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QUELLES RÉFLEXIONS LA BÊTISE VOUS INSPIRE-T-ELLE ?

Publié le 15/02/2011

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Prendre des exemples concrets dans la littérature française.

Introduction. De même que l'étude des maladies apporte d'utiles indications à la physiologie, de même, s'il est vrai que la formation de l'intelligence est d'un grand intérêt pour l'individu comme pour la société, il sera sans doute fructueux de méditer sur le vaste problème de la bêtise humaine : sur ses causes, sur ses inconvénients et partant sur ses remèdes, s'il en existe ; peut-être devrons-nous reconnaître qu'elle présente parfois d'appréciables avantages. — Nous serons aidés dans cette étude par les observations et les réflexions de nos moralistes, des philosophes sceptiques en particulier, toujours à l'affût de nos sources d'erreurs, et par celles de nos auteurs comiques qui ont trouvé dans la bêtise une source inépuisable de rire.

« La vanité, jointe au manque de goût, au défaut de culture véritable, est à l'origine des emballements, des snobismescomme la préciosité de Cathos et Madelon, ou comme le goût d'Emma Bovary pour la musique allemande déterminénon par des raisons d'art mais par des raisons de mode romantique : « la musique allemande, celle qui fait rêver ». Malgré le « S'il vient, nous le tuerons » de la Mère, le Loup est retenu dans la ferme par sa gloutonnerie et sonorgueil.

Argan aime être dorloté.

Aussi ne voit-il pas l'hypocrisie des caresses de Béline et accorde-t-il à la médecineun pouvoir que, selon Béralde, elle n'a pas : « Mon Dieu, mon frère, ce sont pures idées dont nous aimons à nousrepaître, et de tous temps il s'est glissé parmi les hommes de belles imaginations que nous venons à croire parcequ'elles nous flattent, et qu'il serait à souhaiter qu'elles fussent véritables ».

— Passionnée, Hermione vivra jusqu'aubout dans l'illusion que Pyrrhus pouvait revenir à elle. Par paresse d'esprit on reçoit souvent les opinions d'autrui sans les examiner.

Le Meunier, trop sensible auxsuggestions des passants, reconnaît avoir été un âne.

Flaubert a pu écrire tout un « dictionnaire des idées reçues »qui ne résistent pas à l'analyse, comme « La musique adoucit les mœurs...

Exemple :la Marseillaise » — Bellesœillères que les préjugés, les préventions ! Pascal souligne l'effet produit sur le commun des hommes par les robesrouges des magistrats, les soutanes et les mules des médecins, les bonnets carrés des docteurs.

Gil Blas s'imaginait,au début, que l'archevêque de Grenade était un homme de qualité, parce qu'archevêque.

Il se moquera de sa propre prévention quand il découvrira les petitesses de l'homme, sa vanité d'auteur en particulier.

Sottisesaussi que ces idées imposées par des partis fanatiques.

Citons Montaigne : « Les hommes se donnent à louage (=en location).

Leurs facultés ne sont pas pour eux, elles sont pour tous ceux à qui ils s'asservissent...

Ils adorenttout ce qui est de leur côté...» Thomas possède un genre de bêtise analogue : le culte paresseux de la routine : «Mais, sur toute chose, ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple, c'est qu'il s'attache aveuglément auxopinions de nos anciens, et que jamais il n'a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences desprétendues découvertes de notre siècle touchant la circulation du sang et autres opinions de même farine ». 2.

— Inconvénients et...

remèdes (?) Quelles que soient ses causes, la bêtise est en général déplorée par ceux qui ont conscience de l'avoir en partage.La honte, pénible à supporter, est sa compagne habituelle.

Par sa faute, il faut renoncer à certains avantagesréservés à l'intelligence.

Les rusés l'exploitent. Aussi essaie-t-on de s'en guérir le plus possible.

Quand la bêtise a pour origine des déficiences physiologiques, on arecours aux tests et aux traitements des psychiatres, aux écoles de rééducation.

— Par son attention, sa méthode,un élève peu doué peut finir par comprendre.

— Par sa docilité celui qui n'a rien vu ou qui ne sait pas peut profiterde l'expérience de celui qui a vu et qui sait — Il est bon de ne pas vivre seul, de sortir de « sa coquille » ou de «son trou », d'entrer en contact avec les hommes : par la lecture (on s'enrichit au contact d'auteurs sensés,honnêtes, délicats) ; par la conversation (« Un vieillard qui a vécu à la cour, qui a un grand sens et une mémoirefidèle, est un trésor inestimable : il est plein de faits et de maximes ; l'on y trouve l'histoire du siècle revêtue decirconstances très curieuses et qui ne se lisent nulle part ; l'on y apprend des règles pour la conduite et pour lesmœurs, qui sont toujours sûres, parce qu'elles sont fondées sur l'expérience ») ; par le voyage ou l'observation dumonde.

Par tous ces moyens, non seulement on acquiert des connaissances directes, mais encore on « se lime lacervelle à celle d'autrui », on se débarrasse, s'il y a lieu, des préjugés de la famille ou du pays, on évite ladéformation professionnelle, on se forme l'esprit critique — Enfin il est indispensable de s'élever au-dessus de soi-même pour voir clair en soi-même et dans les autres.

Il faut avoir la tête bien froide pour reconnaître jusqu'oùpeuvent nous entraîner orgueil, désirs, passions, haines...

et pour songer au parti qu'autrui peut tirer de nos faibles.

Et c'est là une œuvre de longue haleine.

M.

Diafoirus a beau savoir que les pères se font des illusions surleurs enfants.

Lui-même se trompe du tout au tout à l'endroit de son fils : « Monsieur, ce n'est pas parce que je suisson père, mais je puis dire que j'ai sujet d'être content de lui...

» La vanité et les désirs sont têtus.

Il faut plus d'uncours de morale ou plus d'une crise de foie pour corriger un gourmand ! 3.

— Avantages. Et pourtant, à voir les choses comme elles sont, il ne faut pas exagérer les inconvénients de la bêtise. On n'a honte de sa bêtise que si on en a conscience.

Or bon nombre de sots ne voient pas leurs déficiences.

Outreque l'amour-propre sait toujours merveilleusement les aveugler, la pitié ou les illusions de leur entourage, la politesseou la naïveté de leurs fréquentations les entretiennent dans la bonne opinion qu'ils ont d'eux-mêmes.

CommentThomas Diafoirus se rendrait-il compte de ce qu'il est quand son père l'admire tant, quand « tous ceux qui le voienten parlent comme d'un garçon qui n'a pas de méchanceté », quand, flatteurs de la famille, « ses régents se louaienttoujours à (son père) de son assiduité et de son travail », quand Argan renchérit : « Vous voyez, monsieur, quetout le monde admire votre fils, et je vous trouve bien heureux de vous voir un garçon comme cela ».

Après cela,Toinette peut railler : Thomas ne saisira pas l'ironie. Intellectuellement, le sot est souvent plus tranquille que l'homme intelligent.

Imbu des préceptes d'Aristote et sereposant sur le mol oreiller de la « virtus dormitiva», Thomas ne connaît ni les tourments de la recherche véritable,ni les inquiétudes des esprits scrupuleux ; peu importent les contradictions, les invraisemblances que s'efforcent derésoudre les esprits logiques ; si la forme a été respectée, peu importe que le malade meure.

La bêtise « remplit ses. »

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