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Présentation de l’exclamation

Publié le 02/06/2024

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« Présentation de l’exclamation : Les énoncés exclamatifs ont un statut mal défini, si on les compare aux autres types de phrases.

La tradition grammaticale oppose la modalité exclamative à la modalité déclarative et met l'accent sur la syntaxe affective que manifestent les énoncés exclamatifs et qui justifie leur statut particulier dans les grammaires.

On peut les rapprocher des phrases « assertives, avec une quelque chose en plus » [A.

Plus généralement, l'exclamation peut se combiner avec les autres types de phrases . Sémantiquement, les énoncés exclamatifs expriment « un haut degré dans l'ordre de la quantité ou de la qualité » Q.C. Elle était si jolie! J.

Gérard met en relation cette troncation des énoncés exclamatifs et l'expression du « degré extrême », supérieure au superlatif absolu.

Comme le haut degré de quantité o u d e qualité est tel qu'il échappe à tout expression, le locuteur ne peut pas le formule autrement que par une phrase tronqué e qui implique, par sa forme ouverte, ce degré extrême.

Et le caractère affectif d e l'exclamation, particulièrement adapté à la communication orale, est une conséquence de l'expression du degré extrême. Les structures exclamatives : 1.

Exclamation marquée par la seule intonation : L'intonation exclamative (correspondant, à l'écrit, au point d'exclamation) s'applique à la structure déclarative canonique groupe nominal-groupe Verbal : Tu as un pied de blanc sur les joues ! (Musset) - Et s'il n'en reste qu'un, Je serai celui-là ! (Y.

Hugo) - J'aime la marine française ! (Pagnol). 2.

Exclamation avec phrase incomplète (phrase tronquée, phrase nominale) • La phrase peut être incomplète ou anomale : (1) Tu m'as fait une peur ! -Il a des expressions d'une tendresse ! Marivaux ! (2) Elle était si jolie ! Elle est tellement aimable ! - Vous avez l'air si vrai, si solide ! (Sartre) (3) S'il faisait beau ! L'exclamation assure la cohérence de ces Structures incomplètes, particulièrement recevables à l'oral où une part D'implicite est toujours possible, la situation de communication contribuant à L'interprétation de l'énoncé. • La phrase nominale est particulièrement utilisée avec l'exclamation : Cette Folle ! (Marivaux) - L'imbécile ! (Camus) - La guerre ! la guerre ! » cria l'assemblée Un scandale, monsieur le Maire, un scandale ! - Dans la trappe, les financiers ! Comme pour les phrases Incomplètes, la situation de communication orale contribue à l'interprétation De la phrase nominale. 3.Exclamation avec inversion du sujet : Dans les énoncés exclamatifs introduits par un mot exclamatif, l'inversion du sujet, qui était courante en français classique, se pratique essentiellement, en français moderne, avec quel ou quand l'exclamation met en jeu un adjectif attribut.

La limitation de l'inversion exclamative distingue l'exclamation de l'interrogation, où l'inversion reste fréquente, parfois obligatoire. Exp: est-il bête ? Est-ce possible ? .... 4.l’exclamation avec des mots exclamatifs : • Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées ! /Que l'espace est profond ! que le cœur est puissant ! - Oh ! que l'attente me fatigue !... Que, introduit uniquement des énoncés exclamatifs indépendants. Combien peut introduire une interrogation ou une exclamation.

Dans son emploi exclamatif, l'inversion du sujet n'est pas obligatoire, mais plutôt rare. • L'adverbe comme porte sur un adjectif (l), un verbe (2) ou un adverbe (3) : (1 ) Comme tu es sûr de toi ! (...) Comme tu es /ø/77(Anouilh) (2) Comme le temps passe quand on s'amuse ! (S.

Beckett, En attendant Godot) Comme elle chassait les chèvres qui venaient marcher sur son linge étendu sur le Gazon/(Musset) (3) Comme vous êtes loin, paradis parfumé ! (Baudelaire) Comme, qui était à l'origine un adverbe interrogatif, s'est progressivement spécialisé dans l'exclamation, remplacé par comment dans l'interrogation ; mais il Garde certains emplois interrogatifs. Le déterminant quel se partage lui aussi entre l'interrogation et l'exclamation : (1 ) Quelle chaleur ! - « Quelles plies fleurs !» (Boris Vian) (2) Quelle idée il a eue ! -Quelle voiture a achetée Pierre/Pierre a achetée IQuelle fantaisie il s'est allé mettre dans l'esprit7 (Marivaux) Dans l'emploi exclamatif, le groupe nominal peut former la phrase à lui seul (l) ou faire partie d'une phrase complète (2).

Quand le groupe nominal est seul, il n'est pas toujours possible de rétablir une phrase complète, comme dans : Quel (beau) spectacle (j'ai vu)! Généralement, les verbes être et avoir précédés d'un sujet servent à former une phrase complète avec un groupe nominal exclamatif qui devient attribut avec le premier ou complément d'objet direct avec le second : Quel nigaud (il est/fait) ! Quelle idée (tuas)! • Le pronom interrogatif qui s'emploie aussi dans un énoncé exclamatif: Qui sait sous quel fardeau la pauvre âme succombe! (V.

Hugo) - Qui n'aurait pas eu peur! (Saint-Exupéry) - «Non! mais pour qui me prenez-vous!» (F. Mauriac) L'exclamation est ici associée à une interrogation rhétorique. • Ce qu'il a débité de sottises ! . Qu'est-ce que, directement issu de l'interrogation, est ressenti comme plus familier que ce que, qui n'en constitue pourtant que la réduction, par effacement de qu 'est.. 5.

Structures exclamatives préférentielles: • Emphase par extraction Une structure exclamative introduite par quel est proche de l'emphase par extraction.

Elle établit une relation prédicative entre deux éléments, reliés par que: « Tout de même, quel roman que ma vie!» - Quelle vie que la tienne! Le groupe nominal introduit par quel correspond à un attribut extrait au moyen de c'est-que . • Emphase par dislocation: // m'acclamera donc, ce grand Paris farouche! - // chante, assis au bord du ciel splendide, Orphée! - La grammaire, je ne m'en Lasse jamais'. • La structure ET + groupe nominal + qui + groupe verbal: spécifiquement exclamative, ressemble à une emphase par extraction: Tristan n'est pas là), conçue comme un argument négatif, dans une situation déjà défavorable. • L'infinitif exclamatif : Il sert à représenter un contenu propositionnel brut, convient parfaitement à l'expression d'un sentiment ou d'une émotion du Locuteur, à partir de la simple évocation du fait (Vf: 2.4.4) : Voir Naples et mourir! « Aimer, aimer seulement, quelle impasse!» (Saint-Exupéry) - Lors même qu'on n'est pas le chêne ou le tilleul, /Nipas monter bien haut, peut-être, mais tout seul!(E.

Rostan) - Ah ! ne pas savoir si Ton s'aime...

ne pas connaître sa beauté!(Gide). Le sujet non exprimé peut être restitué grâce au contexte.

Il peut apparaître dans une phrase segmentée, où il est séparé de l'infinitif par une pause : Moi, me rendre! • Le subjonctif : Le subjonctif est employé dans une proposition indépendante pour exprimer le souhait est généralement accompagné d'un contour exclamatif (VII: 2.4.2.2) : Qu'elle soit maudite, qu'elle soit mise en dehors du cycle des grâces, Tannée où je fus conçue ! (Audiberti). • le renforcement de l’exclamation: • Le renforcement de l'exclamation est assuré par divers moyens: Octave ! ô fou que tues! tuas un pied de rouge sur les joues ! Dans le premier énoncé exclamatif, précédé de l'apostrophe Octave, l'attribut fou est renforcé par l'interjection Ô et par la relative à verbe être {que tu es), facultative, qui dispense d'employer un terme exclamatif spécifique. Les interjections qui expriment aussi la subjectiviste : Ah,Helas,Quoi... Les phrases atypiques: Certaines structures de phrases fréquemment employées, en particulier à l'oral, non seulement ne correspondent pas au modèle canonique (V: 2.1), mais sont difficiles ou impossibles à dériver d'une phrase canonique : phrases à présentatif, phrases nominales, constructions binaires,...

D'autres, comme les incises et les incidentes, tout en correspondant au modèle canonique, sont d'un emploi restreint et particulier. •phrases à présentatif : Comme leur nom l'indique, les présentatif servent à présenter un groupe nominal ou un constituant équivalent qui fonctionne comme leur complément.

Cette structure est fréquemment employée à l'oral, car elle sert à désigner un réfèrent dans la situation d'énonciation : il y a quelqu'un; c'est mon mari; voici un cadeau; voilà un ours; il est minuit. •les structures à présentatif : • Un groupe nominal ou un pronom {Voici/Voilà/Il y a/C'est) Pierre/un homme / quelqu'un.

L'emploi du pronom personnel est déterminé par le présentatif : • Avec voici, voilà, la forme atone du pronom précède le présentatif, Conformément à la règle de placement des compléments verbaux : Me/ Te /Le/Nous voiciI voilà ; • Après c'est et il y a, on emploie la forme tonique du pronom personnel : C'est moil'toi/lui.

Il y a moi / toi / nous / vous.

Mais il y a admis difficileMent un pronom de troisième personne : Il y a lui, sauf s'il est coordonné avec un groupe nominal : Il y a lui et sa femme. Si le groupe nominal contient une subordonnée relative, la phrase peut être Ambiguë : C'est le préposé qui m'a reçu (6.2.1). Une subordonnée complétive Voici/ Voilà que le soleil se lève/qu'il neige.

Voici/Voilà comment faire. L'événement dénoté par la subordonnée est présenté globalement sans opposition thème / propos. La complétive peut être réduite à une subordonnée infinitive : Voici venir les Temps où vibrant sur sa tige I Chaque.... »

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