« Publier un livre c’est procéder à un lâcher de vampires. Les livres sont des oiseaux secs, exsangues, affamés, qui errent dans la foule en cherchant éperdument un être de chair et de sang sur qui se poser, pour se gonfler de sa chaleur et de sa vie : c'est le lecteur », dit Michel Tournier dans Le magazine littéraire en 1981. A l'aide des cinq textes proposés et des romans que vous avez lus, vous vous demanderez si la part que Tournier fait au lecteur n'est pas excessive.
Publié le 05/09/2018
Extrait du document
Le lecteur constitue alors un des éléments qui permet au roman de prendre vie. Le roman fonctionne donc grâce à un processus dynamique entre le lecteur et l’auteur. L’auteur est bel et bien à l’origine du roman, mais par l’incomplétude et les manques de ce dernier, une part importante est accordée au lecteur. Ici, c’est la créativité de la réception qui va permettre la survie de l’œuvre. Le roman réside donc dans une bipolarité évidente entre ces deux entités. Aussi paraît-il réducteur de considérer indépendamment les rapports d’un auteur à son œuvre, et ceux du lecteur à cette même œuvre, sans mettre en relation ces deux instances énonciatives. Certes, chacun, auteur ou lecteur, crée à sa façon une partie de l’œuvre, mais les rapports entre eux lui rendent pleinement son sens. La création d’un roman constitue donc un mouvement perpétuel, jamais achevé, tout en exprimant la permanence d’un besoin existentiel de l’homme, conception plus romantique que classique, dans l’approche du sens de l’œuvre.
«
sociales.
Ainsi, la forme de son œuvre répond elle-même à cette éxigence.
Plus encore, c’est par le respect de certains codes, objectifs, que l’œuvre peut acquérir son sens.
L’auteur doit se
consacrer à un travail
approfondi.
C’est la recherche du mot juste qui est valorisée, et qui permet d’atteindre une forme idéale de
l’œuvre.
L’auteur doit travailler l’adéquation entre le mot et son idée.
Mais la lucidité de l’auteur ne suffit pas.
L’auteur compose également son œuvre à partir d'une expérience personnelle, comme Mary Shelley qui, une nuit
d'hiver, fait un cauchemar et décide alors d'écrire Frankenstein.
Nous pouvons donc penser que la part que Michel Tournier fait au lecteur est excessive.
Néanmoins, le roman
fonctionne grâce à la communication de ces deux éléments, l’auteur et le lecteur.
Une œuvre a certes besoin de son lecteur et de son auteur, mais surtout de leur interaction.
En effet, l’auteur, en tenant compte du lecteur, livre déjà un sens au roman, qui sera alors approfondi par ce
dernier.
L’incomplétude du roman permet au lecteur de le compléter, et de lui donner le sens qu’il veut.
Mais cette
créativité de la réception est permise par l’auteur qui laisse volontairement des manques dans son texte.
De
surcroit, les différentes interprétations permettent la survie de l’œuvre.
Si l’auteur ne laissait aucune place au
lecteur, une relecture du roman n’aurait aucun intérêt puisqu’il n’existerait qu’une seule interprétation possible.
Wolfgang Iser, critique de l’école de Constance, sépare l’œuvre littéraire en deux pôles dans L’acte de lecture : le
pôle artistique,
qui se réfère au texte produit par l’auteur, et le pôle esthétique, qui se rapporte à la concrétisation réalisée par le
lecteur.
Le roman devient donc vivant grâce au lecteur, mais il n’est jamais achevé totalement.
Mieux encore, au
delà des intentions précises d’un auteur et des analyses subjectives d’un lecteur, il semble que le roman peut aider
le lecteur à se créer.
Le lecteur constitue alors un des éléments qui permet au roman de prendre vie.
Le roman fonctionne donc grâce à
un processus dynamique entre le lecteur et l’auteur.
L’auteur est bel et bien à l’origine du roman, mais par
l’incomplétude et les manques de ce dernier, une part importante est accordée au lecteur.
Ici, c’est la créativité de
la réception qui va permettre la survie de l’œuvre.
Le roman réside donc dans une bipolarité évidente entre ces
deux entités.
Aussi paraît-il réducteur de considérer indépendamment les rapports d’un auteur à son œuvre, et
ceux du lecteur à cette même œuvre, sans mettre en relation ces deux instances énonciatives.
Certes, chacun,
auteur ou lecteur, crée à sa façon une partie de l’œuvre, mais les rapports entre eux lui rendent pleinement son
sens.
La création d’un roman constitue donc un mouvement perpétuel, jamais achevé, tout en exprimant la
permanence d’un besoin existentiel de l’homme, conception plus romantique que classique, dans l’approche du
sens de l’œuvre..
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