Quelles indications, l'observation des vêtements peut-elle donner sur la société française contemporaine ?

« consommation, efficacement relayées par les médias.

C'est encore là à un phénomène bien connu de la sociétécontemporaine que nous renvoie l'observation des vêtements. III...

et les apparences de liberté cachent mal l'image d'une société qui ne s'accepte pas et s'assume mal. • Au-delà des conflits de génération, une société qui n'accepte pas tous les âges de la vie humaine.

Certes, le XXesiècle a vu se développer les vêtements bien adaptés aux enfants, l'absence de mode enfantine jusqu'au XIXe siècleétant liée à une méconnaissance de l'enfance (voir P.

Ariès, L'enfant et la société française...).

Mais la grandeproportion prise par les vêtements d'enfants correspond aussi à une attention plus économique que morale (onobtient facilement de la clientèle de toutes classes qu'elle dépense beaucoup d'argent pour les enfants) et à unemode qui exclut la vieillesse.

Que tous les vêtements se proposent de vous « garder jeune » ou faire paraître jeune,et que la vieillesse apparaisse nécessairement comme repoussante et devant être camouflée n'est pas un très bonsigne de santé d'une société.• Une variété qui implique, comme le dit Gaussen, le goût du déguisement : peut-être le signe d'un malaise général.Les vêtements de fonction ont de plus en plus tendance à passer pour des déguisements comiques, mais onéprouve le besoin de se déguiser.

Est-ce signe de l'intelligence qui consiste à éviter de se prendre au sérieux, ou dudésarroi qui empêche de s'engager sérieusement dans une entreprise ? Variété qui implique aussi l'absenced'harmonie (voir corrigé n° 1).• Une abondance qui marque la richesse, mais est-ce une richesse dont les individus profitent au mieux ? Plaisir dela variété ou piège de ces vêtements qui s'accumulent et dont on ne sait plus que faire ? Plaisir de se vêtir, si on lesouhaite, pour moins cher qu'autrefois, ou piège de la publicité qui pousse à acheter sans cesse, et, combled'absurdité, à payer pour faire soi-même la publicité de la marque (sigles cousus ou imprimés sur les vêtements) !• Une richesse qui joue dangereusement avec la pauvreté : chômage dans le textile et profits considérables tiréspar l'industrie vestimentaire de l'emploi d'une main-d'oeuvre sous-payée ; aveuglement peut-être aussi de considérerque les solutions de la crise sont dans la poursuite du même modèle de développement. Conclusion Liberté, richesse, mais malaise, mal de vivre, et intolérance, petits prix qui coûtent cher, variété mais uniformisation: les vêtements français traduisent bien les agréments mais aussi les erreurs, les difficultés, et même les drames,d'une société pleine de contradictions.. »