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Quelques jugements critiques sur La guerre de Troie n'aura pas lieu de Giraudoux

Publié le 23/01/2020

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troie

« La Guerre de Troie n’aura pas lieu m’a déçu. C’est du Giraudoux plus ‘giraldesque’ (sic) que nature : le jeu des idées-, la discussion politique et philosophique, avec miroitement de toutes les facettes du raisonnement, envahit décidément tout, au point qu’il n’y a pour ainsi dire plus de pièce de théâtre.

La pièce de Monsieur Giraudoux devrait s’appeler : ‘Discours sur la guerre’. Hector ou le ‘soldat pacifiste’ y vient devant Cassandre, Priant, Hélène et Ulysse, soutenir des idées, d’ailleurs fort nobles, de Monsieur Giraudoux, mais, à aucun moment, ni Hector, ni Ulysse, ni Hélène, ni Priam... ni tous les autres personnages ne sont des êtres de chair et d’os, vivant et souffrant devant nous. Ce sont tout juste des ‘supports d’abstractions’. »

de Pierre-Henri Simon dans Théâtre et Destin (A. Colin, 1959) =

« Elle ( la guerre de Troie) aura lieu pour des causes humaines, parce qu’il y a des brutes agressives comme Oiax, des foules nationalistes qui croient toujours insulté l’honneur de la patrie ( et sur ce point les civils sont souvent plus susceptibles que les militaires), et, enfin, de faux intellectuels, des clercs qui trahissent en exaltant au nom de la raison le fanatisme et les passions grégaires, au lieu d’incliner les hommes à l’indulgence et à l’amitié. Mais il y a aussi les causes fatales; car certains êtres semblent porter le signe du destin. Hélène en est un; elle n’est pas méchante, elle ne veut pas faire le mal; mais, par le don qu’elle a de polariser sur elle la passion des hommes, c’est une allumeuse d’incendies. »

de Jean-Louis Vaudoyer dans Les Nouvelles Littéraires du 23 novembre 1935 :

« En écoutant cette prose pleine, harmonieuse, à la fois noble et familière, qui laisse à l’ouïe une impression analogue à la sensation qu’une fleur laisse à l’odorat, qu’un fruit laisse au goût, en accueillant ces grandes ondes de poésie nous songeons au sentiment d’envie, que dans l’avenir ceux qui liront du Giraudoux éprouveront pour ceux qui eurent le privilège d’être les premiers à en lire. Sentiment d’envie analogue à celui qui est le nôtre lorsqu’il nous arrive de nous mettre imaginairement à la place de ceux qui entendirent pour la première fois Juliette parler d’amour à Roméo, Phèdre exhaler ses plaintes pathétiques, ou Fantasio rêver tout haut sous les tilleuls, dans la Munich de Musset... Il se peut que d’autres écrivains de ce temps soient, pour la postérité, plus grands et plus importants que l’auteur

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