Regarde-t-on les informations à la télévision comme on regarde un spectacle ?

« 2.

L'image de la réalité qui est alors perçue par les enfants est totalement faussée.

Un petit Français se voit commeun petit Américain, croit que la justice de son pays fonctionne comme celle qu'il voit à la télévision, n'imagine pasune histoire dont les personnages n'aient un nom américain...3.

L'imagination ne travaille plus, les enfants du monde entier s'enferment dans un univers préfabriqué, unifié,standardisé.

Grâce à, et peut-être à cause de la télévision, un jeune Japonais boit du Coca-Cola, regarde lesaventures de Mickey à la télévision, appelle son ours Peter, tout comme un petit Européen, un jeune Australien, unenfant né en Afrique ou en Inde... Transition On le voit, la télévision propose des univers simplifiés, peu nombreux.

Elle enferme l'imagination des enfants dans unmonde clos, unique, parfois sclérosé.

L'enfant paraît alors conditionné par ce qu'il voit sur le petit écran. III.

Il semble, en effet, que tout enfant soit aujourd'hui conditionné par ce qu'il voit à la télévision 1.

Il ne lui semble pas possible d'imaginer autre chose que ce qu'il voit si souvent.

Les ogres des contes de féesdisparaissent peu à peu au profit des violeurs psychopathes des téléfilms policiers, la jolie Galatée de Pygmalion estdevenue la « Pretty woman » du cinéma et de la télévision...

Les mythes sont réinterprétés, les histoiresstandardisées, elles aussi.

L'enfant ne peut plus construire son propre imaginaire.

Trop de références s'imposent àlui, il ne parvient plus à leur échapper.

Aujourd'hui, il connaît mieux le Silence des agneaux et son cortèged'événements horribles que le Petit Poucet dont les éléments choquants étaient gommés par l'appel à l'imagination. 2.

Si la télévision déforme l'imagination des enfants, c'est souvent le résultat d'une stratégie délibérée.

Il s'agit de leséduire, de l'attirer et de le garder le plus longtemps possible devant son écran et ses publicités.

Elle le satured'images, d'explosions, de bruits, de lumières, l'empêchant de penser, de réfléchir, de créer à sa guise son univers.Moins il est dérouté par des récits originaux, plus il est rassuré par des histoires dont le fil conducteur lui estfamilier, plus il est séduit et captivé, capturé même.

Si son imagination ne peut donner libre cours à sa fantaisie,c'est parce qu'elle dispose, finalement, de matériaux moins variés.

La répétition des mêmes intrigues, la reprisesystématique d'éléments identiques ne lui permettent pas de choisir assez de composants différents pour créer seul.3.

Finalement, l'enfant se trouve enfermé dans un univers virtuel, séduisant mais uniformisé, pauvre.

Il est alorsconditionné, il n'a plus à imaginer mais à consommer, à ingurgiter.

Les fictions de toutes sortes ressemblent au réelmais lui font oublier la réalité.

Il n'imagine plus d'histoires mais, plus grave encore, n'imagine pas que la viequotidienne puisse être différente de ce qu'il voit à la télévision.Prisonnier d'une cellule virtuelle qu'il construit lui-même chaque fois qu'il s'assied devant son écran, il n'ouvre plusson esprit à l'aventure, à la création. Conclusion La télévision est donc un danger pour l'imagination des enfants.

Non seulement elle bride leurs facultés, réduitl'ouverture et déforme les capacités d'imagination, mais, surtout, elle réduit cette dernière au silence dans denombreux cas.

La télévision offre tant à voir qu'elle ne laisse plus de possibilités de rêve ou de création.

L'enfant quiaborde toutes les images proposées sans discernement, sans pouvoir prendre de la distance et du temps pourréfléchir n'est plus apte à développer une originalité créatrice, qui est, cependant, l'une des marques fondamentalesde l'enfance.

La télévision ne condamne-t-elle pas, lentement mais inexorablement, les enfants à perdre leursformidables capacités imaginatives et à ne devenir, en fait, que des adultes en miniature ou, pire, des clones desquelques personnages fictifs qu'on leur donne à voir ?. »