Plan détaillé parfum exotique
Publié le 21/04/2014
Extrait du document
«
1) L e solei l et l a me r
On rema rque l a p résence du solei l : « éblou issen t », «solei l monotone » v.4 et de l a me r « r i vages »
(v.3), « vagues ma r i nes » (v.11) -> I mage d’un l ieu exot ique, u ne î le.
Le verbe « éblou issen t », m is en re l ief au débu t du vers, i ns is ten t su r l’ i n tensi té de l a l u m iè re .
Le solei l
et la me r i naugu ren t donc la v is ion d’un u n ive rs pa rad is iaque : le solei l est symbole de v ie et l a me r de
l ibe r té et d’ i n f i n i.
L a l u m iè re sera à nouveau évoquée à t ravers cel le des voi les (p robablemen t blanches) que l’on i mag i ne
aisémen t su r la mer, pa r m i l’écla t du solei l.
Cet écla t du paysage est rendu pa r les assonances [ i ] et en
[a] dans les deux te rcets.
2) U n pa r a d is pa ïen
- Cet te î le rep résen te à p l usieu rs t i t res le pa rad is or ig i nel : net temen t dél i m i tés, p rése rvée de la
civ i l isa t ion, c’est le l ieu u top ique pa r excel lence, le symbole de l’âge d’or.
- « des a rb res singu l ie rs et des f r u i ts savou reux » : les deux adject i fs me t ten t en va leu r les deux
composan tes du pa rad is baudela i r ien : l’exot isme (« singu l ie rs ») et la sensua l i té (« savou reux »).
Cet te
v is ion ha r mon ieuse de l’u n i ve rs est rendue sensib le pa r l’équ i l ib re et le pa ra l lé l isme du vers 6 : « Des
a rb res s i ngu l ie rs et des f r u i ts s avou reux » : on obse rve l a const r uc t ion syn tax ique des deux
hém is t iches (a r t ic le+subs tan t i f+adject i f) et l’a l l i té ra t ion en « s ».
- Ma is l’a l l us ion à la saveu r des f r u i ts re f lè te u ne concept ion païenne du pa rad is car dans l’ Eden
bib l ique le f r u i t est amer.
Ic i, le f r u i t n’est pas défendu comme dans la t r ad i t ion chré t ien ne et la chu te
or ig i ne l le est donc i mpossib le.
A i ns i, à la descr ip t ion de la végéta t ion succède cel le de la popu la t ion
don t l a p robable n ud i té (« don t le corps est m i nce et v igou reux », v.
7), lo i n d’êt re f rappée d’opp rob re,
témoigne de l’ i n nocence et de l a beau té de l’homme na t u re l.
- A la beau té physique des hommes, réponden t les ve r t us mo ra les des femmes : « et des femmes don t
l’œi l pa r sa f ranch ise étonne », v.8.
3) P a resse et fécond i té
L’î le pa r v ien t à conci l ie r les no t ions con t rad ic toi res comme l’oisiveté et l a fécond i té.
Dans le vers « u ne
î le pa resseuse où la na t u re donne », les ve rbes se réponden t à la césu re et à la r i me.
A l’act i v i té féb r i le
et souven t sté r i le du monde mode r ne, Baudela i re oppose u ne éth ique de l’op i u m, u ne mo ra le de.
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