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Réalisme

Publié le 17/01/2022

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Attitude artistique qui vise à rendre compte de toute la réalité ; le réalisme s'oppose ainsi à l'idéalisme. Le roman d'apprentissage du XVIIIe siècle, en découvrant au lecteur les différentes strates de la société que le héros traverse, est déjà investi de cette fonction réaliste. Il ne s'agit plus de raconter des récits imaginaires mais de montrer la vie telle qu'elle est. Le réalisme -même si le mot doit sa notoriété au scandale qui suivit l'exposition d'un tableau de Courbet, L'Enterrement à Ornans-est une attitude de romancier. De fait, Stendhal ne vise pas autre chose que de faire découvrir à son lecteur la réalité d'une société rassie où l'héroïsme de la jeunesse se heurte à la froideur d'un monde précocement vieilli. En exergue à l'un des chapitres du Rouge et le Noir, Stendhal cite le romancier du XVIII siècle, Saint-Réal, qui affirme que "le roman est un miroir que l'on promène le long d'un chemin". Les limites du réalisme sont déjà exprimées en quelques mots : le miroir reflète, certes, la réalité, mais il est "promené", c'est-à-dire orienté. Le réel échappe dans sa totalité à la tentative romanesque de représentation. Flaubert aura beau rappeler dans sa correspondance : "Il faut faire des tableaux, montrer la nature telle qu'elle est, mais des tableaux complets, peindre le dessus et le dessous des choses'', ses continuateurs vont choisir de montrer le "dessous", en négligeant systématiquement le "dessus". On reprochera ainsi aux frères Goncourt, comme à Emile Zola, de ne donner de la réalité qu'une vision sordide. De fait, les romanciers réalistes de la fin du siècle sont attirés par les cas pathologiques, la manifestation des névroses et des maladies de l'âme. Qu'il s'agisse du triste destin de Germinie Lacerteux, la servante bigote ou des pamoisons hystériques de Renée, l'héritière de La Curée, la bibliothèque réaliste devient une clinique.

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