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RENAUDOT Théophraste : sa vie et son oeuvre

Publié le 01/12/2018

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RENAUDOT Théophraste (1586-1653). Fondateur de la presse périodique en France, Renaudot eut une carrière d’homme d’affaires, d’« entrepreneur ». Né à Loudun, dans une famille protestante, il étudia la médecine à Montpellier, où il fut reçu docteur en 1606. Après un temps de voyages à travers l’Europe, il exerça à Loudun et se fit remarquer en s’occupant des pauvres. En 1612, le père Joseph lui fit obtenir une charge de médecin et secrétaire du roi chargé du « règlement des pauvres du royaume ». La faculté de médecine, qui n’admettait dans la capitale que des médecins ayant fait leurs études à Paris, s’opposa à sa nomination et ne cessera de l'écarter. Il fut cependant nommé commissaire général des pauvres (1618), s'installa définitivement à Paris avec la protection de Richelieu (1625), et se convertit au catholicisme (1628). En 1630, il ouvrit un « Bureau d’adresses et de placement » : c’était un établissement commercial, diffusant des annonces, en même temps qu’un organisme de charité (ce fut le premier mont-de-piété) et de placement et contrôle des pauvres (aux termes du privilège royal, les chômeurs devaient s’y faire inscrire); il disposait d'une salle de réunions et de conférences.

« ·------- ----�-- ---- --- ---- - n'est pas l'inventeur de la presse périodique : depuis 1604 existait le Mercure françois (comme d'autres publi­ cations à l'étranger), aux parutions espacées et irréguliè­ res.

La Gazeue apporta la régularité.

Hebdomadaire, de petit format (23 x 15 cm, 4 puis 8 pages), elle insistait sur les nouvelles militaires et fut un instrument de propa­ gande pour le pouvoir, qui la protégeait.

Le succès fut immense, les concurrents et contrefacteurs furent nom­ breux; le ministère s'efforça de préserver le monopole de Renaudot, et lui conféra même la direction du Mercure (1638).

Durant la Fronde, la Gazette fut transférée à Saint­ Germain, où la Cour s'était réfugiée.

Cependant les deux fils de Renaudot créaient à Paris un Courrier français, favorable au parlement : en fait, la famille jouait sur deux tableaux, et les fils et petits-fils furent les fidèles continuateurs de l'entr eprise paternelle.

Mais la Fronde vit se multiplier les périodiques, et, peu à peu, la Gazette perdit son exclusivité.

L'œuvre littéraire de Renaudot est mince (quelques biographies panégyriques).

Mais en créant la presse périodique avec (déjà!) des caractéristiques telles que l'association des annonces et de l'information, l'activité de propagande, la tendance au monopole, il fondait une institution culturelle majeure.

D'autant qu'on lui doit aussi 1' initiative de faire dans sa Gazette une place aux écrivains (Mézeray, Voiture, La Calprenède collaborè­ rent avec lui), inaugurant une pratique qui a, depuis lors, marqué la vie littéraire.

BlBLIOGRAPHIE R.

Duplantier.

«Théophraste Renaudot », Bull.

Soc.

de /'lmp ..

XIV.

1947; Noëlle Grand-Mesnil, Mayzrin, la Fronde er la presse, Paris, A.

Colin, 1967; J.

Godechot er alii, Histoire générale de la presse française, Paris, P.U.F., 1969, L 1; H.M.

Solomon, Public Welfare, Science and Propagando in 17'h Cen­ tury France, Pri n ce ton Univ.

Press, 1972.

A.

VIALA. »

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