Que pensez-vous de cette formule de Jeanne BOURIN : « Nous avons besoin d'elle (la Poésie) pour rire et pour pleurer, pour maudire et pour aimer » ?
Publié le 03/02/2011
Extrait du document
• Poésie : expression littéraire qui apparaît avant toutes les autres en toutes civilisations. • Souvent sorte d'art complet, car accompagnée de musique, de danse... • ... exprimant sentiments (lyrisme), chantant héros (épopée), présentant mœurs et coutumes, flattant l'imaginaire, tout en étant observatrice de la réalité. • Un des exemples les plus parfaits : Homère : l'Iliade et l'Odyssée - quelques siècles av. J.-C. • Décline-t-elle à l'époque moderne ? • Pourtant... • Annonce du plan
«
• « Rire », « Maudire ».-
• Poésie active et engagée.
• Croquis et caricatures, moqueries; on fait rire aux dépens des ridicules, tel V.
Hugo, véritable caricaturiste envers.
Ex.
: portrait de Don César dans Ruy Blas ou tirade des nez dans Cyrano de Bergerac (E.
Rostand), ou A quoirêvent les jeunes filles (A.
de Musset), ou Ballade à la lune (A.
de Musset).
On en arrive même à de véritables jeux poétiques et métriques, jeux de rimes par ex.
avec écho :
« Les ombres vont au clair de luneL'une
En mitre et l'autre en chaperonRond.
V.
Hugo.
• Mais la poésie fait rire de façon plus profonde aussi à travers la satire de mœurs, ou de l'homme éternel.
Ainsi : «Je tâche d'y tourner le vice en ridicule », signale La Fontaine ; et ses évocations croquent la société du XVIIesiècle, de la campagne (La Laitière et le pot au lait) à la ville (L'Huître et les Plaideurs) ou à la Cour (Les Obsèquesde la lionne, Les Animaux malades de la peste)...
• Ou bien la poésie stigmatise, maudit...
tel A.
Chénier dans ses Stances ou V.
Hugo dans Les Châtiments (contreNapoléon III qu'il appelle Napoléon le petit).
Citons aussi Ch.
Péguy, P.
Claudel, L.
Aragon et ses beaux vers surRobert le Diable (Robert Desnos mort en camp de concentration), P.
Éluard (Guernica Liberté, Au rendez-vousallemand...).
• Bref, la poésie qui maudit et s'engage peut atteindre des sommets contrairement à la conception de P.
Valéry quitraite d'impure une poésie qui veut convaincre.
• Enfin la poésie peut transmettre les convictions esthétiques du créateur et ce n'est pas la moins ardente.
Cf.
V.Hugo Fonction du poète (Les Rayons et les Ombres) ou A.
Rimbaud, J.
Cocteau qui placent dans leurs vers devéritables arts poétiques, ce que fait P.
Verlaine : Art poétique (Jadis et Naguère).
• Poésie entraînante, éloquente et morale dans Corneille et même prêcheuse ou prophétique chez V.
Hugo.
• Bref, pouvoir de conviction de la poésie qui va jusqu'au désir de transformer l'homme (surréalistes).
IIIe Partie : Poésie = chimères, magie, voyance...
• Pour beaucoup de poètes cependant (cf.
Ch.
Baudelaire :
« hérésie de l'enseignement » par la poésie), poésie « n'a pas d'autre but qu'elle-même ».
• Quête de l'absolu.
• Poète = Initié.
Cf.
Correspondances, ou L'Albatros, ou Élévation (Ch.
Baudelaire).
• Le poète est celui
« Qui plane sur la vie et comprend sans effort.
Le langage des fleurs et des choses muettes ».
• Poète = voyant, cf.
A.
Rimbaud, « plongeur d'inconnu », nouveau Prométhée qui voudrait « sortir des Nombres etdes Êtres ».
• Recherche du surréel.
Cf.
G.
de Nerval « demi-dément » qui a « deux fois vainqueur traversé l'Achéron ».
• Véritable poésie pure.
« Je ne sais comment expliquer que, dans mes idées, les événements terrestres pouvaientcoïncider avec ceux du monde surnaturel, cela est plus facile à sentir qu'à évoquer clairement.
» G.
de Nerval(Aurélia).
• La poésie surprend les signes et les symboles : « La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfoissortir de confuses paroles : L'homme y passe à travers des forêts de symboles » (Ch.
Baudelaire.
Correspondances).
• Elle transforme, transpose «sur la lisière des saintes demeures » (G.
de Nerval); ex.
: El Desdichado..
»
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