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PERRIN Pierre

Publié le 27/11/2018

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PERRIN Pierre (1620-1675). Pierre Perrin apparaît parfois sous le nom de l’abbé Perrin, alors que tout porte à croire qu’il n'entra jamais dans les ordres. Son nom reste lié à l’histoire de la naissance de l’opéra français, bien que la notoriété de Lully occulte souvent le réel travail qu’il fit pour inventer une forme nationale de théâtre chanté.

 

On sait peu de chose de sa vie. En 1645, Voiture lui fit obtenir la charge d'introducteur des ambassadeurs auprès du frère de Louis XIII, Gaston d'Orléans. Il devint ainsi proche de celui-ci, grand amateur de théâtre. Entre-temps il s’était marié à une veuve, et Tallemant des Réaux a raconté les mésaventures familiales de Perrin, constamment en procès, couvert de dettes et même jeté en prison.

 

Poète de second ordre, brocardé par Boileau chaque fois que celui-ci convoque dans ses Satires une galerie de « froids rimeurs », Perrin a publié, en 1661, un recueil d'Œuvres poétiques dédié à Mazarin.

 

Son grand projet, longuement mûri, demeure cependant l’idée d’écrire et de faire représenter des opéras en français, contre l’avis de tous ceux qui pensaient que notre langue ne convenait pas à une mise en musique. Il s’essaya à composer des paroles de chansons puis, en 1659, fit représenter la Pastorale d'Issy, «comédie de chansons », mise en musique par Cambert. Cette œuvre, pas trop ambitieuse mais lancée en dépit de l’engouement pour la musique italienne, fut présentée en privé à

« I s sy avec beaucoup de succès.

Le roi la vit à Vincennes avec toute la Cour.

Malgré la mort de ses protecteurs, Perrin s'acharna à son projet.

Dix ans après le succès de la Pastorale, il obtint du roi r octroi de lettres patenres (29 juin 1669) qui l'autorisaient à établir des «académies d'opéra» dans toutes les villes où il souhaiterait le faire.

Perrin, Cambert et divers collaborateurs entreprirent de construire une salle à Paris et de former un groupe de chanteurs français.

En mars 1671, ils inaugurèrent la nouvelle salle avec Pomone, de Perrin et Cambert, «opéra ou représentation en musique, pastorale».

L'in­ trigue n'est guère originale, les vers plutôt plats, mais l'œuvre eut, semble-t-il, un certain succès, en dépit des critiques adressées aux« paroles » de Perrin, que celui-ci s'attacha à justifier.

En 1672, tirant parti d'une discorde entre les fondateurs de la salle, Lully put racheter le privilège et reprendre à son compte un projet, avec la collaboration de Quinault, qu'il avait d ·abord jugé ridicule.

Les écrits de Perrin sur son travail méritent une atten­ tion particulière dans la mesure où il s'efforce de com­ menter et de théoriser la naissance d'un genre, dès lors qu'il s'était aperçu, comme le dit le P.

Menestrier «que notre langue étoit capable d'exprimer les passions les plus belles et les sentiments les plus tendres, et que si l'on mêloit un peu des manières de la musique italienne à nos façons de chanter, on pourroit faire quelque chose qui ne seroit ny l'un ny l'autre, et qui seroit plus agréable».

BIBLIOGRAPHIE Arthur Pougin, les Vrais Créateurs de l'opéra français, P er­ rin et Cambert, Paris, 1881, et« Perrin, Molière et Lully ».

dans l e Moliériste, n° 30, 1881, p.

163-169.. »

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