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Pierre Corneille, Rodogune princesse des Parthes, acte V, scène 4.

Publié le 17/01/2022

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Pierre Corneille, Rodogune princesse des Parthes, acte V, scène 4. Timagène Surpris d'un tel spectacle, à l'instant je m'écrie ; Et soudain, à mes cris, ce prince, en soupirant, Avec assez de peine entr'ouvre un oeil mourant, Et ce reste égaré de lumière incertaine Lui peignant son cher frère au lieu de Timagène, Rempli de votre idée, il m'adresse pour vous Ces mots où l'amitié règne sur le courroux : "Une main qui nous fut bien chère Venge ainsi le refus d'un coup trop inhumain. Régnez, et surtout, mon cher frère, Gardez-vous de la même main. C'est..." La Parque à ce mot lui coupe la parole, Sa lumière s'éteint, et son âme s'envole. Et moi, tout effrayé d'un si tragique sort, J'accours pour vous en faire un funeste rapport. Antiochus Rapport vraiment funeste, et sort vraiment tragique Qui va changer en pleurs l'allégresse publique ! O frère, plus aimé que la clarté du jour ! O rival, aussi cher que m'était mon amour ! Je te perds, et je trouve en ma douleur extrême Un malheur dans ta mort plus grand que ta mort même. O de ses derniers mots fatale obscurité, En quel gouffre d'horreurs m'as-tu précipité ? Quand j'y pense chercher la main qui l'assassine, Je m'impute à forfait tout ce que j'imagine, Mais aux marques enfin que tu m'en viens donner, Fatale obscurité ! Qui dois-je en soupçonner ? "Une main qui nous fut bien chère !" Madame, est-ce la vôtre, ou celle de ma mère ? Vous vouliez toutes deux un coup trop inhumain ; Nous vous avons tous deux refusé notre main ; Qui de vous s'est vengée ? Est-ce l'une, est-ce l'autre, Qui fait agir la sienne au refus de la nôtre ? Est-ce vous qu'en coupable il me faut regarder ? Est-ce vous désormais dont je me dois garder ? Cléopâtre Quoi ! Vous me soupçonnez ? Rodogune Quoi ! Je vous suis suspecte ?

Rodogune : tragédie en cinq actes en vers de Corneille, créée au Théâtre du Marais, à Paris, en 1644.

Tragédie de la rancune et de la vengeance, emplie de fureur et de cruauté…

Cléopâtre, reine de Syrie, a assassiné son mari Nicanor, pour le punir d’être tombé amoureux de Rodogune, la sœur du roi des Parthes. Devenue régente, elle est décidée à donner le pouvoir à celui de ses jumeaux, Antiochus et Séleucus, qui tuera Rodogune, dont l’un et l’autre sont éperdument amoureux. Rodogune, de son côté, les avertit qu’elle épousera celui des deux frères qui assassinera Cléopâtre. Cléopâtre feint alors de soutenir Antiochus et d’accepter son mariage avec Rodogune, de façon à dresser Séleucus contre lui. Mais, devant l’échec de ce nouveau plan, elle fait mettre à mort Séleucus, puis au cours de la cérémonie qui doit sceller le mariage entre Rodogune et Antiochus, elle présente une coupe de poison aux deux fiancés. Toutefois, on vient annoncer le meurtre de Séleucus…

 

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« d'accepter son mariage avec Rodogune, de façon à dresser Séleucus contre lui.

Mais, devant l'échec de ce nouveauplan, elle fait mettre à mort Séleucus, puis au cours de la cérémonie qui doit sceller le mariage entre Rodogune etAntiochus, elle présente une coupe de poison aux deux fiancés.

Toutefois, on vient annoncer le meurtre deSéleucus… Dans l'acte V, scène 4 :• Presque tous les personnages sont réunis :- Cléopâtre, reine de Syrie, veuve de Démétrius Nicanor.- Antiochus, fils de Démétrius et de Cléopâtre.- Rodogune, sœur de Phraates, roi des Parthes.- Timagène, gouverneur des deux princes- On annonce la mort de : Séleucus, fils de Démétrius et de Cléopâtre.• Dernière scène de la tragédie : Timagène vient annoncer la mort de Séleucus, en réalité tué sur l'ordre de sa mère Cléopâtre ; il rapporte sesderniers moments… I- La mort tragique du jumeau A- Un mourant • L'annonce et la mort du personnage sont marqués par la soudaineté, la rapidité et la surprise.Cf.

les propos de Timagène.

Ex : « Et soudain » ; « l'instant » + « je m'écrie » : présent mais qui raconte un faitpassé.

Présent de narration : le personnage revit la scène en la racontant…Cf.

« Surpris » > mort inattendue…Cf.

« à mes cris » / « je m'écrie » : homonymie.

Insiste sur la force des paroles… « cris » : détresse…• La mort a ému Timagène.

Ex : « tout effrayé »…• « Et soudain, à mes cris, ce prince, en soupirant » :- Allitération en [s].

Cf.

« soudain » ; « ce » ; « prince » ; « soupirant »… > rapidité + on pourrait presque imaginerle dernier souffle du mourant…- Assonances en [in] et en [an] (nasales).

Cf.

« soudain » ; « prince » ; « en » ; « soupirant »…• Montrez que Timagène évoques les dernières forces du mourant.Cf.

« avec assez de peine » > évoque l'effort ; « entr'ouvre un œil » > cela souligne qu'il n'a pas la force d'ouvrir sonœil en entier ; « reste égaré »…Cf.

« en soupirant » ; « un oeil mourant » > l'œil témoigne de sa fin prochaine…Cf.

« Lui peignant son cher frère au lieu de Timagène » : dans l'agonie, il ne sait plus distinguer… B- Le décès • Discours du mourant : tragique… Discours adressé à son frère, discours plein de fraternité.Cf.

« l'amitié règne sur le courroux » ; « mon cher frère »… Cf.

« Régnez » > lui concède le pouvoir…• Mais surtout, dans ces paroles, il met en garde son frère.Cf.

« Gardez-vous de la même main.

C'est...

»• Montrez qu'il y a une mise en scène tragique de la mort de ce personnage (mort racontée).Cf.

le discours du mourant qui est coupé par la mort : « C'est...

» » > aposiopèse (points de suspension) quitémoigne que le personnage n'a pas eu le temps de finir ses paroles…• « La Parque à ce mot lui coupe la parole » :- Cf.

l'image de la Parque.

Les Parques : divinités maîtresses du sort des hommes > déroulaient le fil de leur vie etpouvait le couper.

Tiennent le fil des destinées humaines.- « lui coupe la parole » > lui coupe la parole + le fil de sa vie = personnage qui vient de mourir…- « à ce mot » : aspect tragique > expliquez pourquoi.• « Sa lumière s'éteint, et son âme s'envole » :- Allitération en [s] : « sa » ; « s'éteint » ; « son » ; « s'envole »…- Images de la mort.

Euphémismes…• Timagène met l'accent sur la mort tragique du personnage.Cf.

« tragique sort » ; « funeste rapport »… II- Recherche de la coupable A- La tragique mort d'un frère. »

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