Présentation générale des Fables de La Fontaine
Publié le 26/03/2015
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Dès les Fables réunies dans le premier recueil, on notera la maîtrise d'un style propre au fabuliste qui lui permet de traduire le mouvement rapide et léger, tel celui du moucheron qui combat le lion : « Le lion et le moucheron «, II, 9 ; il peut tout aussi bien évoquer l'effort pénible, dans le cas de « La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf « (I, 3) : « Elle qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf, / Envieuse s'étend, et s'enfle et se travaille, / Pour égaler l'animal en grosseur «.

«
Les fables de Phèdre attiraient un certain nombre de représentants de l'huma
nisme, issu de l'élite savante parisienne ; certains d'entre eux (P.
Pithou,
N.
Rigault...) avaient écrit la Satire Ménippée, en faveur d'Henri IV, et ils goû
taient, chez Phèdre,
la vigueur de la critique morale et de la satire politique,
deux caractéristiques qui retiendront aussi La Fontaine.
Par ailleurs, au début du
siècle avait paru un recueil de fables intitulé
Mvthologia Aesopica (1610) qui ras
semblait, outre les fables d'Ésope, un ensemble très complet.
Il est probable que La
Fontaine a puisé dans ce recueil de fables de Isaac-Nicolas Nevelet une grande par
tie des canevas qui lui ont permis de construire ses propres fables.
Enfin,
il faut si
gnaler
qu'en 1647 Louis-Isaac Le Maistre de Sacy, un des Solitaires de Port
Royal, avait proposé une traduction française des fables de Phèdre et avait vanté
leur mérite dans la plus pure tradition humaniste qui voulait voir dans ce genre lit
téraire une expression de la langue
des dieux ou de Dieu, rappelant que !'Écriture
sainte elle-même
« n'avait pas craint de se servir de quelques fables dans les
quelles elle fait non seulement parler les bêtes, mais les arbres
...
» (cité par
M.
Fumaroli).
L'accueil des Fables de La Fontaine par le public
Le succès des Fables fut aussi éclatant qu'immédiat pour les deux recueils.
À propos du second recueil des Fables paru en 1678-1679, Madame de Sévigné
déclare à son cousin Bussy Rabutin :
« Faites-vous envoyer promptement les
Fables de La Fontaine: elles sont divines.
On croit d'abord en distinguer quelques
unes, et à force de les relire, on les trouve toutes bonnes.
»
Jusqu'à aujourd'hui le succès des Fables ne s'est pas démenti.
Il.
LE PREMIER RECUEIL (1668)
Plaire et instruire
Dès le premier recueil des Fables, La Fontaine est en possession d'une vision per
sonnelle du genre qui ne fera que s'approfondir par la suite.
Tout d'abord, contraire
ment à de nombreux compilateurs de fables (Patru, Audin ...
) qui avaient une
approche exclusivement morale de l'œuvre d'Ésope, La Fontaine pense qu'il faut
«s'accommoder au goût» de l'époque: pour lui, il s'agit d'instruire mais surtout de plaire.
À la différence de Boileau qui utilise, dans ses fables, un vers rigide et
plein d'austérité, La Fontaine introduit dans ses premières fables cette« gaieté» qui
est sa nouveauté
et quïl définit comme «un certain charme, un air agréable» pour
traiter tous les sujets ; en outre, la moralité lui semble secondaire par rapport à
l'art
de narrer : enfin, il choisit ces vers irréguliers qui permettent tous les effets poé
tiques mais qui en même temps ont
« un air qui tient beaucoup de la prose ».
~a mise en plac~~!qu~
Dès les Fables réunies dans le premier recueil, on notera la maîtrise d'un style
propre au fabuliste qui lui permet de traduire le
mouvement rapide et léger,
tel celui du moucheron qui combat le lion : « Le lion et le moucheron », II, 9 ; il
peut tout aussi bien évoquer l'effort pénible, dans le cas de « La grenouille qui
veut se faire aussi grosse que le
bœuf » (1, 3): «Elle qui n'était pas grosse en tout
comme un œuf,
/Envieuse s'étend, et s'enfle et se travaille,/ Pour égaler l'animal
en
grosseur».
LES FABLES DE LA FONTAINE 111.
»
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