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Quel intérêt accordez-vous au séjour du père Pirrone à San Cono, dans la cinquième partie ?

Publié le 30/09/2018

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ANALYSE DU SUJET

 

• Même si le terme « intérêt >> est au singulier, on doit envisager, pour cette question, les différents apports de cette partie du roman. Il faut, pour ce faire, prendre en compte le moment du récit : en février 1861, neuf mois après le débarquement de Garibaldi, on peut mesurer l'impact de la révolution en Sicile. Il convient aussi de raisonner par opposition, en montrant comment la Sicile paysanne entre en contraste avec l'univers raffiné de la villa Salina et du palais de Donnafugata décrits jusqu'ici : c'est un monde de violence, âpre et brutal. En particulier, le couple formé par Santino et Angéline Pirrone est l'antithèse de celui qui unit Tancrède et Angélique. Il faut également penser à l'écriture ironique du Guépard, qui se manifeste particulièrement dans ce chapitre.

PROBLÉMATIQUE

 

• On peut construire une progression en trois phases. Dans un premier temps, on montre l'intérêt historique de cette cinquième partie du roman, qui est l'occasion de souligner l es bouleversements entraînés par la révolution de mai 1860 en Sicile, et aussi la manière dont le Prince de Salina perçoit ces changements. Ensuite, on montre l'intérêt sociologique de cet épisode : les mœurs de la famille paysanne du père Pirrone sont caractérisées par la violence et la cupidité. Enfin, on étudie le regard satirique, aristocratique, que Lampedusa porte sur la Sicile de l'intérieur.

« La Sicile face à l'histoire > PLA N DÉ TA ILLÉ In trod uction En février 1861, le père Pirrone passe quelques jours dans son village natal de San Cono, pour commémorer le quinzième anniversaire de la mort de son père, Gaetano Pirrone.

Le soir, dans sa chambre de la maison familiale, il évoque, avec les frères Schiro, des paysans de San Cono, et le marchand de simples don Pietrino , la nouvelle situation créée par le débarquem ent de Gariba ldi en Sicile, le 11 mai 1860.

Le lendemai n, le père Pirrone règle avec brio une situation familiale apparemment inextricab le, en per mettant le mariage de son cousin, Santino Pirrone, et de sa nièce, Angéline Pirrone.

Une vengeance ourdie depuis vingt ans se conclut par un mariage d'intérêt.

Ces deux moments du séjo ur du prêtre sont d'une grande portée.

Nous étudiero ns, dans un pr emier temps, l'enj eu historique de la visite du père Pir rone dans son village natal et, en un second temps, la représentation de la Sicile paysanne.

Enfin, nous verrons que cette partie est cara ctéristique de l'écriture ironique du roman.

1- L'e njeu histori que de la visite du père Pirrone 1.

Le crépus cule de la monarc hie bourbonienne - En févri er 1861, seule la place forte de Gaète résiste encore à l'a rmée de Victor Emmanuel II.

Ce dernier bastion, aux dires du père Pir rone, est condamné : «O n n'a vait plus rien à sauver là-bas, fors l'honne ur» (p .

17 6); .

- La charrette qui emmène le père Pirro ne de Palerme à Sa n Co no est ornée de >, dont l'une est la représentation de la sainte patronne de Palerme, Rosalie, et de Garibaldi , se tenant > (p.

174).

Scène très significative de la révo lution : le républic ain accapare la sainte, alors que la religion est l'alliée traditionnelle de la mo narchie ; - Des signes tang ibles, irritants pour le cons ervatisme du père Pirrone, manif estent l'emprise du nouvel État italien jusque dans le village de San Cono : un neveu du prêtre arbore > sur sa casquette ; son cousin Santino Pirrone porte derrière l'oreille « le géran ium rouge >> sy mbolique, lui aussi, du nouveau régime.

219. »

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