Prologue Gargantua

« Texte N°1 Français François Rabelais est un écrivain français du XVIe siècle appartenant au courant littéraire de l’humanisme.

L’humanisme est un courant littéraire faisant partie de l’essor culturel de La Renaissance qui vise à redécouvrir les textes de l’Antiquité et à promouvoir la tolérance et la liberté.

L’une de ses œuvres les plus connues est Gargantua publié en 1534 qui raconte l’évolution de la vie d’un géant.

Le passage étudié est le prologue du livre dans lequel Rabelais introduit au lecteur son œuvre et explique la façon dont elle doit être lue.

Je vais vous en lire le passage dès à présent LECTURE Après la lecture du passage, nous constatons que Rabelais tente de nous faire passer un message et nous invite à l’écouter.

C’est pourquoi nous verrons comment Rabelais, dans ce prologue, parvient à faire comprendre à son lecteur, avec humour, que son ouvrage contient des messages profonds, d’une grande valeur.

Pour répondre à cette question nous allons étudier le premier mouvement du texte sur les Silènes, créatures hideuses mi-homme mi-bouc de la mythologie grecque de la ligne 1 à 11 puis le deuxième mouvement du texte qui dresse le portrait de Socrate, philosophe grec des lignes 11 à 21, et pour finir comment Rabelais explicite le message sur son œuvre de la ligne 22 à 29. 1er mouvement : Dès le début du texte Rabelais nous interpelle avec Oxymore (ligne 1) « Buveur tes illustres et vous vérolés très précieux » Rabelais associe des contraires, buveurs et vérolés la vérole étant une maladie sexuellement transmissible qui donne l’image de personne ayant une vie de débauche.

Ces termes sont opposés à illustres et très précieux qui renvoient une image positive du lecteur. Dès le début du prologue Rabelais cherche à montrer son humour mais aussi à interloquer le lecteur et à l’inviter à poursuivre sa lecture. Dans la même ligne, l’auteur utilise une Apostrophe « C’est à vous, à personne d’autre que sont dédiés mes écrits » Rabelais veut montrer qu’il cherche à créer un contact avec le lecteur et que ce prologue lui est bien destiné. Ce qui marque cependant la lecture de ce premier mouvement sont les 2 énumérations La première énumération (lignes 6 à 7) « harpies satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes bâtées, boucs volants, cerfs attelés et autres semblables figures imaginaires » Lors de cette première énumération Rabelais emploie le champ lexical du monstrueux ce qui donne une image des Silènes qui est repoussante.

De plus il choisit d’utiliser des hypallages pour renforcer l’aspect monstrueux des créatures. Le 1er mouvement se finit sur cette deuxième Enumération (lignes 10 à 11) « baume, l’ambre gris, l’amome, le musc, la civette, les pierreries et autres produits de grande valeur », Rabelais emploie cette fois-ci le champ lexical du luxe, l’effet de l’énumération est alors mélioratif pour les silènes qui malgré leur aspect peu attirant cache en elle une véritable richesse. Ces 2 énumérations totalement opposées représentent son livre qui parait extérieurement peu intéressant alors qu’en réalité il faut s’y intéresser réellement pour se rendre compte qu’il est d’une grande richesse et s’inscrit dans son temps. 2eme mouvement : Nous passons maintenant au deuxième mouvement qui vient faire lien entre Socrates et les Silènes grâce à un Parallélisme des lignes 6 à 11 possède la même structure que les lignes 13 à 21. L’objectif du parallélisme est de rappeler le lien entre les Silènes et Socrate.

Ce lien est également renforcé par une métaphore (ligne 17) « en ouvrant un telle boite ». Lorsque Rabelais parle de la boite il désigne Socrate mais fait également référence aux Silènes. Par la suite on trouve une énumération Enumération (lignes 13 à 17) « Le nez pointu, le regard d'un taureau, le visage d'un fol, ingénu dans ses mœurs, rustique en son vêtement, infortuné au regard de l'argent, malheureux en amour, inapte à tous les offices de la vie publique ; toujours riant, toujours prêt à trinquer avec chacun, toujours se moquant, toujours dissimulant.... »