RÉGNIER (Mathurin)

RÉGNIER (Mathurin), poète français (Chartres 1573 - Rouen 1613). Ses parents le destinèrent à l'Église, pour qu'il pût hériter des abbayes de son oncle Philippe Desportes, que la poésie avait conduit à la richesse. Soucieux de son établissement, son oncle l'attacha à la personne du cardinal de Joyeuse, auquel Henri III confia, en 1587, la direction de ses affaires auprès du Saint-Siège ; Régnier le suivit à Rome et passa en Italie une dizaine d'années. Parallèlement, durant ses nombreux séjours en France, il reçut de son oncle une initiation à la poésie. À son retour de Rome, ce dernier se chargea de l'introduire à la Cour et l'attacha pour un moment à la personne du marquis de Cœuvres, frère de Gabrielle d'Estrées, qui, de 1596 à 1598, lui confia, ainsi qu'à quelques autres poètes, la tâche de célébrer en vers les mérites de sa sœur, favorite du roi Henri IV. C'est probablement vers 1604 que Régnier composa ses premières Satires, dont une édition (qui en comportait dix) parut en 1608; le vif succès qu'elle obtint fut confirmé par les deux éditions suivantes de 1609 et 1612. Nommé chanoine de Chartres en 1609, le poète fréquenta jusqu'à sa mort un cercle de lettrés restés fidèles aux traditions de l'école de la Pléiade ; en faisaient partie quelques hommes d'Église comme Philippe Hurault, abbé de Royaumont, et un groupe d'écrivains dont le dramaturge Cl. Billard, les Sainte-Marthe (père et fils), le fils de J. A. de Baïf, l'historien Jacques Auguste de Thou.

Si l'on excepte quelques poésies religieuses (publiées dans l'édition posthume de 1652), des poésies officielles