Racine, au dire de son fils, avait soumis sa tragédie d'Alexandre au jugement de Corneille : celui-ci dit à l'auteur qu'il avait un grand talent pour la poésie, mais qu'il n'en avait pas pour le théâtre. Sainte-Beuve, dans son zèle romantique, formule un jugement semblable : « Si Racine fut dramatique de son temps, c'est que son temps n'était qu'à cette mesure du dramatique. Est-ce vouloir le renverser que de déclarer qu'on préfère chez lui la poésie pure au drame et qu'on est tenté de
Publié le 16/02/2011
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Voici donc trois jugements autonomes, mais concordants, qui sont d'accord pour déclarer que le théâtre de Racine n'est pas du théâtre. Racine est-il fait pour la représentation ou pour la lecture? C'est donc le problème même du théâtre qui se pose : rapports de la représentation et de l'action, valeur du texte, décor, illusion dramatique. Or si l'on cherche à définir les conditions auxquelles doit satisfaire le théâtre, c'est traditionnellement à Racine qu'on fait appel et c'est le poète lui-même qui nous y autorise dans ses Préfaces où, loin d'invoquer Aristote, il parle des conditions de la réussite et du succès devant le public, en se plaçant au point de vue de la technique dramatique : « J'ai trouvé cette action très propre pour le théâtre... « 0n l'a même accusé de créer des rôles pour ses actrices. Et cependant, d'aucuns ont montré une obstination singulière à contester à Racine sa connaissance du drame et à décider que son théâtre était une erreur.
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- « Le classicisme est une victoire sur le romantisme intérieur », a dit un critique contemporain. En prenant vos exemples dans le théâtre de Racine, montrez : 1° Comment sa tragédie peint fortement les passions et reste cependant « raisonnable », c'est-à-dire respecte la vérité psychologique et la vérité morale ; 2° Comment, dans le style, le sens de la mesure s'unit à l'énergie et à la splendeur de l'expression.
- Paul Valéry écrit dans le Préambule pour le Catalogue
- Victor Hugo écrit dans la Préface de Cromwell : « On doit croire que si Racine n'eût pas été paralysé, comme il l'était, par les préjugés de son siècle, s'il eût été moins souvent touché par la torpille classique, il n'eût point manqué de jeter Locuste dans si on drame, entre Narcisse et Néron, et surtout n'eût pas relégué dans la coulisse cette admirable scène du banquet, où l'élève de Sénèque empoisonne Britannicus dans la coupe de la réconciliation ». Ne peut-on dégager de ce passag
- « Le Savetier et le Financier, disait Voltaire, les Animaux malades de la Peste, le Meunier, son fils et l'âne, etc., tout excellents qu'ils sont dans leur genre, ne seront jamais mis par moi au même rang que la scène d'Horace et de Curiace, ou que les pièces inimitables de Racine, ou que le parfait Art Poétique de Boileau, ou que le Misanthrope ou que le Tartufe de Molière. » « Voltaire peut-être a raison, et pourtant la postérité ne se pose point la question de la sorte; elle ne rech
- Corneille a écrit de la tragédie : « Sa dignité demande quelque grand intérêt d'Etat ou quelque passion plus noble et plus mâle que l'amour, telles que sont l'ambition ou la vengeance, et veut donner à craindre des malheurs plus grands que la perte d'une maîtresse. » Expliquer et discuter cette opinion. ?