Recueil poétique - Victor Hugo : COMMENTAIRE COMPOSE DU POÈME SOLEILS COUCHANTS
Publié le 29/05/2012
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la poésie exaltée : cette allégresse du style est également une marque du romantisme dans ce poème. La métaphore signifie la poésie, et signifie également plus particulièrement le romantisme, le romantisme étant un certain regard porté sur le monde qui le magnifie. Les multiples anaphores participent de cette exaltation (voir les « et « et les « puis « du premier quatrain par exemple) : la parole ne semble pas pouvoir s’arrêter, prise dans flot poétique comme embarquée sur un fleuve d’argent, ou sur le cours du temps le monde comme espace de résonance : si le poète s’efface, en fin de compte, c’est que le monde le dépasse mais également le comprend. Le monde se fait espace de résonance du monde intérieur du poète : cette exubérance, cette luxuriance c’est une image du feu intérieur qui dévore le poète. L’« hymne confus des morts que nous aimons « c’est ainsi une image de la poésie, poésie confuse car universelle
«
ou « le front des montagnes » par exemple.
D’autres sont plus originales : « sur les forêts où roule / Comme unhymne confus des morts que nous aimons ».
Voir en quoi le poète se laisse aller au plaisir de la métaphore et de labeauté du stylel’humilité du poète : le départ final du poète n’est peut-être alors pas une mort acceptée, mais une retraiteconsentie et préparée, le monde créé par le poème étant « immense et radieux », peuplé de mille éléments qui lesaturent, le poète n’y aurait plus vraiment sa place.
Tout le poème, tout le monde construit, se résume d’ailleursdans le terme final « fête », préfiguration des Fêtes galantes de Verlaine, quelques décennies plus tard
III La poésie romantique ?A/ Présence du poètele « Je » : on ne trouve que trois occurrences de pronoms personnels de première personne : un de forme toniquetout d’abord, au deuxième vers du dernier quatrain (« Moi »), ouvrant ce vers ; les deux autres sont des pronomspersonnels sujets (« Je ») et ouvrent les deux vers suivants ; significativement, ces trois marques du « Je » sontsitués en début de vers et concentrés dans le dernier quatrain.
Ces apparitions des marques énonciativesparticipent de la structure du poètela petitesse du poète : le poète est caractérisé dans ce dernier quatrain comme petit, au sens où il n’a aucunemajesté face au monde qu’il quitte : « sous chaque jour courbant plus bas ma tête » : à mesure que le tempsavance, le poète semble écraser sous le poids des jours, disparaissant petit à petit.
Il n’est donc aucunement enmajesté face au temps, et ne transcende en rien le cours du temps ; même la parole poétique ne semble pas icipouvoir lui donner une opportunité de dépasser ce joug de la temporalité.
Il n’est donc pas en cela romantique.son inutilité : outre de ne pas être en majesté, le poète semble superfétatoire dans ce monde autosuffisant : « Jepasse, et, refroidi sous ce soleil joyeux, / Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête ».
Les deux verbes caractérisantle poète sont un présent et un futur : « je passe » et « je m’en irai » ; tous deux indiquent le passage, marquentl’avancée vers un au-delà du poème qui signe l’arrêt de mort du poète.
Il ne sert en somme à rien au poème, aumonde que ce poème construit.
B/ Un « hymne confus »une nature luxuriante : la nature apparaît au contraire du poète en majesté dans ce poème ; reprendre ce qui a étédit des accumulations nombreuses et des pluriels omniprésents.
Tout le poème concourt à faire du monde créé unmonde absolu où viendraient se conjuguer tous les grands éléments de la nature.
C’est donc si l’on veut le monde,et donc le poème, qui est ici romantique, et non le poète, puisque c’est cette dernière qui est exaltée, mise enmajesté, au-dessus du restela poésie exaltée : cette allégresse du style est également une marque du romantisme dans ce poème.
Lamétaphore signifie la poésie, et signifie également plus particulièrement le romantisme, le romantisme étant uncertain regard porté sur le monde qui le magnifie.
Les multiples anaphores participent de cette exaltation (voir les« et » et les « puis » du premier quatrain par exemple) : la parole ne semble pas pouvoir s’arrêter, prise dans flotpoétique comme embarquée sur un fleuve d’argent, ou sur le cours du tempsle monde comme espace de résonance : si le poète s’efface, en fin de compte, c’est que le monde le dépasse maiségalement le comprend.
Le monde se fait espace de résonance du monde intérieur du poète : cette exubérance,cette luxuriance c’est une image du feu intérieur qui dévore le poète.
L’« hymne confus des morts que nousaimons » c’est ainsi une image de la poésie, poésie confuse car universelle
Ce poème extrait des « Soleils couchants » des Feuilles d’Automne de Victor Hugo conjugue donc le thème,éminemment romantique, de la fuite du temps, thème légèrement mélancolique, et une dimension plus allègre, plusjoyeuse, de cette évocation d’un monde foisonnant.
Le caractère romantique du poème est ainsi problématique, lepoète y ayant une place fort humble, voire, comme on l’a vu, inutile : il quitte finalement le poème.
Mais ce départn’a rien de tragique ; le poète laisse seulement la place à la poésie qui le dépasse et qui l’incluse.
La fonction dupoète, par une plongée dans l’éternité, une absorption de l’univers, se fait vibration universelle, aventure orphique.Le lyrisme hugolien trouve ici sa clé majeure..
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