Que vous inspire cette définition de stendhal dans la vie de henri brulard : « un roman est un archet. la caisse du violon qui rend les sons c’est l’âme du lecteur. »
Publié le 22/09/2018
Extrait du document
En effet le bon roman ne peut pas se contenter deraconter une belle histoire pour intéresser le lecteur, il faut aussi que le lecteur puisse se reconnaître dans les mots du romancier. Un roman peut être une recherche de vraisemblance, une quête d’une nouvelle réalité. Le romancier peut vouloir changer l’homme, il y a des lectures après lesquelles nous ne serons plus jamais les mêmes. Le roman de Malraux La condition humaine nous expose la réalité de la lutte des communistes en Chine, le récit intéresse le lecteur car il cherche à lui montrer la réalité de cet affrontement, les hommes qui ont combattus ne doivent pas être des étrangers. Malraux expose la réelle condition du lecteur dans sa pire acceptation : « Il est très rare qu’un homme puisse, comme dire ? Accepter sa condition d’homme. » Ce roman s’adresse donc autant à nos émotions, quand Katow, emprisonné, donne sa dose de cyanure à d’autres on sait qu’il va être torturé et son sacrifice nous touche, mais aussi à notre raison, il nous montre ce à quoi nous pensons souvent : notre misérable condition.
Le bon roman peut donc être utile au lecteur car il lui permet peut être d’apprendre certaines choses plus facilement grâce à la force des images et à l’impression que font sur nous les mots. Un récit d’apprentissage par exemple est plus utile qu’un recueil de conseils lourds. Le roman « estun archet » car comme la musique il nous met face à nous même : « la caisse du violon qui rend les sons c’est l’âme du lecteur. ». Le bon roman dégage le vrai sens de la réalité et réveille notre esprit car il nous pousse à la réflexion. Ainsi le roman peut devenir le laboratoire de l’écrivain car il peut produire dans son roman tout ce qu’il souhaite, le roman devient un moyen pour créer des hommes fictionnels. Dans L’Emile Rousseau décrit l’éducation idéale d’un jeune garçon fictif en ce qui concerne sa socialisation et sa vision du monde, ce traité d’éducation sert de laboratoire à Rousseau.
La citation de Stendhal dans La vie de Henri Brulard : « le roman est un archet. La caisse du violon qui rend les sons c’est l’âme du lecteur » montre donc que si le roman n’inspire par le lecteur il n’a aucune raison d’exister. Or certains romans plaisent à certains et pas à d’autres, ainsi un roman reste personnel. Il est parfois difficile de se plonger dans un roman, de se reconnaître dans l’œuvre, c’est en cela que la position du lecteur peut être difficile car il veut lire jusqu’au bout mais n’y trouve pas d’intérêt. Or sans lecteur il n y a pas de roman puisque l’œuvre est sans cesse repensée. Ainsi le romancier doit s’occuper aussi de son lecteur pour que son œuvre prenne toute son importance.
«
le retrouve quelques mois plus tard, il est aveugle et n’a plus qu’une main suite à l’incendie de son manoir.
Malgré
tout Jane continue à l’aimer et ils se marient enfin.
Ce roman fait rêver car il montre au lecteur que, peut importe
l’aspect physique, l’amour ne meurt pas.
L’amour est ici idéalisé et l’histoire des deux héros transporte le lecteur.
Ainsi on peut dire comme Aragon que le roman est l’art du « mentir-vrai ».
En effet même si l’histoire n’est
qu’illusion, fiction, elle met en scène des sentiments et des personnages aux allures humaines.
Le roman ne fait
que déguiser, altérer la vérité.
Un roman qui ne dépendrait que du réel ennuierait le lecteur, cependant le roman
peut aussi s’ancrer dans l’imaginaire tout en représentant notre réel, celui que nous pouvons nous cacher.
En effet
l’homme peut ne pas être honnête avec lui -même et c’est aussi pour cela que comme le dit Stendhal : « Un roman
est un archet.
La caisse du violon qui rend les sons c’est l’âme du lecteur.
» En effet le roman raconte avant tout
l’homme et si le roman résonne en lui c’est parce qu’il joue aussi avec la vérité.
Dans la plupart des romans il y a un personnage principal : le héros.
Or le héros est
celui qui se distingue par des traits de caractères exceptionnels.
Le héros est donc idéalisé, il surpasse le lecteur
par sa grandeur.
A travers ses personnages le romancier cherche à nous faire connaître une partie de l’âme
humaine mais surtout à travers des héros extrêmes.
On peut à partir de la littérature contemporaine parler aussi de
l’anti-héros, soit un héros imparfait.
Le héros de Céline, Bardamu, dans Voyage au bout de la nuit peut choquer le
lecteur par sa lâcheté durant la guerre, il n a aucun désir de gloire et préfère nettement fuir.
Mais on peut se
demander pourquoi ce héros imparfait nous fascine t -il ? Sûrement parce qu’il est plus humain que le héros parfait
et vertueux de Corneille.
Le roman parvient à s’adresser à l’âme du lecteur parce qu’il représente le lecteur.
Comme le dit Stendhal dans Le Rouge et le Noir : « Un roman : c'est un miroir que l'on promène le long d'un
chemin », c'est-à-dire que le roman représente aussi bien la boue sur le sol que les cieux.
Le roman serait donc un
miroir pour l’homme car il s’inspire avant tout de ce même homme.
Ainsi la littérature passe avant tout par le regard
aiguisé de l’auteur qui perçoit ce que nous oublions de voir.
Le roman peut ainsi nous ancrer dans notre propre réel, celui que nous voulions oublier.
En effet l’homme cherche
parfois à oublier consciemment ce qui le dégoûte, ce contre quoi il ne peut rien faire.
Or le réalisme lutte contre
cela : il cherche à montrer à l’homme ce qu’il oubliait de voir.
Les romans réalistes cherchent à dépeindre la réalité
telle qu’elle est, s’opposant ainsi au romantisme.
Il n y a aucun artifice et rien n’y est idéalisé.
Zola s’atèle par
exemple dans le roman L’Assomoir à montrer la réalité que vit le peuple de son temps.
Il décrit dans ce livre, dans
le style du reportage, les drames de la classe ouvrière au travers des ravages de l’alcool.
Ce roman renvoie donc
l’homme à ce qu’il voulait ignorer : l’ivresse, le malheur, l’ennui, la paresse comme avec le personnage Gervaise
Macquart.
Le roman cherche à donner le sentiment du réel et du vrai même si le lecteur sait que ce qu’il lit n’est
que fiction.
Cependant il ne faut pas non plus que le roman dégoûte le lecteur à propos de l’homme : le
comportement de Grenouille dans le roman Le Parfum de Patrick Süskind peut repousser le lecteur, en effet cet
homme n’a aucune conscience du bien et du mal.
Il semble même qu’il s’apparente plus à un animal qu’à un
homme, en effet il ne vit que par son odorat et de plus les autres hommes le dégoûtent.
Il n’hésite pas à tuer pour
satisfaire son désir d’odeur et il est même finalement mangé après s’être
arrosé de son parfum.
Il ne faut donc pas aller trop loin en ce qui concerne l’homme et ce qu’il ne s’avoue pas car il
ne peut pas tout accepter.
Ainsi le roman peut aussi parler à l’homme car il lui permet de s’évader d’une réalité décevante par la création
d’une autre réalité.
Même si nous cherchons quotidiennement la vérité, le roman est avant tout un moyen de
s’évader par l’intermédiaire d’une autre réalité : celle des mots.
Le bon roman est donc peut être celui qui nous
permet de nous évader tout en ne nous permettant pas de nous échapper de la réalité.
Le romancier ne fait que.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Stendhal dans La vie de Henri Brulard : « Un roman est un archet. La caisse du violon qui rend les sons c'est l’âme du lecteur »
- « Qu'est-ce qu'un personnage de roman ? Si intense que soit sa figure, il n'existe tout de même pas comme une personne, avec une âme et un corps, hors du livre : c'est un état de la conscience de l'auteur, qui se prolonge, par un miracle de poésie, dans la sympathie d'innombrables lecteurs. Mais il serait puéril de penser qu'il a une autre vie que celle que nous lui donnons... En somme la parfaite autonomie des créatures est illusoire : elles naissent d'un dialogue ou d'un déchirement
- Stendhal (1783-1842), Vie d'Henri Brulard, publication posthume
- STENDHAL: ROMANS ET NOUVELLES (1820-1839). — SOUVENIRS D'ÉGOTISME (1832). — LUCIEN LEUWEN (1834-1835). — VIE DE HENRI BRULARD (1835 - 1836). — MÉMOIRES D'UN TOURISTE (1838). — VOYAGE DANS LE MIDI DE LA FRANCE (1838). ANALYSE D'OEUVRES
- Vie DE Henry BRULARD, de Stendhal