« Qu'on admire tant qu'on voudra la société humaine, il n'en sera pas moins vrai qu'elle porte naturellement les hommes à s'entre-haïr, à proportion que les intérêts se croisent, à se rendre mutuellement des services apparents et à se faire, en ejfet, tous les maux imaginables. » J.-J. Rousseau (note 9 du Discours sur l'inégalité). ®
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«
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SUJETS GÉNÉRAUX ET PENSfES
4.
La
politesse, fruit de la civilisation, est souvent hypocrisie,
La Rochefoucauld l'avait déjà dit et bien d'autres
Les hommes
ne Qieraient pas longtemps en société, s'ils n'étaient les dupes
les uns des autres.
II.
Ce qu'il y a d'exagéré et même de faux.
1.
La société ne
crée pas l'égoïsme qui est instinctif et on.
ginel.
Même à l'état sauvage, et surtout à
l'état
sauvage, les
hommes désireraient assouvir leurs passions, rechercheraient
leurs satisfactions et leurs intérêts, même en passant par-
dessus les plus faibles, en les exploitant, en les écrasant.
.
L'inégalité, en effet, est, elle aussi, naturelle et primitive
et la société doit prendre à tâche d'en atténuer les effets;
elle le fait parfois, elle doit y tendre toujours.
A l'état de
nature les faibles, les vieillards, les malades sont nécessaire-
ment sacrifiés.
Dans toute société, même mal organisée, il y a
des hôpitaux, des hospices, des orphelinats, etc.
3, L'état social augmente la solidarité.
Nous avons tous
besoin les uns des autres et il n'est pas vrai que nous tirions
toujours profit des malheurs des autres.
Ordinairement c'est
le contraire.
La société ne peut subsister sans un mutuel
échange de bons offices.
Elle développe donc l'altruisme, crée
la charité, le dévouement.
4.
Dans une société même imparfaite
les faibles ne sont
pas nécessairement à la
merci des pins forts; en s'unissant, ils
peuvent devenir et deviennent souvent les plus forts eux-
mêmes...
Sans doute cela suppose des luttes, mais c'est qu'elles
sont inhérentes à la vie.
Il y en avait avant la covstitution des
sociétés.
.S.
Enfin
la politesse peut être une vertu.
EIlè nous oblige à
nous gêner pour les autres.
Elle est une sorte de renoncement.
« La politesse, dit Pascal, c'est r incommodez-vous.
La société n'est donc pas seule responsable de nos vices.
IDIe comporte des avantages et des inconvénients et, ce qui
tranche tout, elle est elle-même un fait humain; elle est
colif orme à la nature, à laquelle Rousseau n tort de l'opposer.
L'homme est essentiellement un animal sociable..
»
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- Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes Jean-Jacques Rousseau Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile.
- « Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire : « Ceci est à moi » et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. » Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Commentez cette citation ?
- Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire : « Ceci est à moi » et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Commentez cette citation.
- Jean-Jacques Rousseau, Note du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, 1755.