Premiers projets d’une écriture en prose chez Rimbaud _ une saison en enfer
Publié le 20/09/2018
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Un cœur sous une soutane est le journal d’un jeune séminariste plutôt niais, « monsieur Léonard » qui, un jour de sortie, rendant visite à un ami de son père, M. Célestin Labinette, tombe amoureux de sa fille Timothina et décrit de façon burlesque « dans sa chair vierge [...] les mouvements intérieurs de sa passion ». Timothina lui offre une paire de chaussettes blanches, qu'il ne veut plus quitter. Et, un mois plus tard, elle recule devant l'odeur... de ses souliers. Il devra se contenter de servir Dieu, d'avoir une cure et une modeste servante dans un riche village.
C’est la parodie de deux poètes célèbres: Lamartine (1790-1869), qui vient de mourir, pour Jocelyn (1836), et François Coppée (18421908), poète en pleine gloire, pour les Intimités (1867). Le lyrisme, comme la religion, est mis à distance. Faisant retour sur lui-même, Rimbaud peut se moquer de ses propres émois amoureux et de sa poésie naissante. Car Léonard, amoureux, est aussi poète. Lui non plus n'a pas résisté à l'appel du « printemps ».
Un cœur sous une soutane a fait peur, dit-on, à Verlaine. Ce texte est pourtant plus inoffensif que « Les Premières Communions », un poème de Rimbaud que l’ancien compagnon publia dès 1883 dans la revue Lutèce, et que d'autres poèmes en vers de 1871. Dès l’été de 1870, Rimbaud a rejeté la religion de son enfance, et d'autant plus violemment qu’il a pu être quelque temps un enfant pieux. Ce rejet de la « bêtise » de son enfance culminera dans Une saison en enfer
«
Il
existait une rivalité entre collégiens et sémi naristes, et cette
raison s'ajoutait à d'autres, plus personnelles, pour nourrir
l'anticléricalisme naissant de celui qui autrefois, si l'on en croit une
anecdote racontée par son camarade Ernest Delahaye, avait été un
" petit cahot , (un petit dévot).
" Les soul iers [qui] sentent un peu ,
préparent le " noir [le curé] grossier dont fermentent les souliers »
dans " Les Premièr es Communions , (1871) et le supérieur qui
" chucho te un oremus » (" prions ») est à rapprocher de
" l'Oremus "dans " Le Châtiment de Tartufe "• poème de 1870 qui
visait l'Empereur Napoléon Ill.
Un cœur sous une soutane est le journal d'un jeune séminariste
plut ôt niais, " monsieur Léonard , qui, un jour de sortie, rendant
visite à un ami de son père, M.
Célestin Labinette, tombe amoureux
de sa fille Timothina et décrit de façon burlesque " dans sa chair
vier ge [ ...
] les mouvements intérieurs de sa passion ».
Timothina lui
offre une paire de chaus settes blanches, qu'il ne veut plus quitter.
Et,
un mois plus tard, elle recule devant l'odeur ...
de ses soulie rs.
Il
devra se contenter de servir Dieu, d'avoir une cure et une modeste
servante dans un riche village.
C' est la parodie de deux poètes célèbres : Lamartine (1790-1 869),
qui vient de mourir , pour Jocelyn (1 836), et François Coppée (1842-
19 08), poète en pleine gloire, pour les Intimités (1867).
Le lyrisme,
comme la religion, est mis à distance.
Faisant retour sur lui-même,
Rimb aud peut se moquer de ses propres émois amour eux et de sa
poésie naissante.
Car Léonard, amoureux, est aussi poète.
Lui non
plus n'a pas résisté à l'appel du " printemps ».
Le
sarcasme
Un cœur sous une soutane a fait peur , dit-on, à Ve rlaine.
Ce texte
est pour tant plus ino ffensif que " Les Premièr es Communions "• un
poème de Rimbaud que l'ancien compagnon publia dès 1883 dans
la revue Lutèce, et que d'autres poèmes en vers de 1871 .
Dès l'été
de 1870, Rimbaud a rejeté la religion de son enfance, et d'autant plus
violemment qu'il a pu être quelque temps un enfant pieux.
Ce rejet
de la" bêtise , de son enfance culminera dans Une saison en enfer.
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