PÉRIER (Odilon-Jean)
Publié le 13/03/2019
Extrait du document
«
PÉRIER
Odilon-Jean (190 1-1928).
Écrivain belge
d'expression française.
Mort à vingt-sept ans, ce poète
n'a sans doute pas eu 1' occasion de développer tous ses
dons.
Mais il fut néanmoins la figure de proue de sa
génération : celle qui, née à 1' écriture au lendemain de
la Première Guerre mondiale, incarne le foisonnement
des « années folles ».
Né à Bruxelles, dans une famille de banquiers, il fut
contraint, en raison de sa mauvaise santé, d'interrompre
ses études de droit.
Il devait mourir des suites d'une
péricardite rhumatismale.
Ses premiers recueils, Combat
de la neige et du poète (1920), la Vertu par le chant
(1921) et Notre mère la ville (1922), qu'il a reniés dans
la préface de son Citadin ou Eloge de Bruxelles (1924),
font alterner avec une veine d'inspiration classique des
recherches inspirées du modernisme.
Ces deux formes
d'expression, désormais harmonisées, se retrouvent dans
le Promeneur (1927) et dans la Maison de verre (1928),
ou s'accomplit son jeune talent.
Dans 1' intervalle, il avait collaboré au Mercure de
France et à la Nouvelle Revue française, se liant d'amitié
avec Jean Paulhan, Pascal Pia et Marcel Arland.
Franz
Hellens l'avait appelé à diriger avec lui le Disque vert
où parurent les premiers écrits d'Henri Michaux.
Et il
allait lancer avec Robert De Geynst des Livrets où se
conjuguent sa lucidité critique et son partii pris de mysti
fication.
Tenté par toutes les recherches d'écriture, il aimait
laisser au hasard un pouvoir exorbitant qu'il se plaisait
ensuite à maîtriser.
Il a tâté du dessin et du calligramme,
expérimenté un théâtre d'avant-garde qui annonce par
fois 1' absurde, et pratiqué l'humour et 1' impertinence
aussi bien que la ferveur rigoureuse.
Son roman le Pas
sage des anges ( 1926) est, à cet égard, significatif.
Faus
sement désinvolte et frondeur, ce récit entrecoupé de
vers est une peinture amère et tendre de la jeunesse
d'alors, mais aussi une manière d'autoportrait allusif.
Y transparaissent, avec son refus de la facilité et des
compromissions, son goOt intransigeant de la pureté, sa
passion contenue et son intense besoin d'amitié.
Ces caractéristiques se retrouvent dans les Ind ifférents
ou L'on s'amuse comme on peut, sorte de «théorème
scénique » que créa en 1925 le théâtre du Marais de Jules
Delacre et que devait reprendre en 1949 le théâtre de la
Huchette.
C'est la plus aboutie d'une série de tentatives.
»
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