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Présentation générale des « essais » 1, 31 et III, 6 - Montaigne

Publié le 02/08/2014

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montaigne

 

I - UNE ŒUVRE EN COURS D'ÉLABORATION PERMANENTE

L'écriture des Essais s'étend sur une longue période de temps, soit de la retraite dans la « librairie « (1571) jusqu'à la mort de Montaigne (1592).

Si la première édition des Essais (1580) offrait au public l'ensemble des deux premiers livres (dont I, 31), en 1588, Montaigne faisait paraître une nouvelle édi¬tion qui élargissait les livres déjà parus et les complétait par le troisième livre, composé de treize chapitres essentiels (dont III, 6). En 1595, Mlle de Gournay fai¬sait paraître à son tour une édition posthume des Essais, établie à partir d'une copie que lui avait procurée Mme de Montaigne. Aujourd'hui, l'établissement du texte se fait généralement sur l'édition municipale de Bordeaux (1906-1920) qui prend en compte les ultimes annotations manuscrites de Montaigne.

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« toute action lâche : ce qui, aux yeux de Montaigne, rapproche les Indiens des plus fameux héros grecs.

Chez eux, la polygamie, autre scandale pour l'Occidental, est aussi répandue et ce sont les plus vaillants au combat qui possèdent plusieurs femmes: c'est là un témoignage du courage des maris.

Enfin, pour montrer leur sentiment artistique, Montaigne rapporte une chan­ son amoureuse qui lui rappelle la poésie du grec Anacréon; et il termine I' «essai » en évoquant une rencontre qu'il a eu l'occasion de faire à Rouen avec des Indiens: ce qui lui permet de montrer des exemples de leur intelligence critique .

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Ill -PRÉSENTATION DE L'« ESSAI » Ill, 6, « DES COCHES » Montaigne commence par attaquer les écrivains car il a remarqué que les auteurs déforment très souvent l'objet dont ils nous entretiennent : ils sacrifient en effet l'authenticité au souci d'intéresser et de bien dire.

En s'appuyant sur sa propre expérience, il contredit alors Plutarque, lequel avait affirmé que le mal des transports était généralement lié à la peur que l'on éprouve.

Par ce biais, Montaigne parle d'abord de son expérience physique des coches (il les supporte plus ou moins bien), puis il dresse un bref panorama des divers usages des coches depuis leur apparition (coches guerriers, coches de luxe ...

).

Le thème des coches entre alors dans une réflexion d'ordre plus général sur les rela­ tions entre l'argent et le pouvoir politique et notamment sur les dépenses de l'État pour affirmer son prestige aux yeux du peuple.

Des spectacles incroyables ont été proposés dans I' Antiquité dont il est difficile d'avoir une idée aujourd'hui, tant ils étaient fabuleux.

Mais, déplore Montaigne, nous savons si peu de choses du passé.

De façon en apparence abrupte, il enchaîne avec le thème du Nouveau Monde ( « Nostre monde vient d'en trouver un autre ...

») mais en réalité la réflexion sur le pouvoir, les coches et !'argent introduit à la destruction du Nouveau Monde.

D'emblée, le rôle des Occidentaux en Amérique est fortement critiqué; Montaigne reprend ici en substance l'éloge qu'il avait déjà fait des Indiens dans I, 31, et il déclare que nous les avons vaincus dans des guerres sans honneur, grâce à nos che­ vaux et à nos coches qui les ont « étonnés ».

Il aurait fallu les conquérir par nos vertus et non par notre technique des armes ; Montaigne évoque à ce propos la personne du roi du Pérou et celle du roi de Mexico dont le courage n'a eu d'égal que l'infamie avec laquelle ils ont été traités, torturés et mis à mort par les Occi­ dentaux pour leur prendre leur or, lequel ne servait pas au commerce mais pour les choses sacrées et les ornements.

L' « essai » se termine en rappelant d'une part que les Indiens ont réalisé des œuvres aussi somptueuses que les Romains ou les Égyptiens (notamment ce fameux « chemin » de Quito à Cuzco), ce qui nous ramène au motif des dépenses de l'État; d'autre part, que le roi du Pérou, qui était juché sur les épaules de ses hommes, fut jeté à terre par « un homme de cheval », allusion finale qui nous ramène au titre de 1'« essai».

N.B.

: Édition de référence : coll.

Folio, Gallimard.

Les études s'appuieront pour l'essentiel sur les deux « essais » au programme (I, 31 : Des Cannibales et III, 6 : Des Coches) mais pourront faire ponctuellement référence à l'ensemble des Essais, éd.

Folio en trois volumes n° 289, 290, 291.. »

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