Rapport sociaux Jeu de l'amour et du hasard
Publié le 12/05/2018
Extrait du document


«
double registre est surtout sensible, dans les scènes amoureuses, dans le passage du dialogue à
l’aparté.
Les apartés sont en effet essentiels puisqu'ils traduisent et trahissent ce qui n'est plus du
domaine du jeu et qui montre en quelque sorte sous le masque, un véritable amour.
Mais avant
que celui-ci ne soit clairement déclaré, cette amour connaît plusieurs étapes.
→ AMOUR ET VANITÉ
Les personnages n'échappent pas aux atteintes de l’amour.
Ainsi au premier émoi amoureux de
Silvia rencontrant Dorante se suive par une satisfaction de vanité.
Mais, dans une seconde phase,
le sentiment qui est né en elle la dérange.
Elle éprouve alors non plus une jouissance mais une
blessure de sa vanité, particulièrement quand son père et son frère se moquent d'elle en lui
montrant qu'elle est sensible aux discours d'un valet (II, 11).
Elle prend sa revanche dans l'acte III
et le triomphe de son amour coïncide alors avec celui de son amour propre.
En effet, elle amène
Dorante à s'abaisser devant elle et elle réussit à le séduire dans son costume de femme de
chambre.
«Quelle insatiable vanité d'amour-propre ! » remarque Orgon quand il voit sa fille «
charmée de triompher» (III, 4).
Pour Silvia, aimer c'est conquérir.
Et au tour de Dorante de montrer son amour, surtout lorsque
Mario dévoile sa jalousie, en prétendant aimer Silvia.
Lisette et Arlequin éprouvent un sentiment d'amour-propre, pendant qu'ils sont travestis en
maîtres, Séduire une personne de condition supérieur leur paraît un véritable triomphe.
Cette contradiction, fréquente dans le théâtre de Marivaux, entre amour et vanité est finalement
résolue quand l'amour se révèle au grand jour.
Mais l’amour est un bien menacé.
→AMOUR ET LIBERTINAGE
Cette opposition entre amour et libertinage est sensible avec la crainte dite par Silvia va même
jusqu'à lui dire : «Votre amour n'est pas une chose bien sérieuse pour vous.
Que de ressources
n'avez-vous pas pour vous en défaire ! (III, 8).
Lisette exprime les mêmes inquiétudes et demande à
Arlequin de lui jurer un amour éternel.
L'amour des libertins est un faux amour.
Il cache un simple désir.
On touche ici un paradoxe du
théâtre, la comédie est principalement fondée sur les gestes, les paroles, le jeu, et le déguisement
qui révèle l’amour dans toute sa vérité.
Ce n'est plus alors un jeu libertin.
→ LE POUVOIR DE L'AMOUR VRAI
La force naturelle de l'amour qui grandit dès la première rencontre est d’abord mise en évidence
par la rapidité des effets.
Dorante s’exclame en aparté dès sa première rencontre avec Silvia : « Il
n’y a point de femme au monde à qui sa physionomie ne fit honneur.
» Silvia montre qu'elle n'est
pas insensible à ses déclarations : «À la fin, je crois qu'il m'amuse» (I, 6).
Cette rapidité dans l'éveil
des sentiments est amplifiée jusqu'à la caricature dans les discours amoureux des valets.
D'autres élément témoignent du pouvoir de l'amour comme le désordre des ressenties par autres
les personnages.
Silvia qui est de plus en plus perdues : « Qu'est-ce que cela veut dire ?...
Où en
sommes-nous ?» (II, 7).
Dorante doute et s'interroge : «Je ne sais plus où j'en suis ; cette aventure-ci m'étourdit.
Que faut-il
que je fasse ? » (I, 8).
L'amour et le hasard transforment la vie en une véritable aventure, entre la naissance du
sentiment et sa révélation.
Chacun s'interroge sur sa destinée et sur l'étrange attachement qui le
lie à un être qu'il de peur de le mépriser ou le redouter.
Mais peu à peu ces idées de la curiosité,
l'attendrissement, la pitié, la sollicitude laissent place au seul et véritable amour.
Lorsque Silvia découvre qui est Dorante, les hésitations qui caractérisent le personnage au second.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- LECTURE ANALYTIQUE LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD, MARIVAUX ACTE I, SCENE 7
- Jeu de l'amour et du hasard
- Jeu de l'amour et du hasard (le)
- Le Jeu de l'amour et du hasard (résumé & analyse) de Marivaux
- JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD (Le) de Marivaux