Résumez ou analysez le texte qui suit, puis exprimez votre opinion personnelle sur l'utilisation des sciences humaines dans le monde moderne.
Publié le 29/03/2014
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Il n'est peut-être pas facile de définir exactement ce qu'il faut entendre par sciences humaines, car nombreuses sont les sciences qui peuvent contribuer à la connaissance de l'homme. On peut étudier celui-ci à trois niveaux : au niveau de sa destinée, au niveau de ses activités, et enfin au niveau de ses déterminants. La religion, la morale et la philosophie se sont préoccupées de la destinée de l'homme. L'étude de ses activités et de ses sentiments est aujourd'hui l'objet de trois sciences principales : la psychologie, la sociologie et l'ethnologie. Enfin, les facteurs qui déterminent notre existence et même notre conduite sont nombreux, et presque toutes les sciences peuvent contribuer à leur étude. Il y a des déter¬minants très généraux, par exemple les phénomènes physiques, car si la température augmentait de 50 degrés sur la surface de la terre, la vie deviendrait impossible pour l'espèce humaine. Et il y a des déterminants plus spécifiques, par exemple les phénomènes physiologiques. Il est d'ailleurs difficile de tracer une limite nette entre nos déterminants et nous-mêmes, car nous sommes notre corps et ne dépendons pas seulement de lui. En fait, ce qu'on appelle déterminants, ce sont simplement les phénomènes que l'on croit connaître mieux que ceux qu'ils sont censés déterminer, et il est vrai que nous sommes actuellement plus avancés en physique et en physiologie qu'en psychologie. C'est précisément ce retard que les sciences dites humaines cherchent à rattraper, soit en utilisant
les résultats acquis par les sciences exactes et en s'inspirant de leurs méthodes, soit en élaborant des méthodes propres à leur objet. Ces deux manières de faire ne sont d'ailleurs pas exclusives l'une de l'autre. Par exemple, des progrès importants ont été réalisés en psychologie grâce à la physiologie, mais aussi grâce à la psycha-nalyse, qui a étudié jusqu'ici les phénomènes psychiques, non point par leurs déterminants, mais au niveau même de leurs manifestations...
Il semble que l'on puisse s'intéresser aujourd'hui aux sciences humaines pour deux grandes sortes de raisons : des raisons d'ordre théorique et des raisons d'ordre pratique.
a) Un certain nombre de personnes qui étudient les sciences humaines s'intéressent, en fait, au problème de la destinée, et l'étude de telle ou telle de ces sciences constitue pour elles une sorte de détour pour approcher ce problème. Ce sont en somme des philosophes qui ont consenti à se spécialiser. Ils ont été sen¬sibles à l'évidence, à savoir le succès des sciences exactes, et ils acceptent d'apprendre les méthodes rigoureuses qu'on leur propose aujourd'hui pour l'étude de l'homme, afin d'en avoir au moins le coeur net. Parmi eux, les uns sont conquis par ces méthodes, et décident de ne s'adonner désormais qu'à des recherches dont les résultats soient susceptibles de vérification. Les autres, constatant à regret que la plupart des recherches scientifiques ne permettent de résoudre que des problèmes partiels, retournent à leurs anciennes amours et s'efforcent à nouveau de saisir l'essence de l'homme avant son existence, quitte à inclure dans cette essence les phéno¬mènes que d'autres ont découverts, par l'expérience.
b) D'autres personnes s'intéressent surtout aux sciences humaines pour leurs applications pratiques. A vrai dire, un tel intérêt n'est point nouveau ; déjà Platon désirait mieux connaître les hommes, afin de mieux les gou,verner et de donner à chacun dans la République la place qu'il serait le mieux capable de tenir. Mais ce besoin est devenu plus saillant à l'époque contemporaine, en raison des boule¬versements techniques et sociaux que le progrès des sciences a provoqués.
Le développement de l'instruction, devenue obligatoire pour tous les citoyens, a amené dans les écoles des enfants qui différaient considérablement les uns des autres par leur niveau mental. Il était souhaitable, afin de constituer des classes plus homogènes, et d'éviter les pertes de temps, d'évaluer l'intelligence des enfants avant de les affecter à une classe d'un niveau donné. C'est ce problème que Binet a résolu en créant son échelle d'intelligence.
Celle-ci marque une date dans l'histoire de la psychologie, non seulement en raison de son utilité pratique, mais parce qu'elle a donné le départ à toute une série d'efforts pour effectuer en psy-chologie des mesures de type ordinal, c'est-à-dire des mesures qui consistent en des classements hiérarchiques et reposent sur des critères statistiques, et non plus seulement des mesures cardinales, qu'il est très difficile de réaliser dans un domaine aussi complexe que celui des phénomènes psychologiques, faute de pouvoir définir des unités. En même temps qu'ils apprenaient à mesurer l'intelli-gence, les psychologues se sont efforcés d'améliorer les méthodes d'enseignement, tant en ce qui concerne les enfants normaux que ceux qui présentent des retards ou des déficiences.
Par ailleurs, le développement de l'industrie a accru les besoins en travailleurs spécialisés qui utilisent au mieux les coûteuses machines qu'on leur confie. C'est pourquoi il a fallu des psycho¬logues qui étudient de manière précise la diversité des aptitudes humaines et surtout les signaux qu'un travailleur doit utiliser pour effectuer correctement et rapidement une tâche donnée.
L'évolution technique a mis au premier plan les problèmes d'organisation, tant sur le plan humain que sur le plan mécanique, et c'est pourquoi il nous faut des psychologues et des sociologues qui étudient les relations entre les hommes et les groupes afin de les rendre plus aisées.
Il faut ajouter à cela l'évolution politique, qui a accompagné celle des modes de production, et l'importance prise par l'opinion publique depuis que les moyens d'information se sont multipliés. L'opinion publique n'est pas un phénomène nouveau, et les chefs se sont toujours efforcés de se la concilier. Mais l'imprimerie, la radio et la télévision lui ont apporté de nouveaux moyens de s'expri¬mer, en même temps, d'ailleurs, qu'elles fournissaient aux gouver¬nements et aux groupes d'intérêts de puissants moyens pour l'infléchir, ou parfois l'éclairer. Mais il ne suffit point de délivrer un message pour qu'il soit compris, et c'est pourquoi la propagande et la publicité sont devenues des techniques spécialisées, qui mettent en oeuvre la connaissance des hommes, des groupes auxquels ils appartiennent et de leurs traditions, et des divers phénomènes psychologiques conscients ou inconscients en vertu desquels ils portent leurs jugements et décident de leurs actes.
Enfin, l'évolution technique et celle qu'elle entraîne dans les moeurs publiques et privées crée, de par la vitesse à laquelle elle se produit, des problèmes d'adaptation qui ne se posaient pas avec la même acuité dans un monde où les façons de travailler et de vivre subissaient peu de changements d'une génération à l'autre. Il y a
toujours eu des maladies mentales, mais il est possible que l'insta-bilité des conditions de vie contemporaines, tant morales que matérielles, ainsi que la vitesse à laquelle nous sommes astreints de mener notre vie pour suivre le rythme des machines, aient accru la fatigue nerveuse et provoquent un plus grand nombre de névroses. Il en résulterait donc de nouvelles tâches, requérant des psychologues et des médecins.
Ce tableau ne constitue qu'un aperçu des applications des sciences humaines et l'on voit que des hommes fort différents peuvent s'y intéresser pour des raisons fort différentes aussi. Bien entendu, la séparation que nous avons faite entre deux grandes sortes d'intérêts à l'égard des sciences humaines, intérêts théoriques d'une part, et pratiques de l'autre, est en partie artificielle ; les deux sortes d'intérêts peuvent aller de pair...
Guy DURANDIN, Psychologie des motivations contemporaines, Encyclopédie française, t. XX, «Le monde en devenir «.
RÉSUMÉ
Les sciences humaines peuvent étudier l'homme à trois niveaux : ceux de sa destinée, de ses activités, de ses déterminants. Ce dernier niveau semble le plus aisé à connaître, et son étude a permis de définir les méthodes qui ont inspiré celles des sciences humaines dont l'objet est l'activité de l'homme. On peut s'intéres¬ser à elles, malgré leur retard, pour des raisons théoriques, comme le font les philosophes, ou pour des raisons pratiques : sur ce plan leur intérêt est multiple. Elles permettent d'évaluer l'intelligence des enfants, d'y adapter la constitution des classes et la pédagogie ; elles étudient les aptitudes humaines et favo¬risent l'organisation du travail dans tous les domaines ; elles donnent le moyen d'ausculter l'opinion publique et d'agir sur elle en fonction de phénomènes connus ; elles devraient enfin, grâce à la collaboration des psychologues et des médecins, résoudre les problèmes d'adaptation qui se posent dans le monde moderne.
ANALYSE
L'auteur du texte définit d'abord l'objet des sciences humaines : elles peuvent étudier l'homme à trois niveaux, ceux de sa des¬tinée, de ses activités, de ses déterminants. Mais leur dévelop¬pement n'a pas été identique à tous les niveaux : c'est le dernier
«
L'EXTRÊME-ORIENT
Il.
- Laos et Cambodge sous l'aile vietnamienne
• Au Laos, la guérilla communiste l'a emporté en 1975.
Faible, sans
débouché maritime, le pays dépend de son voisin oriental, qui y
maintient
40 ooo à 50 ooo soldats .
• Le Cambodge martyr : ravagé par la guerre civile entre 1970 et
1975, soumis par les Khmers rouges vainqueurs, qu'on a parfois
qualifiés de « marxistes fous -, à un effroyable massacre entre 1975 et
1979 (voir le film « La Déchirure ~), le peuple khmer a été sauvé en
1979 par l'intervention vietnamienne.
150 ooo à 170 ooo soldats
vietnamiens y ont installé et soutenu un gouvernement favorable à Hanoï dirigé par Hun Sen.
Ils affrontent une guérilla persistante : celle
des Khmers rouges, puissamment soutenus par Pékin, celle de l'ancien
roi Norodom Sihanouk, longtemps populaire et soutenu par la France,
celle de l'ancien ministre
Son Sann.
Des négociations ont eu lieu en
1989 entre guérillas et gouvernement.
Elles ont abouti à l'évacuation
des troupes de Hanoï, mais pas à la concorde nationale, et les Khmers
rouges, responsables de cet échec, relancent la guerre en 1990.
Ill.
- Le jeu chinois est nuancé
• La Chine ne veut pas être inféodée aux superpuissances ; elle a rompu vers 1960 avec l'UR SS qui l'avait parrainée aprés 1949.
Causes de la rupture : des problémes frontaliers, en Asie centrale et
en Sibérie, et surtout des dissensions idéologiques ( la Chine accusait l'URSS de complaisance à l'égard des États-Unis, et de révisionnisme ).
Depuis, il y a eu des affrontements en 1969 sur le fleuve Amour.
L'URSS a disposé face à la Chine plus d'un million d'hommes,
7 400 avions, des missiles SS.
•
Elle s'est rapprochée des États-Unis et du Japon : en 1972,
visite de Nixon à Pékin, et, en 1978, traité sine-japonais .
Mais cette
attitude lui a nui dans le Tiers-Monde .
• L'écrasement du mouvement démocratique de juin 1989 marque-t
il un tournant ? La détente tous azimuts, pratiquée jusqu'alors par la Chine (voyage de Gorbatchev à Pékin ) semble gelée .
Les protes
tations occidentales ont irrité Pékin, qui, par ailleurs, désapprouve
l'évolution en
URSS et en Europe de l'Est, et qui bloque le processus
de paix au Cambodge .
La Corée du Nord de Kim Il Sung partage les
vues de Pékin ..
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