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Qu'est ce que la poésie ?

Publié le 22/02/2012

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Intro : La poésie rappelle les hauts faits d'une lignée, elle explique guerres et querelles de pouvoir, qu'elle dicte un savoir laïc, elle exprime une vision mythique et religieuse du monde, la poésie parle de la totalité de l'expérience humaine, des individus et des groupes. Peut-être la poésie n'est-elle qu'une rencontre entre des mots et des hommes. Voltaire, lui-même s'interrogea sur l'utilité de la poésie : «On se demande pourquoi la poésie étant si peu nécessaire au monde, occupe un si haut rang parmi les Beaux-Arts». Plusieurs siècles ont passé, à notre tour de nous interroger : à quoi sert la poésie ? Annonce du plan : Quelle que soit la référence à travers les époques, la poésie peut être considérée comme un genre engagé, puisqu'elle répond à cette triple fonction communicative favorisant la transmission des connaissances depuis ses origines, il y a plus de mille ans : - sociale et politique - spirituelle et philosophique - ludique et émotive Nous verrons ses différentes fonctions les unes après les autres.

« et de la perfidie du monde les entourant, passant ainsi du rêve poétique à l'action politique.

».

D'autres ont entraînéla poésie sur la pente de l'action : ils ont voulu au travers de la forme poétique susciter l'enthousiasme oul'indignation de leurs contemporains.

Pensons aux Châtiments de Victor Hugo qui dénoncent avec véhémence «Napoléon le petit » jusqu'aux poèmes nés de la Résistance comme la Rose et le réséda, vibrant appel à l'unité contrel'ennemi entre « celui qui croyait au ciel et celui qui n'y croyait pas » ou encore Prévert dans Etrangers, Etrangers,texte qui est un chant de la dénonciation (dans ce poème, l'auteur s'engage auprès des émigrés et s'élève contreles conséquences des colonies françaises). On le voit bien : guerre, paix, tyrannie et liberté ont toujours été l'obsession des poètes. Transition : Si les poètes ont pu apparaître comme des guides, des porte-parole qui savent donner forme aux préoccupations,aux soucis et aux espoirs de leurs contemporains, ce sont également des descendants d'Orphée : magesvisionnaires initiant leurs contemporains aux liens mystérieux entre le moi individuel et les arcanes de l'univers... II - Spirituelle et philosophique.

La philosophie est avant tout une recherche spirituelle, et toute poésie estquelque part philosophique, c'est ce qui la rend universelle. A - Une source de médiation et de réflexion : Pour Alfred de Vigny, les contraintes formelles de la poésie stimulent lavie de l'esprit.

Si le Vigny de La bouteille à la mer est encore lu, c'est qu'il a su nous faire partager sa foi brûlantedans le rôle du poète, dans la victoire future de la Science et de l'Esprit.

La moralité moderne veut que l'on accepteles normes de son époque.

Qu'un homme cultivé puisse les accepter me semble le pire des immoralités.

(O.

Wilde).Réfléchir, penser, confronter ses opinions à celles de personnes tierces.

La philosophie peut également se concevoircomme une création, analyse ou méditation sur des concepts.

Ainsi, la poésie est une sorte de retour critique, dusavoir sur lui-même, ou plus précisément une critique rationnelle de tous les savoirs (opinions, croyances, art,réflexions scientifiques, etc.), y compris philosophiques, puisque réfléchir sur le rôle de la poésie c'est commeentamer une réflexion philosophique. B - Une approche de l'au-delà.

(Le spleen, le mal être) Les fleurs du mal regorgent d'exemples.

Dans cette aventure,la poésie va devenir un instrument de connaissance, un moyen d'entrer par effraction dans le temple sacré dumystère.

Le poète est alors saisi par le vertige devant le gouffre insondable de Ce que dit la bouche d'ombre commeHugo.

Il passe « les portes de cornes et d'ivoire » en explorant systématiquement son rêve comme le Nerval desFilles du feu.

Il veut entrevoir « les splendeurs situées derrière le tombeau » comme Baudelaire, ramener quelquesbraises de ce feu indicible et divin comme Rimbaud qui s'exclamait : « Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant,le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ».

Cette aventureprométhéenne est une Saison en enfer ; le poète sombre souvent dans la folie ou l'hébétude silencieuse après avoirramené des pages vibrantes, étonnantes, véritable « opéra fabuleux » selon les propres termes de Rimbaud.

Mais,trop sollicités, l'esprit vacille, la raison s'égare.

Le poète est maudit pour avoir transgressé le secret ultime dans sondélire mystique.

Mais surtout le poète recourt trop souvent à un langage hermétique, obscur qui le coupe de seslecteurs.

Il n'est pas étonnant de s'apercevoir qu'aujourd'hui la poésie reste une affaire d'initiés qui n'a plus grand-chose à dire, tout du moins à communiquer, tant l'expérience reste unique et personnelle. C - Une exploration de l'inconscient : Entre le savoir sur l'inconscient et l'écriture de ce savoir, il n'y a pas d'écart,pas de distance.

Pour Sigmund Freud, écrire la psychanalyse et l'inventer, explorer l'inconscient et l'exposer, vontde pair, naissent d'un même mouvement, d'une même inspiration, d'une égale nécessité.

Sous sa plume, lescatégories traditionnelles s'annulent, elles ne s'opposent plus mais s'épaulent.

Freud a construit ses théories enméditant conjointement sur l'interprétation des rêves et sur les grandes oeuvres artistiques.

Poésie et rêve ont aumoins en commun certains procédés, comme la condensation des images (équivalent de la métaphore) et ledéplacement (où on peut reconnaître les métonymies).

L'écriture automatique des surréalistes.

On a peut aussiétudier les correspondances entre cette trame textuelle et les schèmes corporels mis en oeuvre chez le récitantcomme chez les auditeurs.

Même lorsque la poésie est écrite, elle est rythme et par-là touche autant le corps quel'esprit: elle a à voir avec la respiration, avec les organes de la phonation, qui ne sont jamais totalement au repospendant une lecture silencieuse.

Plaisir musculaire et joie spirituelle sont ainsi intimement liés, comme nous lerappellent les recherches modernes sur l'harmonie entre poème et musique, entre danse et poésie (Fauré, Ravel,Mallarmé, etc, mais aussi tout le lied allemand, ainsi que le rêve romantique d'un «spectacle total»). Transition : La poésie fait ainsi appel à l'irrationnel, elle est surtout affaire d'intuition, d'associations, de sensibilité,de rêve.

C'est une manière nouvelle de voir le monde, hors de toute volonté de domestication à des fins utilitaires.Les mains de l'homme pour Éluard ne sont plus l'instrument de travail qui doit dominer la nature, elles deviennent lesigne de l'accord, et « les mains des femmes leur vont comme un gant ».. »

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