Poème C - TABLEAUX PARISIENS - Fleurs du Mal (Baudelaire) - Lecture méthodique
Publié le 01/09/2011
Extrait du document
La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres,
Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres,
Çerte, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
A dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
Tandis que, dévorés de noires songeries,
Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,
Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiver
Et le siècle couler, sans qu'amis ni famille
Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.
Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir,
Calme, dans le fauteuil je la voyais s'asseoir,
Si, par une nuit bleue et froide de décembre,
Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre,
Grave, et venant du fond de son lit éternel
Couver l'enfant grandi de son oeil maternel,
Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse ?
Dans le Poème C de la section TABLEAUX PARISIENS. Baudelaire dénonce l'ingratitude de sa mère à l'égard d'une servante aimante.
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Texte de Baudelaire
Énoncé
Vous commenterez le poème de Baudelaire: La servante au grand coeur...
TexteLa servante au grand coeur dont vous étiez jalouseEt qui dort son sommeil sous une humble pelouse,Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres,Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres,Certes, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,De dormir, comme ils le font, chaudement dans leurs draps,Tandis que, dévorés de noires songeries,Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,Vieux squelettes rongés travaillés par le ver,Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiverEt le siècle couler, sans qu'amis ni familleRemplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir,Calme, dans le fauteuil je la voyais s'asseoir,Si, par une nuit bleue et froide de décembre,Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre,Grave, et venant du fond de son lit éternelCouver l'enfant grandi de son oeil maternel,Que pourraijerépondre à cette âme pieuse,Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse?Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Spleen et idéal, LXIX, 1857..
Corrigé
Pistes méthodologiques
Analyser le sujet
Il est demandé de faire un commentaire du poème de Baudelaire La servante au grand coeur...
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On rappelleraqu'un commentaire de texte littéraire doit s'efforcer de montrer comment le travail d'écriture est la cause des effetsproduitspar la lecture.
Commenter un texte consiste toujours à proposer une interprétation qui se fonde sur le repérageprécisd'éléments du texte que l'on cite dans le devoir.
Par ailleurs, le développement ne doit pas être juxtalinéaire maisdoits'élaborer à partir d'axes de lecture.
Dégager les axes de lecture
Une grande partie du texte est consacrée à la description des souffrances éprouvées par les morts dans leurstombes.
Maisle poème ne parle pas seulement des morts puisque les vivants, en tant que destinataires de ces vers, se voientreprocherleur ingratitude.
Il convient de montrer de quelle façon l'auteur s'y prend pour évoquer cette relation complexe quiexiste entre les morts et les vivants.
Tel sera le premier axe de lecture.
On tentera ensuite, en suivant un secondaxe delecture, de réfléchir à l'identité du destinataire de ce poème ( dont vous étiez jalouse ) afin de mettre en évidenceladimension autobiographique du poème..
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