Plan de commentaire composé de Thérèse Raquin
Publié le 21/05/2024
Extrait du document
«
— Je veux bien, répondit carrément Laurent.
Il se débarrassa de son chapeau et s’installa dans la boutique.
Madame Raquin courut à ses casseroles.
Thérèse, qui n’avait pas encore prononcé une parole, regardait le nouveau venu.
Elle n’avait jamais
vu un homme.
Laurent, grand, fort, le visage frais, l’étonnait.
Elle contemplait avec une sorte d’admiration son front bas, planté d’une rude
chevelure noire, ses joues pleines, ses lèvres rouges, sa face régulière, d’une beauté
sanguine.
Elle arrêta un instant ses regards sur son cou ; ce cou était large et court,
gras et puissant.
Puis elle s’oublia à considérer les grosses mains qu’il tenait étalées sur ses genoux ; les
doigts en étaient carrés ; le poing fermé devait être énorme et aurait pu assommer un
bœuf.
Laurent était un vrai fils de paysan, d’allure un peu lourde, le dos bombé, les
mouvements lents et précis, l’air tranquille et entêté.
On sentait sous ses vêtements des muscles ronds et développés, tout un corps d’une
chair épaisse et ferme.
Et Thérèse l’examinait avec curiosité, allant de ses poings à sa face, éprouvant de
petits frissons lorsque ses yeux rencontraient son cou de taureau.
Camille étala ses volumes de Buffon et ses livraisons à dix centimes, pour montrer à son ami qu’il
travaillait, lui aussi.
Puis, comme répondant à une question qu’il s’adressait depuis quelques instants:
— Mais, dit-il à Laurent, tu dois connaître ma femme ? Tu ne te rappelles pas cette petite cousine
qui jouait avec nous, à Vernon ?
— J’ai parfaitement reconnu madame, répondit Laurent en regardant Thérèse en face.
Sous ce regard droit, qui semblait pénétrer en elle, la jeune femme éprouva une sorte de malaise.
Elle eut un sourire forcé, et échangea quelques mots avec Laurent et son mari ; puis elle se hâta
d’aller rejoindre sa tante.
Elle souffrait.
On se mit à table.
Dès le potage, Camille crut devoir s’occuper de son ami.
Animal, Thérèse proie, zoo, sanguin, suite de l’histoire humeur, naturalisme, prend une large
présence, aussi grande que lui, chacun se préoccupe de lui, timidité et respect,”regard en face”
contrairement au regard de Thérèse qui n’octroyait d’importance qu'à ses mains, ses lèvres, sa
chevelure,
“Dans Thérèse Raquin, j’ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères.
Là est le livre
entier.
J’ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus
de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair”.
Émile Zola, célèbre écrivain français du XIX siècle et créateur du naturalisme, débute en 1871 son
cycle Les Rougon-Macquart avec l'œuvre La fortune des Rougon.
Sa première œuvre à succès arrive
pourtant 4 ans auparavant, en 1867, nommée Thérèse Raquin.
Zola tente avec cette œuvre une
exploration approfondie des tempéraments et humeurs des humains, et des interrelations entre le
sang et la personnalité.
Lui est reproché la “crudité de l'observation”, “le cynisme du détail” et son
appartenance à une “école réaliste” prompte à “analyser de honteuses passions”.
Thérèse Raquin
raconte l’histoire pathétique d’une femme assassinant son mari grâce à son amant, sombrant dans la
misère avec celui-ci, et se termine par tragique double suicide.
L’extrait présenté correspond à la
“première” rencontre de Thérèse et Laurent, son futur amant, assis près de Camille, mari de Thérèse
et ami d’enfance de Laurent, et Madame Raquin, mère de Camille et tante de Thérèse.
Nous nous intéresserons aux caractéristiques de cette rencontre, notamment la présentation de
Laurent comme un être “sanguin” et la réaction de Thérèse face à l’inconnu.
Comment Émile Zola nous présente-t-il déjà l’avenir des personnages et leur relation en peu de
lignes.
à la découverte par Thérèse non seulement d’un homme,
I.
Un....
»
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