POESIE MEDIEVALE
Publié le 10/12/2012
Extrait du document


«
Dan s un pr emier temp s, le projet d e Marie d e Franc e e st un e é m a n cip ation d’un projet et choix
p er s o nn el.
C e choix n’e st p a s pr é s e nt é comm e le fruit d’un e d é cision, m ais é crire signifie pour elle ob éir à un
d evoir s a cr é.
C ette idé e e st exprim é e d a n s le prologu e g é n ér al, à la p a g e 22.
Dan s le s pr emier s ver s, on e nt e nd le mot Dieu ; elle cla s s e s o n projet d’écriture s o u s un e n é c e s sit é
mor ale : Dieu a gr atifié un homm e d e s avoir & d’action, donc l’homm e doit utilis er c e s avoir.
Le point le plu s import ant d’un ouvrag e s e situ e a u d é b ut d e l’ œ uvre a u moyen-â g e, et non à la fin
comm e le d é montr e le 21 ème
siècle.
Ainsi elle obéit à un dessin divin qui va entrainer un bénéfice moral qui apparait dans le vers 23.
Marie de France est dont investit de 2 missions : utiliser le don de Dieu & se protéger du vice.
Or Marie de France fait preuve de convictions inébranlables dans la présentation de son œuvre,
puisque dans chaque lais se trouve un prologue où elle insiste sur le projet d’écriture de son ouvrage.
On retrouve ceci dans le prologue de Guigemar (héro principal), qui commence par évoquer la
calomnie et en particulier le risque de susciter de la jalousie envers Marie de France, qui suggère que
son écriture est une écriture de qualité.
Elle souhaite se démarquer des autres poètes, car elle cite son prénom.
Elle veut se distinguer, d’une parce qu’elle donne son identité puis elle définit son projet d’écriture ce
qui est non commun aux autres poètes.
Marie de France ne veut pas reproduire un type d’écriture qui est déjà présent, on parle d’un désir de
se singulariser en apportant sa touche personnelle, en se distinguant car elle ne traduit pas l’œuvre en
latin.
De plus, elle va rappeler dans chacun de ses lais, sa volonté du projet d’écriture comme Bisclauret
(page 116) où elle précise dans les premiers vers « Puisque je me suis décidée à écrire des lais, je vais
vous raconter … ».
A la page 83 on trouve une formule semblable.
Pour rester fidèle à sa décision, Marie décide d’écrire un conte.
Pourquoi écrire un lais? ..
Le choix du lais que Marie de France retranscrit est justifié par l’intérêt personnel de Marie de France.
Son choix est dicté par le plaisir qu’elle prend à écrire.
En général dans les textes contemporains, le
poète ne raconte pas son plaisir d’écrire, mais Marie de France ose le dire et par conséquent l’avouer.
Dans le lais Yomec nous trouvons : « J’ai pensé et en ai eu le talent … »
En ancien français, le talent signifiait un désir extrême d’écrire, même chose pour le lais du Chaitivel
(page 148) « l’envie m’a prise de rappeler un lais »
La plupart des lais sont éponymes, avec le nom du protagoniste principal.
Le plaisir que prend Marie de France lors de l’écriture, elle souhaite le communiquer à son lecteur.
A la page 220, elle explique son désir de plaire au public, son but est d’être « plaisible au gens » (vers
4)
Ce plaisir apporter à son lectorat tient au contenu de l’histoire qu’elle retranscrit ; ainsi avec le contenu
même de son histoire elle transmet du plaisir.
Sa deuxième motivation se définit par la transmission d’un patrimoine.
Elle s’octroie un rôle de transmission par conséquent car Marie de France se définit souvent comme
une détentrice d’un savoir qui mérite d’être connu.
Souvent parce qu’elle a entendu une aventure extraordinaire, merveilleuse ou bien car cette aventure a
un intérêt moral, donc elle mérite d’être écrite..
»
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