RABELAIS ET LA SORBONNE.

La Sorbonne était, au temps de Rabelais, le refuge de l'esprit du passé, la place forte d'où partait la résistance contre les idées nouvelles, dues à la Renaissance. C'est en Sorbonne qu'avaient été rédigées les ordonnances proscrivant le grec comme « langue d'hérétique « et c'est en Sorbonne que s'était fomenté un complot en vue d'étouffer l'imprimerie naissante. Qu'y enseignait-on ? Les modalités, les entités, les quiddités, les amplifications, les réduplications, en un mot les futiles et souvent ridicules procédés de la Scolastique, barbouillamenta Scoti, comme dit Rabelais, les barbouillages de Scot, un des plus illustres représentants de cette philosophie. On y apprenait à discuter non sur des choses réelles, mais sur des formes vides, et la discussion atteignait parfois les extrêmes limites de la violence : les adversaires, une fois aux prises, s'adressaient les plus cruelles injures et, quelquefois même, en venaient aux coups.