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Peut-on penser que le Dom Juan de Molière s'inscrit complètement dans cette définition ? La pièce est-elle une comédie ?

Publié le 10/10/2020

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[ ACCROCHE ] « Dites-moi, Messieurs, qu'est-ce qui se passe dans les comédies ? On y joue un valet fourbe, un bourgeois avare, un marquis extravagant, et tout ce qu'il y a au monde de plus digne de risée » explique François Mauriac dans sa biographie La Vie de Jean Racine en 1928. La comédie met en scène des personnages de condition moyenne ou basse dans un cadre quotidien et dont le dénouement toujours heureux, se solde souvent par un mariage. Son propos est de faire rire le public par le comique des situations, de l'intrigue, de la peinture des mœurs, du ridicule des caractères; son objectif est didactique : il s'agit de permettre la catharsis et de délivrer le public de ses vices et ridicules en en proposant un miroir grossissant via leur représentation satirique. [ SUJET ] Mais peut-on penser que le Dom Juan de Molière s'inscrit complètement dans cette définition ? La pièce est-elle une comédie ? Si tel est le cas, le libertinage de Dom Juan, a priori condamné par le dramaturge, serait le vecteur su rire et Dom Juan, l'objet de risée. Est-ce le cas ? De même, les notions de destin et de transcendance seraient exclues. Enfin, la fin devrait être heureuse. Or nous constatons l'inverse. Le statut générique de la pièce apparaît donc comme ambigu. [ PROBLEMATIQUE ] Doit-on donc considérer la pièce comme une comédie, comme son auteur, Molière, l'avait affichée ? Ou comme une tragédie ? [ PLAN ] Nous verrons que si certains éléments inscrivent la pièce dans la lignée des comédies, d'autres laissent penser aussi qu'il pourrait s'agir d'une tragédie déguisée. Dom Juan, dés l'origine, es...

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« dans un destin.

Enfin, la pièce s'achève de manière tragique pour le personnage.

Adoptant l'attitude de l'impie convaincu, il meur t et descend aux enfers. Parmi les personnages de cette pièce, on compte différents nobles, à commencer par son personnage éponyme.

En effet, le préfixe « Dom » est au XVII siècles titre de noblesse, tout comme son féminin « Done ».

Le langage de ceux -ci est soutenu et dont les valeursont essentiellement le code de l'honneur, le respect des lois, et du sang. De plus, la pièce possède un autre aspect des tra gédies.

En effet, les défiances de Dom Juan envers le Ciel, laissent rapidement penser à un châtiment.

Comme par exemple acte III, scène 2, lorsque Dom Juan promet un louis d'or au pauvre, en échange de blasphémer. Enfin, en étant hypocrite avec son pèr e, Dom Juan est arrivé « au comble des abominations », il ne peut donc plus échapper à son destin. Si la pièce s’affiche comme une comédie, c’est parce qu’elle en a les caractéristiques.

Elle met en scène des personnages issus du tiers état fasse à un mécréant, excellent comédien, qui se joue d’eux c’est -à-dire de leur naïveté, de leur peur, de leur vanité avec une habileté et un brio qui fascinent et amusent.

Mais si le rire et parfois franc, il est parfois jaune aussi.

En effet, Comme Don Juan endosse le rôle du pécheur touché par la grâce devant son père, c’est pour mieux faire grimacer l’hypocrite, le Tartuffe, personnage si régulièrement croisé dans les cercles de famille au siècle de Louis XIV.

C’est là que se font jour sa morgue et son cynisme fac e à une société hypocrite qu’il connaît bien et qu’il veut réformer.

Mais la pièce est aussi contaminée par des éléments tragiques qui peuvent prendre le dessus car il y est question de Dieu, principalement: Ce dieu qu’il provoque travers le sacrement du m ariage bafouée, l’attrait afficher pour la sensualité et les plaisirs terrestres préféré au salut de l’âme et, enfin, l’attitude du démon tentateur vis -à-vis du pauvre ermite ou encore de Done Elvire, arraché du couvent, épousée puis abandonnée.

C’est comm e si Dom Juan instrumentalisait les hommes pour obliger Dieu à intervenir et se confronter à lui.

Sa mort le pose d’ailleurs comme rival de Dieu, non comme vassal.

Loin de s’incliner devant les preuves de l’existence de ce Dieu vivant, il lui tend la main, se pose comme légal, reste lui - même c’est -à-dire inflexible jusqu’au bout.

C ’est pourquoi l’on peut se demander si l’antonomase constituée à partir de son nom n’est pas complètement réductrice.

Ne devrait -t-elle pas endosser un sens plus accusateur : cel ui de la créature qui condamne le silence de son créateur et peut être même son cynisme pour avoir attribué à l’homme un corps charnel qui le porte aux plaisirs et condamner l’homme parce qu’il s’y adonne avec volupté ?. »

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