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Poemes Saturniens, Verlaine

Publié le 04/08/2010

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BIOGRAPHIE :

Paul Verlaine (1844-1896) : après le baccalauréat, il s’inscrit en droit puis y renonce et travaille pour une compagnie d’assurances puis comme expéditionnaire à l’Hôtel de Ville de Paris. En 1866, il publie les Poèmes saturniens et, en 1869, Fêtes galantes. Il épouse Mathilde Mauté en 1870. Le siège de Paris, les troubles de la Commune , et la rencontre de Rimbaud en 1871 le bouleversent : les deux poètes vivent une relation et partent en Angleterre et en Belgique (Verlaine écrit alors Romances sans paroles). En juillet 1873, Verlaine tire sur son ami et est emprisonné en Belgique puis en sort. Il enseigne ensuite en Angleterre puis à Rethel. En mars 1884, il publie un essai, Les poètes maudits. À partir de 1887, il mène une vie de débauche (alcool, etc.) et séjourne régulièrement à l’hôpital… EXPLICATION DU TITRE :

Le titre évoque les astres, Saturne, planète de la mélancolie. Selon le dictionnaire, c’est une planète du système solaire célèbre pour sa couleur jaune; froide et malfaisante, ennemie de la nature, de l’homme et des autres créatures. Saturne est aussi le dieu romain du Temps. Le recueil est placé d’emblée sous le signe du temps et de la fatalité. Ce sont les effets de cette mélancolie que le poète développe dans le recueil. La mélancolie est à la fois une maladie du corps et une disposition de l’âme. Ceux qui en sont victimes ont Bonne part de malheur et bonne part de bile. La raison et l’Imagination sont aussi altérées alors qu’elles jouent un rôle dans le recueil. Ce qui parcoure le poète est la souffrance et la mort. Le poète s’identifie ici à son recueil : il est saturnien, c’est à dire faible, maudit, mais inspiré aussi. THEME(S) DES SECTIONS :

Prologue Le prologue explore et récapitule les rapports entre le poète et la communauté des hommes, depuis un mythique âge d'or au cours duquel « Une connexité grandiosement calme / Liait le Kçhatrya serein au Chanteur calme «, jusqu'aux temps présents, qui marquent le divorce du rêve et de l'action.

Melancholia Mélancholia est constituée de sonnets. Le titre de la première section du recueil ainsi que le choix de la forme étymologique «Mélancholia « (préférée au mot mélancolie) prolonge la référence à Baudelaire et rejoint la thématique de la bile noire (poème liminaire). Les sept sonnets qui composent cette partie sont en effet tous consacrés a l’expression du sentiment intime du poète. L’écriture entrelace les thèmes de la rêverie, du souvenir et de la fuite du temps à celui de l’évocation amoureuse, l’ensemble s’achevant sur un poème au ton bcp plus angoissé. Melancholia privilégie encore l’expression de l’état d’âme.

Eaux-Fortes Le travail au moyen d'une aiguille en fait le type de gravure le plus apte à exprimer « le caractère personnel de l'artiste «, «qui se rapproche le plus de l'expression littéraire«. Eaux fortes développe le thème des paysages pittoresques presque fantastiques (« Cauchemar «, « Effet de nuit «, « Grotesque «). Le poète montre son désir d’écrire la poésie de la ville moderne. La dernière eau-forte, « grotesques «, a une tonalité maléfique. L’esthétique de la gravure suppose de substituer un trait blessant, à la limite de l’agressivité, à la douceur qui caractérise la première section. Les eaux fortes continuent à faire du monde extérieur l’objet de l’écriture.

Paysages tristes Pour les poèmes de Paysages tristes, les paysages annoncent un art nouveau, proche de celui des peintres impressionnistes. Cette section regroupe des poèmes où l’entrelacement du sentiment et de la rêverie, la dispersion du sujet dans le paysage et la résorption totale du paysage dans l’impression manifestent de la manière la plus originale toute la spécificité de la sensibilité de Verlaine. le titre paysages tristes fait fusionner ce qui relève du décor et ce qui touche à l’expression de la mélancolie. C’est ainsi que le paysage perd toute autonomie à mesure que tous ses éléments ne sont plus perçus que par le biais des impressions qu’ils font naitre, tandis que le poète cesse d’etre le centre, le sujet de l’écriture pour venir a son tour se perdre dans le paysage. Caprices Dans Caprices, on retrouve, le thème baudelairien de la duplicité (mauvaise foi, hypocrisie) de la femme (« Femme et chatte «, « La chanson des ingénues «). La femme est à la fois sensuelle et inquiétante et le poète utilise plusieurs fois l’ironie. Dans les derniers poèmes, des compositions historiques d’inspiration parnassienne (« La mort de Philippe II «) voisinent avec les caricatures et les parodies de Caprices (« Monsieur Prudhomme «, « Cavitrî «. PAYSAGE, ETAT D’AME? Paysage et état d’âme : la nature est à la fois une confidente et une consolatrice. A travers elle, le romantique exprime sa sensibilité. Il en cherche les symboles, la découvre par la contemplation et le rêve ou en déchiffre les «correspondances«. Exemples : Chanson d’automne : Le paysage est un état d'âme car l'automne devient un paysage et un lien s'établit entre la saison qui précède la fin de l'année et ce qui prélude à la fin d'une vie. Ce n'est pas l'automne avec ses connotations positives de récoltes et de flamboiement de la nature mais une fin mélancolique, angoissante comme une mort. Dans les bois : Le paysage est état d'âme car la forêt, habituellement lieu paisible lui fait resurgir des angoisses et des peurs incontrôlées. Tout lui apparaît démesuré (taille des arbres impressionnants dans l’obscurité). La forêt lui apparaît sinistre et le fait trembler, il craint les mauvaises rencontres. La forêt lui renvoie une foule de symboles qui reflètent son état d'âme. Promenade sentimentale : Ce poème sentimental est une promenade qui montre l’errance et retrace à travers le paysage son amour pour sa cousine Elisa. C’est le paysage état d’âme.

 

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« Parution en revues Dix des vingt-deux pièces qui composent les Fêtes galantes sont parues en revue avant la publication de l'édition origi­ nale.

Les revues concernées étaient La Gazette rimée et L'Artiste.

Éditions Les Fêtes galantes sont éditées la première fois en 1869 chez Alphonse Lemerre.

Il s'agit d'une édition à compte d'auteur.

Le tirage est de 360 exemplaires.

En 1886, le livre est réédité chez Vanier (600 exemplaires).

D'autres éditions suivent.

le climat des Fêtes galantes Avec ses Fêtes galantes, Verlaine a fait œuvre de peintre.

Il a transposé par l'écriture une sensibilité picturale très spéci­ fique du xvmc siècle qui avait déjà suscité l'engouement des romantiques.

Toutefois, il ne faut pas se méprendre, ce ne sont pas les Watteau, les Fragonard, les Boucher et leurs élèves qui, en tant qu'artistes, ont directement influencé Verlaine.

Une nuance s'impose.

Le poète a voulu avant tout, traduire le rêve, le climat très particulier et la charge de mélancolie qui se dégageaient de certaines œuvres, et plus particulièrement de celles de Watteau.

Il a emprunté un décor de fêtes champêtres, de bals populaires, de carnavals avec, le plus souvent, un Arlequin, un Pierrot, une Colom­ bine ou des personnages sortis en ligne directe de la comé­ die italienne.

Ainsi, dans une ambiance d'insouciance, de légèreté et de déguisement, il s'est plu à grincer derrière son masque.

Pour bien comprendre le climat de rêve, de mélancolie et de tristesse plus ou moins tamisée, plus ou moins criarde qui habite les Fêtes galantes, il suffit de lire le premier vers du. »

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