Que doit-on entendre par enseignement du français à l'école primaire ? Montrer l'importance de cette partie du programme.

« DE COMPOSITIONS FRANÇAISES 91 .Développement.

Il faut bien reconnaître que longtemps on a entendu, et.

que peut-être encore aujourd'hui, dans certaines éco­ les, on entend par enseignement du français ce qui n'en est qu'une partie : l'enseignement grammaticaL C'est quelque chose de savoir faire une dictée sans faute, mais c'est encore bien mieux de savoir écrire une lettre sans offenser les règles élémentaires de la cons­ truction.

De là, la nécessité d'ajouter des exercices de style aux dictées et autres devoirs de grammaire.

Est­ ce là néanmoins tout ce que doit comprendre l'ensei­ gnement de la langue maternelle? Les leçons de lec­ ture et les exercices de récitation ne doivent-ils pas être dirigés de manière à atteindre le troisième but de l'enseignement du français : faire connaître à l'enfant la valeur exacte des mots, lui faire sentir les beautés les plus accessibles de la langue maternelle; le mettre enfin en état de se servir de cette belle langue française, partie si précieuse de l'héritage de nos aïeux? N'ignore­ t-on pas quelquefois jusqu'aux noms de nos auteurs classiqu'ès dans des écoles où l'on savait naguère ceux de tous les successeurs de Dagobert, et où l'on connaît encore, dans leurs subtilités les plus inutiles, les règles du participe passé? Les têtes se forment sur les langages; les pensées pren­ nent la teinte des idiomes, dit J.-J.

Rousseau.

Cela ne veut-il pas dire qu'en formant le langage nous for­ mons le cœur et l'esprit de l'enfant; aussi les écrivains pédagogiques n'hésitent-ils pas à proclamer l'étude de la langue, l'instrument le plus puissant, le plus fecond, le plus souple d'instruction et d'éducation pour les enfants t.

i.

Rousselot.

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