PIVIDAL Rafael : sa vie et son oeuvre

PIVIDAL Rafael (né en 1934). Rafael Pividal est né en Argentine. Agrégé de philosophie, il enseigne au lycée de Meaux puis à la Sorbonne. Comme J. M. G. Le Clézio, Pividal poursuit sa quête des « nouvelles fables » pour dire sa vision du monde. La géographie de son univers romanesque est à la fois réelle et fantastique, aussi insolite ou absurde que le monde où nous vivons. Sa description de l’espace est remarquable par le rapport paradoxal qu’elle entretient avec la beauté : comme s’il n’était pas compatible avec son monde, le beau n’est pas signe de valeur. Les paysages de ses romans sont le plus souvent figés, comme la maison où se tient le père, ou froids et ombreux, comme la vallée d'Une paix bien intéressante (1963). La cité ultra-moderne n’est qu’un paradis artificiel (Plus de quartier pour Paris, 1970). Mais la fenêtre du Pré joli (1979) ne s’ouvre plus que sur une campagne peinte en trompe l’œil. Il en va de même pour la poésie de nos cimetières, qui disparaît à jamais : les cercueils, rebondissant dans une décharge publique, seront broyés par une machine. Pividal a l’art de transformer une ville, un château en un univers total, complexe et illimité. Pour autant, il n’est à aucun degré peintre de la nature; ce qui l’intéresse, c’est l’homme, l’homme aux prises avec lui-même et avec la civilisation