Place, rôle et signification du choeur dans OEdipe roi

« E X P 0 S É S F C H E S excès, comme lors de l'affrontement entre Œdipe et le devin.

Pourtant, il est plus un témoin qu'un acteur du drame, assistant en spectateur impuissant au drame qui se noue.

En outre, à la différence des personnages, il est dépourvu de toute ca­ ractérisation psychologique, dépourvu de toute individualité propre, incarnant une sorte de sagesse populaire qui stigmatise les excès du héros tragique.

Le rôle du chœur Il s'exprime à la première personne, réagissant de façon collective aux péripé­ ties du drame.

Avec ses vieillards, il est la conscience collective de Thèbes.

Son rôle diffère selon qu'il s'agit des stasima ou des interventions dialoguées.

Les premiers n'ont aucune fonction dramatique.

Ils redoublent, sur un mode lyrique, l'action.

Exposant les réactions du chœur aux événements : ses doutes ( « je ne sais que dire ...

»,premier stasimon), ses interrogations(« Quel sujet de querelle pouvait exis­ ter entre les Labdacides et le fils de Polybe?», idem), sa sympathie pour Œdipe («Et c'est pourquoi jamais mon cœur ne le taxera de méchanceté», idem), participant à la joie d'Œdipe lorsqu'il se croit un enfant trouvé à la fin du troisième épisode.

Plus rares, les interventions directes dans le dialogue trahissent le rôle dramatique qu'il remplit.

Certes, il ne contribue aucunement à faire avancer l'action, mais sa présence permanente ainsi que le fait qu'Œdipe s'adresse à lui font de lui un personnage à part entière.

Il est impliqué dans le drame car c'est à lui qu'Œdipe s'adresse au début du premier épisode («tu me pries et j'entends tes prières »).C'est que le chœur représente Thèbes en proie à la peste.

C'est encore lui qui appelle Œdipe à la modé­ ration dans son différend avec Créon, se posant en garant de l'unité de la cité.

Son aveuglement enfin est celui d'Œdipe, dont il partage jusqu'au bout l'illusion.

Ill -LA SIGNIFICATION DU CHŒUR Le représentant de la cité Le chœur ne fait qu'un et chante à l'unisson.

Son« je» a valeur collective, il est le porte-parole de Thèbes.

Exprimant sa détresse : « Innombrables, hélas ! les peines que j'endure ! Quand ce peuple autour de moi souffre ...

» (parados), réaffir­ mant sa fidélité à son roi ( « C'est toi qui m'as rendu la vie », dernier stasimon).

Au-delà, il est le dépositaire des valeurs civiques lorsqu'il rappelle aux prota­ gonistes la nécessité de l'unité (« Vraiment c'est trop, s'il me faut voir votre discorde aggraver encore nos peines », épisode deux), le dépositaire encore des valeurs religieuses lorsqu'il réagit par l'indignation (deuxième stasimon) aux propos de Jocaste et d'Œdipe au sujet des oracles et de leur caractère aléatoire.

Un médiateur Le chœur est le premier spectateur du drame, placé entre le public et les per­ sonnages.

Il est le premier à réagir au drame, extériorisant ses émotions dans les stasima.

Le public ne réagit donc pas directement au spectacle tragique, ses émo­ tions sont déjà comme filtrées par une réaction première ; Je chœur opérant comme une sorte de délégué du public, dont il mime, chante et danse les senti­ ments.

En ce sens encore la tragédie est un spectacle total qui offre au spectateur le double spectacle d'une action et des émotions contradictoires qu'elle soulève.

Conclusion : Le chœur apparaît comme le médiateur entre la cité (le pu­ blic) et les héros : lié à la première dont il défend les valeurs, uni aux se­ conds qu'il conseille et dont il partage les souffrances.

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