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Pourquoi peut-on parler du bonheur de l'écriture chez Baudelaire, en se basant sur L'Invitation au Voyage, Parfum Exotique, La Mort des Amants et Le Port ?

Publié le 14/06/2012

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baudelaire

Dans le poème en prose du ‘Port’, Baudelaire semble aller au devant du vers libre, en s’inspirant de Gaspard de la nuit d'Aloysius Bertrand qui, le premier, a introduit ce style de poème en France.  Même s’il s’éloigne des visions classiques et mesurées du poème Baudelairien, on remarque toujours des figures stylistiques, montrant que l’écriture n’est pas pour autant négligée. En effet, le phrasé est ample et toujours en balancement, on observe des rimes internes avec ‘scintillement’ et ‘merveilleusement’. En outre, on remarque la présence d’un alexandrin blanc : « le désir de voyager ou de s'enrichir. « fondé sur le même principe que dans ‘Parfum Exotique’, un hémistiche pour un objet/un concept.  Baudelaire utilise aussi les accumulations : « L'ampleur du ciel, l'architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares […] «, montrant ici toute la complexité de ce paysage.  On peut notamment mettre en relief le lien entre les deux ‘fatigués’ des deux poèmes, l’un étant explicitement l’homme voyageur dans ‘l’Invitation’, et dans l’autre ‘les voiles et les mâts’ personnifiant ce dernier.

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« reste du vers la sensation d'un glissement, comme celui d'un bateau sur l'eau. Dans le rapprochement en miroir que nous avons pu faire préalablement d'un point de vu thématique entre ‘L'Invitation' ainsi que ‘La Mort des Amants', certainséléments purement orthographiques, ou stylistiques semblent confirmer nos hypothèses.En effet, l'emploi du futur et non du conditionnel tout au long du sonnet ‘La Mort des Amants' indique que Baudelaire désire et appelle cette mort inexorable.Ainsi, l'emploi de termes tels que « auront », « seront » ou « échangeront » témoignent de la foi que le poète a en la mort, ne pouvant pas le décevoir en tantque promesse d'un bonheur certain.

De plus, l'adverbe « bientôt » au vers 12 et l'emploi du futur proche « viendra ranimer » appuie encore un peu plus cetteidée de confiance absolue en la mort.La tournure stylistique particulière du vers « Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux » suggère à la fois la tristesse et l'espérance en Dieu, les adieux sousentendant « confions nous à Dieu puisqu'on risque de ne pas se revoir sur terre » grâce aux les "m", "l" renforcés par l'harmonie des sonorités, en mêmenombre de part et d'autre des hémistiches [om, on, an, ot // ou, a, é, ieu].Par ailleurs nous notons l'association de termes plutôt antithétiques à la rime toujours dans ‘la Mort des Amants', qui renforce cette impression d'idéal de fusionde la mort avec l'amour, comme montre par exemple « tombeaux » rimant avec « beaux ». Dans le poème en prose du ‘Port', Baudelaire semble aller au devant du vers libre, en s'inspirant de Gaspard de la nuit d'Aloysius Bertrand qui, le premier, aintroduit ce style de poème en France.Même s'il s'éloigne des visions classiques et mesurées du poème Baudelairien, on remarque toujours des figures stylistiques, montrant que l'écriture n'est paspour autant négligée.

En effet, le phrasé est ample et toujours en balancement, on observe des rimes internes avec ‘scintillement' et ‘merveilleusement'.

Enoutre, on remarque la présence d'un alexandrin blanc : « le désir de voyager ou de s'enrichir.

» fondé sur le même principe que dans ‘Parfum Exotique', unhémistiche pour un objet/un concept.Baudelaire utilise aussi les accumulations : « L'ampleur du ciel, l'architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement desphares […] », montrant ici toute la complexité de ce paysage.On peut notamment mettre en relief le lien entre les deux ‘fatigués' des deux poèmes, l'un étant explicitement l'homme voyageur dans ‘l'Invitation', et dansl'autre ‘les voiles et les mâts' personnifiant ce dernier. Après avoir successivement étudié les thématiques puis la linguistique, nous avons donc vu à travers ces quatre poèmes en quoi le bonheur de l'écriture étaitdouble, influencé par les thèmes en eux-mêmes mais aussi par l'exercice qu'est mettre en mot des sentiments.

« L'écriture n'est pas une fin en soi, elle est lanostalgie d'un ravissement.

» selon Yasmina Reza.

La rédaction des poèmes de l'Idéal chez Baudelaire semblent confirmer cette tendance : la langue permet defaçon précise à Baudelaire de retrouver des sensations, ou même de les imaginer.Ceci démontre aussi à quel point Baudelaire avait conscience des pouvoirs de l'Art, une conception née de la double racine de son œuvre, qui souhaite "l'expression la plus récente, la plus actuelle du beau ", tout en étant débarrassée de certaines conventions.Il est dit par ailleurs que c'est avec le plus de contraintes que l'on devient de plus en plus libres, et qu'on accède donc au bonheur par le biais de l'écriture.

Lesrègles forcent l'originalité et la créativité à se développer par tous les moyens dont dispose l'auteur pour être convaincant et véritable.En effet, le simple fait de se soumettre à une contrainte n'exclue pas le fait que l'on s'y dérobe.

Tout non-respect des règles en engendre des nouvelles ennégatif, au sens photographique du terme, avec l'apparition du vers libre par exemple, dont Baudelaire est un des précurseurs.. »

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