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Peut-on voir Tous les matins du monde comme une oeuvre pétrie de religiosité, de spiritualité ?

Publié le 24/08/2012

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On peut voir Tous les matins du monde comme une oeuvre fonctionnant quasi systématiquement par antithèses. Tout s'oppose thématiquement, chromatiquement et spirituellement parlant, créant ainsi un fort aspect baroque. A la dimension méditative et mélancolique développée en première partie s'oppose un univers où tout est charnel, matériel, coloré, souvent dans l'excès. Cette dimension là est surtout incarnée par Marin Marais qui apparaît d'abord comme totalement opposé à la vie des Sainte Colombe. Il est décrit d'emblée comme "joufflu" et "rouge comme un coq" là où Sainte Colombe était "maigre" et "vêtu de noir", de même, Sainte Colombe "[prend] la main grasse de Marin Marais dans sa main décharnée". En effet, bien plus tard, lorsque Marais rend une dernière visite à Madeleine mourante, elle le trouve "gras". Aussi Marin Marais ne dégage-t-il aucune spiritualité car jeune, il est maladroit et manque de finesse, plus il vieillit, plus il prend confiance en lui et devient arriviste et malsain, enfin plus vieux, il apparaît gras et ridicule. En effet, dès sa première venue chez les Sainte Colombe, il semble gêné et raconte avec maladresse son renvoi de Saint Germain l'Auxerrois. La couleur rouge lui colle à la peau, car il voit la Seine sanglante : "ces rives était une blessure qui saignait". Il est animé par une douleur, le deuil de sa voix et vise la vengeance. Ce sentiments est bas et ne peut lui permettre d'atteindre une certaine quiétude de l'âme. D'ailleurs, lorsque l'on étudie l'onomastique, Marais exprime cette idée : les marais sont boueux, bas, et ceux qui y entrent s'y embourbent. Mais les marais sont aussi des lieux de présence animal, et Marin Marais possède cet aspect animal qui l'éloigne de toute connotation spirituelle. Premièrement, c'est par sa maladresse et son manque d'élégance, en effet, il est assimilé à un éléphant (chapitre huit :"il barissait"). De plus, les nombreuses allusions à sa sexualité ("le sexe épais et poilu pendant entre les cuisses", "une bête belante" au chapitre huit, "je n'ai plus rien au bout de mon ventre pour vous" au chapitre dix-huit) et son caractère arriviste font de lui un redoutable prédateur pour qui "la vie est belle à mesure qu'elle est féroce". Au chapitre onze, Madeleine lui tend son "collet de buffe", métonymie encore une fois animale.

« cubistes de Max Jacob dans Le secret professionnel, écrit : « Un poème doit perdre une à une toutes les cordes qui le retiennent à ce qui le motive.

Chaque fois que lepoète en coupe une, son cœur bat.

Lorsqu’il coupe la dernière, le poème se détache, monte seul comme un ballon, beau en soi et sans aucune autre attache avec laterre.

» Cette image, qui est celle autour de laquelle le poème « Liens » est construit, exprime l’idée du poème-objet, dans ce cas, ou du poème-tableau, dans le cas de"Coeur, Couronne et Miroir".

Dans « Liens », nous avons vu que le poème s’autodétermine, c'est-à-dire que le sens n’est produit par le rapport, ou le rapprochementdes vers entre eux, puisque aucune image ne peut être comprise seule, c'est-à-dire indépendamment du reste du poème.

Voilà pourquoi il s’agit d’utiliser lamétaphore comme possibilité de créer des images nouvelles, et donc « de renouveler sans cesse l’apparence que revêt la nature aux yeux des hommes », commeécrivait Apollinaire dans Les peintres cubistes.. »

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