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Pensez-Vous Que Le Théâtre Soit Un Reflet Fidèle De La Vie Et Du Monde Qui Nous Entourent ?

Publié le 08/01/2013

Extrait du document

Le Cid mis en scène par Brigitte Jaques-Vajeman où des rideaux lourds de couleur foncée nous indiquent

le lieu, un palais, et nous font ressentir la lourdeur de la situation.

De plus, tous les maux intérieurs des héros tragiques sont symbolisés par la diction presque hystérique

de certaines mises en scène, comme celles de Chéreau où il fait exploser la diction de l’alexandrin

classique dans Phèdre, l'un de ses plus grands triomphes au Théâtre de l'Odéon en 2002. Ainsi, le reflet

que donne le théâtre n’est pas fidèle au monde ni à notre vie, il est le monde en l’interprétant.

Nous avons donc vu en quoi le théâtre se voulait être le reflet fidèle de notre vie et du monde qui nous

entoure, grâce à des personnages proches du monde réel par le fait de leur situation sociale, familiale ;

« nom de la Vraisemblance veut faire correspondre le temps de la représentation au temps réel : en effet, la règle de Vraisemblance veut être aussi le reflet fidèle du monde réel, en interdisant toute sorte d’apparitions fantastiques. Ainsi, le théâtre se veut être le reflet fidèle de la réalité, de la vie et du monde qui nous entoure en présentant des personnages, des situations réelles et en s’inspirant de la réalité ainsi que des lieux, des événements ou des personnalités existantes.

Mais il ne reste pas vraiment fidèle à la réalité car l’histoire naît de l’imagination du dramaturge.

Puisque le théâtre est un genre littéraire, il est forcément une fiction.

Le « deus ex machina » qui faisait intervenir un Dieu sur scène pour régler le nœud de l’intrigue fait s’éloigner le reflet de la réalité.

Dans certaines pièces, l’auteur imagine des êtres qui n’existent pas comme dans Macbeth de Shakespeare qui met en scène des sorcières faisant apparaître des spectres représentant le roi tué par Macbeth.

Molière ne se soucie pas des règles classiques et met en scène dans Dom Juan un autre spectre qui met en garde le héros.

Dans Dom Juan toujours, d’autres aspects irréalistes sont mis en scène comme la statue du commandeur qui parle.

Les dramaturges se plaisent aussi à créer des « types » ou personnages stéréotypés comme dans la Commedia dell’arte où Pantalon représente le vieillard avare et crédule.

Or, un être humain ne peut pas être stéréotypé à ce point et n’avoir qu’un sentiment, qu’une réaction et ne jamais évoluer.

En plus de l’intervention du surnaturel et de personnages stéréotypés, les écrivains présentent aussi des personnages hors du commun.

Ces personnages ne sont pas le reflet de la réalité car ils expriment des passions trop fortes pour être réalistes.

C’est le cas des personnages tragiques comme Phèdre, tourmentée par son amour interdit.

Les pièces de théâtre reprenant des mythes antiques ne peuvent pas être le reflet de la réalité car par définition un mythe est une histoire impliquant des personnages faisant appel au merveilleux comme des dieux ou des animaux chimériques –comme le Sphinx-, histoire qui a traversé les siècles et qui a été sans cesse réécrit et réinventé, qui a subi toutes sortes de transformations.

Ainsi, le mythe d’Orphée a été repris par Cocteau dans une pièce en 1925 mettant en scène un homme descendant aux Enfers pour retrouver sa femme, ce qui est loin d’être réaliste.

De plus, le lecteur ne peut pas s’identifier au personnage tragique qui possède des sentiments excessifs et contradictoires.

En effet, le lecteur s’identifiera difficilement à Œdipe : il faut une interprétation à ce symbole. Le théâtre peut rendre réelle une idée abstraite.

Le spectateur doit chercher quel a été le but de l’écrivain dans sa pièce.

Dans Les Aveugles, de Maeterlinck, les personnages principaux ne voient pas le monde qui les entoure, étant aveugles, mais en réalité l’auteur veut représenter toutes les personnes qui ne comprennent pas le monde qui les entourent et qui s’y sentent étranger, sans être spécialement aveugles.

Lors du dénouement de la pièce, les aveugles entendent quelqu’un arriver mais ne le voient pas : ici encore l’auteur veut faire ressentir l’angoisse que peuvent éprouver ces personnes perdues.

Le théâtre est chargé de symboles qu’il faut décrypter, et ce à travers les siècles.

Au XXème siècle, le théâtre de l’absurde va utiliser, va se servir de ce moyen pour dénoncer ou pour faire passer un message. Dans la pièce Rhinocéros de Ionesco les personnages, atteint d’une maladie imaginaire appelée « rhinocérite », se transforment en rhinocéros, ce n’est pas a priori le reflet de notre monde.

Pourtant, derrière cette absurdité se cache la dénonciation du totalitarisme où il n’existe plus qu’une pensée unique.

Le héros est le seul à se rebeller et il incarne la résistance.. »

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