Que représente l’entreprise autobiographique pour Chateaubriand et Stendhal?

2. L’avenir

Il n’a pas pour les deux écrivains la même valeur. Chateaubriand parle à la postérité; il transmet un témoignage à la génération nouvelle et s’adresse à elle : «à vous, messieurs» (texte n° 6). Stendhal, lui, doute de pouvoir se faire lire. Il n’accorde pas à son œuvre une mission prophétique. Pour lui, l’avenir de son œuvre se limite à l’enseignement qu’il peut lui-même tirer d’elle, ou au jugement de l’ami Di Fiore (texte n° 7).

5. L’Histoire

Les deux écrivains n’ont pas la même conception de leur rôle dans l’Histoire. Stendhal date son autobiographie suivant des repères chronologiques qui ne sont que des souvenirs personnels («16 octobre 1832», «23 novembre 1835», «dernièrement pendant mon voyage de Ravenne ») (texte n° 7) ; alors que Chateaubriand embrasse les siècles d’une seule vision. Le passé («Henri et Gabrielle», texte n° 5) lui est aussi familier que l’avenir («Des orages nouveaux se formeront», texte n° 6). Le présent (sa propre histoire individuelle) n’est pour lui que le confluent de ces deux temps, comme l’aurore (symbole du texte n° 6) est le moment de fusion entre le jour et la nuit.