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Peut-on dire que Candide est seulement un conte philosophique amusant ?

Publié le 17/01/2022

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Voltaire, né en 1694 à Paris et mort en 1778, apparaît comme l’un des philosophes les plus marquant des Lumières. Chef du file du parti philosophique, il prône une monarchie modérée et libérale et défend la vérité, la justice et la liberté de penser. Il est essentiellement reconnu pour ses œuvres Lettres philosophiques et Dictionnaire philosophique dans lesquelles on y retrouve une écriture élégante et précise mais bien souvent ironique qui a fait sa renommée.

« Cependant, nous verrons que Candide n’appartient pas seulement à un seul genre. À l’époque de l’écriture de Candide, l’Europe est secouée par des conflits presque incessants qui affaiblissent lesmonarchies voulant assurer leur domination territoriale les unes aux dépens des autres.

Les guerres de successionconcernant le trône d’Autriche succèdent à celles de Pologne.

Ces guerres sont sanglantes et meurtrières.

Dans sonœuvre, Voltaire, comme de nombreux autres philosophes, dénoncent l’horreur et l’absurdité de ces guerres.

Ainsi,dans le chapitre troisième, il décrit avec brutalité et horreur « la raison suffisante de la mort de quelques milliersd’hommes » autrement dit la guerre.

Nulle part les motifs de cette guerre ne sont expliqués, Voltaire laisse suggérerqu’il n’y en a pas et dénonce une fois de plus l’absurdité de cette guerre. Le développement de cette « boucherie héroïque » tout au long de ce paragraphe renforce la tonalité satiriquedonnée à l’œuvre.

Cet oxymore bien qu’ironique traduit une fois de plus la révolte de Voltaire face au bilan humainaffligeant. Entre les lignes 14 à 24 de ce même paragraphe, Voltaire expose la détresse et les souffrances dues à la guerre.

Ilcherche à choquer le lecteur pour mieux le faire réagir : « femmes égorgées, mamelles sanglantes, filles éventrées,d’autres à demis brûlés … » Voltaire se sert de son personnage pour construire une histoire,à l’image des épopées grecques comme Ulysse.Parti de la Westphalie, Candide visite la Hollande, le Portugal, l’Espagne, le Paraguay, le Surinam, la France,l’Angleterre et l’Italie pour achever son périple en Turquie.

Il parcourt ainsi tout le monde.

Chaque étape estsynonyme de malheur : le tremblement de terre au Portugal, le vol à Surinam.

Si dans une épopée grecque « toutest pour le mieux, dans le meilleur des mondes possibles », ici Voltaire veut prouver au lecteur que tout est pour lepire, dans le pire des mondes possibles. Ainsi de chapitre en chapitre, l’homme est toujours victime de sa même bêtise humaine, de son fanatisme et de sonexploitation. Un personnage résume bien l’esprit voltairien dans cette œuvre. En réponse au coup monté par Vanderdendur dans le chapitre dix-neuvième, en réponse au mal du chapitre dix-neuvième, Candide cherche « un honnête homme qui voudrait bien faire le voyage avec lui ».

Martin « l’homme leplus malheureux de la province » fut choisi.

Le manichéisme est une doctrine hérétique du persan Manès (IIIèmesiècle) qui s’est propagée dans le monde musulman.

Pour les manichéens, toute chose, y compris l’homme, estpartagée entre deux principes éternels radicalement opposés, le Bien et le Mal.

Certains manichéens pensent,comme Martin, que notre monde est celui du Mal, ils se confondent alors avec les pessimistes. Ainsi,au vue du point de vue de Voltaire sur le Monde et de la position de Martin par rapport à celui-ci, il paraîtprobable que Voltaire s’exprime au travers de ce personnage et qu’il expose donc, à nouveau, la domination du Malsur Terre. Conclusion : Nous sommes donc en présence d’un conte philosophique amusant, mais qui,au-delà de sa visée dedistraction suggérée par le terme amusant, propose par le biais de l’exposition dramatique des aventures du hérosune critique de la société du XVIII ème siècle. Ainsi ,pour Voltaire, ce monde est dominé par le Mal, le fanatisme, la bêtise humaine et l’exploitation de l’homme parl’homme. Ouverture : Le conte philosophique est-elle le seul moyen pour dénoncer les vices de la société ? Le conte fait-il aussi, à l’époque, l’objet de censure ?. »

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