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Qu'est ce qu'un bon livre?

Publié le 08/09/2005

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S'il pense que des discours écrits sont quelque chose de plus qu'un mémento qui rappelle à celui qui les connaît déjà les choses traitées dans le livre. PHÈDRE. - C'est très juste.  SOCRATE. - C'est que l'écriture, Phèdre, a un grave inconvénient, tout comme la peinture. Les produits de la peinture sont comme s'ils étaient vivants ; mais pose-leur une question, ils gardent gravement le silence. Il en est de même des discours écrits. On pourrait croire qu'ils parlent en personnes intelligentes, mais demande-leur de t'expliquer ce qu'ils disent, ils ne répondront qu'une chose, toujours la même. Une fois écrit, le discours roule partout et passe indifféremment dans les mains des connaisseurs et dans celles des profanes, et il ne sait pas distinguer à qui il faut, à qui il ne faut pas parler. S'il se voit méprisé ou injurié injustement, il a toujours besoin du secours de son père ; car il n'est pas capable de repousser une attaque et de se défendre lui-même I.

La question « qu’est-ce que « demande que l’on définisse un objet, que l’on en détermine les caractéristiques. La difficulté ici est que l’on demande de définir un objet sur lequel un jugement de valeur est déjà porté – un bon livre. Un livre, c’est une œuvre écrite, que ce soit une oeuvre littéraire, philosophique, scientifique, historique… La question est donc plus générale que si l’on avait demandé « qu’est-ce qu’un bon roman ?«. A quelles conditions peut-on déclarer qu’un livre est bon ? Ce jugement sera-t-il fondé par une appréciation de son contenu ? de son efficace ? de l’esthétique qu’il met en œuvre ? de sa réception par un public ? Un livre semble en effet pouvoir être jugé sous plusieurs aspects différents. Il faudra à la fois poser la question du mode de jugement de ces différents aspects, mais aussi de l’identité de ceux qui jugent – celui qui peut déclarer qu’un livre est bon est-il le simple lecteur, ou le critique littéraire ? Cela devra passer par une définition générale de l’essence de l’art d’écrire des livres, et du rôle de cet art pour les hommes.

« Introduction Qu'est-ce qu'un bon livre ? Dans les pays où la censure n'existe plus ou très peu, cette question se pose au niveauindividuel et c'est à chaque lecteur d'y répondre.

Cela revient à poser la question : quels sont les livres que j'aiaimés, ou en tout cas estimés, et sur quels critères ? Première partie : à quels symptômes chez le lecteur reconnaît-on qu'il est en train de lire un «bon livre»? • On a tous, sur une plage ou dans un wagon de train, observé un lecteur absorbé dans sa lecture; on peutreconnaître qu'il lit un bon livre à un certain nombre de symptômes physiques : il est d'une immobilité quasi totale,devenu sourd et aveugle à tout ce qui n'est pas son livre, agité d'émotions incompréhensibles pour son entourage(rire, grimace...), il en perd l'appétit, le sommeil...

et la sociabilité.• Le bon livre est en effet celui dont je ne parviens pas à me détacher.

Il y a même là un paradoxe intéressant quicaractérise la lecture : j'ai hâte de savoir la fin d'un bon livre tout en redoutant de devoir l'abandonner (un exemplede roman policier ou d'aventure à suspense).• La relecture d'un bon livre commence dès sa lecture : impressionné, saisi par une page, je la relis plusieurs fois(exemple emprunté à la poésie, ou scène de théâtre particulièrement drôle ou tragique).• Un bon livre est un livre qui m'accompagne toute ma vie : régulièrement relu, il a toujours quelque chose à me dire; j'en deviens l'apôtre auprès de mes amis (sans aller jusqu'à citer la Bible ou le Coran — pourtant d'excellentsexemples —, prendre un exemple parmi les livres de réflexion et de référence). Deuxième partie: qu'y a-t-il dans un bon livre ? • Tout, bien sûr ; un tout que chaque lecture renouvelle et dont je vais donner les grandes lignes.• Émotion : un bon livre, c'est un livre qui me bouleverse et dont j'achève la lecture différent de ce que j'étais enl'entamant ; il me révèle à moi-même (Victor Hugo adolescent découvre sa vocation d'écrivain en lisantChateaubriand — exemple personnel à votre guise).• Mystère : un bon livre, c'est un livre qui me révèle progressivement ce qu'il a à me dire, conservant toujours lecharme du mystère (exemple d'un poème aux sens multiples et indéfinissables) ; par mystère, il ne faut passimplement entendre l'énigme du récit, mais aussi l'enchantement du style (pensez à des exemples de prosepoétique).• Intelligence : un bon livre, c'est un livre qui rend intelligent et me transforme.

Au moins pour un moment, il me faitéchapper à mon univers nécessairement réduit pour me faire participer à d'autres réalités que la mienne (exemple àchoisir parmi les essais, les témoignages, ou les romans à problématique philosophique). Conclusion Cela dit, comme toute rencontre, la découverte d'un bon livre échappe au récit qu'on pourrait en faire.

Ce qui enfait le charme, c'est ce je-ne-sais-quoi qui préside à l'émotion esthétique ou à l'amour.

D'un bon livre, je dirais quenous étions faits l'un pour l'autre, j'ai le sentiment qu'il n'a été écrit que pour moi, et le seul regret qu'il me laisseparfois, c'est de ne l'avoir pas écrit moi-même.. »

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