable à Dieu ( 1907), Un séjour à Lourdes ( 1909) ou encore des Notes sur la psychologie de la conversion ( 191 1 ).

Ce trajet intellectuel ne doit pas nous étonner: il a été celui de plusieurs autres symbolistes, et l'on pourra comparer l'attitude de Retté avec celle, par exemple, d'un Laurent Tailhade.

La raison de leur évolution résid e peut-être dans l'aspect mystique du symbolisme: tout y est plein d'âme, et la poésie devient facilement évocation sacrée ou religion.

S'instaure alors dans le monde un o rd re supérieur à celui, artificiel, de la société.

Au fond, c'est une même contestation qui guide l'anarchiste et l'homme de foi; las de ce monde ancien, Retté lui préfère l'utopie, la nature, Dieu enfin.

BIBLIOGRAPHIE W.K.

Comell, Adolphe Retté ( /863-1930), New Haven, Yale Univ.

Press, 1942.. »

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