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Portrait moral et littéraire de Pascal (Vous vous inspirerez surtout du livre des Pensées)

Publié le 15/02/2012

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Pascal a fustigé le « moi haïssable « et a reproché à Montaigne de s'être fait la matière de ses « Essais «. Or, nul écrivain du xviie siècle ne s'est peint plus fidèlement que l'auteur des Pensées, tout en s'oubliant totalement. Et son «moi«, loin de nous déplaire, nous intéresse, nous captive. Âu sortir des oeuvres de ces auteurs, qui s'appellent Malherbe, Balzac, Voiture, ces fragments, palpitants de vie, criants de vérité, nous transportent. « Etonnés et ravis «, nous nous écrions : « Enfin, voilà un homme! « Séduits, nous nous abandonnons au charme, nous nous attardons à ces « entretiens ordinaires «, sur des sujets primordiaux, qui nous arrachent à la banalité de nos habituelles cogitations et conversations....

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« alors ainsi; car nous en avons maintenant une notion Margie qui nous per- met d'appliquer le nom de poke a des prosateurs comme Pascal, Bossuet, Rousseau.

« On ne sait, a-t-il ecrit, en' ,quoi consiste l'agrement qui est l'objet de la poesie.

» Nous savons en quoi reside le charme de la sienne.

Elle n'est point faite de ces « termes bizarres », de ce « jargon » que l'on baptisait en son temps « beaute poetique ».

Il repousse du pied toutes les conventions et marque toutes ses trouvailles pokiques du sceau de sa puissante originalite.

Peu d'ecrivains ont senti aussi vivement que lui, et rendu dans leur langue maternelle d'une facon aussi expressive la poesie biblique.

Preuve qu'il etait sensible a la vraie poesie.

Nous trouvons dans les Pensees une traduc- tion d'Isale et un commentaire du Super !lumina Babylonis qui depassent - Bossuet mis a part - tout ce que l'Ecriture Sainte a suggere aux litteraieurs francais.

Pascal est poke, en ce sens qu'il cree, qu'il trouve (c'est le sens de trou- badours et trouveres) des types.

Il realise 'Ideal et fait voir l'invisible. L'humanite, le peat& la redemption deviennent chez lui des realites pal- pables.

Monstrueuse et difforme, l'Humanite git, devant lui, dans Paccable- ment de sa misere, dans le regret du paradis perdu.

Le Peale se dresse mena- cant devant Dieu dans le jardin de ''Eden, et le Mystere de la Chute se renouvelle sous les yeux du voyant, avec ses tragiques et formidables fate- Rtes.

Tandis que le Redempteur agonise sous les noirs Oliviers, une rosee sanglante tombe sur Value penitente pour la purifier.

«...rai verse telles gouttes de sang pour toi; veux-tu qu'il sue coute toujours du sang de mon humanite, sans que tu me donnes des larmes? Pascal est poke par son imagination et par sa sensibilite.Les classiques usent rarement d'images, ou ne se servent guere que des clichés anciens.

Pascal, capable de mauler comme pas un la langue abstraite, same d'images sa prose.

Images rendant l'illimite, l'immense, l'infini : « C'est une sphere infinie dont le centre est partout, la circonference nulle part », dit-il de l'ample sein de la nature ».

« Nous voguons sur in milieu vaste, toujours incertains et flottants, pousses d'un bout vers l'autre...

».

Images statiques, representant les objets comme immobiles, a jamais stabilises : « Le silence kernel de ces espaces infinis m'effraie.

» Images dynamiques, mar- quant ''effort, la resistance, la lutte : Nos miseres...

1 nous tiennent a la gorge 3..

...L'amour-propre e nous crave agreablement les yeux...

» « ...II ne faut pas que l'univers s'arme pour l'ecraser...

» Images auditives, rendant de vives impressions : « La raison a beau crier, elle ne peut mettre le prix aux choses.

» - « Que nous crie done ce chaos et cette confusion monstrueuse avec une voix si puissante?... La sensibilite s'epanche dans les Pensees, twit& par une melancolie toute proche de la tristesse romantique, tantot par de soudains ravissements, des accents d'un religieux enthousiasme.

La douleur, comme la joie prennent, sous la plume de Pascal une physionomie toute nouvelle.

Nul n'a traduit en termes plus simples et plus poignants la fugacite, le vide de tout ce que nous croyons a nous : « C'est une chose horrible de sentir s'ecouler tout ce qu'on possede...

» Et quoi de plus reconfortant que ces paroles de Jesus au temoin de son agonie : « Console-toi, tu ne me chercherais pas, si tu ne m'avais trouve.

» Ce sont encore des objurgations pressantes, des kans pas- sionnes, de brusques acces de fierte dedaigneuse, suivis de retours apitoyes, pleins d'humaine tendresse.

Apres avoir depeint l'homme. »

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