PORT-ROYAL ET LE JANSÉNISME
Publié le 29/03/2012
Extrait du document
Situation de l'Eglise de France
A la fin du XVIe siècle, 40 ans de guerres civiles avaient amené dans les moeurs françaises de profonds désordres et une indifférence croissante à l'égard de toutes les confessions. (Orcibal). Un haut clergé mondain incapable et ignorant « faisait « exercer ses fonctions par des prêtres sortis du peuple, auxquels il laissait une très petite part des revenus. Certains de ces prêtres ne savaient ni lire, ni écrire. Le Concile de Trente (1545-1563) avait pris à tâche de réformer l'Eglise, non seulement en France, mais dans le reste du monde ; pourtant les abus des bénéfices ecclésiastiques subsistaient. Les décisions du Concile de Trente sont d'ailleurs reçues avec réticences en France : l'Eglise de France, et l'Etat français ne tiennent pas à voir la papauté augmenter ses pouvoirs dans le royaume. Le résultat de cette situation est que devant la réforme nécessaire de l'Eglise (la Contre-Réforme), deux courants se partagent les ecclésiastiques : d'un côté les réguliers (les religieux ayant prononcé des voeux) de l'autre des prêtres séculiers, la hiérarchie, curés et évêques....
«
le Saint-Office et l'Inquisition de pénétrer en France.
Le syndic Richer défend en 1611 une doctrine selon
laquelle l'Eglise est une oligarchie d'évêques et non
une monarchie dirigée par le pape (doctrine approu-
vée par les parlementaires français, mais condamnée
par les théologiens de la Sorbonne, dominés par les
« moines »).
Cette même année 1611 voit Bérulle fonder
l'Oratoire, formé de prêtres « associés en vue de tra-
vailler pour les évêques, sous eux et pour eux.
» Plus
tard Saint-Cyran joindra ses efforts à ceux de Bérulle.
Mais les problèmes ne sont pas simples: l'Oratoire combat
sur deux fronts : contre les réguliers et les ultramontains au
nom des libertés de l'Eglise de France, mais tout autant contre
les protestants, et contre tout ce qui peut s'opposer aux inté-
rêts du catholicisme.
De là, vis-à-vis de la monarchie une poli-
tique ambiguë, parfois d'opposition quand le pouvoir royal se
rapproche des protestants ou lutte contre l'Espagne catholique.
D'autre part les positions sont extraordinairement compliquées
du fait que la monarchie bien loin de combattre dans les
jésuites des instruments de la politique romaine ou de l'ennemi
espagnol, voit en eux ce qu'ils sont effectivement, des
soutiens
inconditionnels de l'absolutisme.
Les jésuites sentent immédia-
tement leur vocation de confesseurs de rois.
Saint-Cyran
Duvergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran, est
l'une des figures marquantes de la vie religieuse de
son temps et le fondateur malgré lui, sans doute, du
jansénisme.
Après avoir dans sa jeunesse pris des
positions très favorables au pouvoir royal, Saint-Cyran
devient l'ami et l'allié de Bérulle, l'ami et le collabo-
rateur de Jansen (Jansénius), évêque d'Ypres.
Ses
positions politiques sont de plus en plus claires :
c'est, à mesure que l'absolutisme prend sa forme
avec Richelieu, une politique de retrait et de refus ;
soutien de la hiérarchie
(Petrus Aurélius,
1632), refus.
»
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