Pensez-vous que le dialogue soit une forme de discours efficace pour argumenter ? Vous appuierez votre argumentation sur les textes du corpus, mais aussi sur ceux que vous avez rencontrés en classe.
Publié le 05/06/2011
Extrait du document
Le dialogue est une communication entre deux ou plusieurs personnes ou groupes de personnes visant à produire un accord. Il doit y avoir au minimum un émetteur et un récepteur. Une donnée émise, c'est le message. Un code, c'est la langue et/ou le jargon. Un objectif, c'est le but du message. Il se fait par signaux (auditifs ou visuels). L'origine étymologique grecque du mot se réfère à un concept traduisible par "suivre une pensée" (dialogos : de dia à travers et logos la parole), ce qui n'explique pas la façon de la comprendre. Le dialogue est un genre très ancien, qui remonte à l'Antiquité et aux dialogues philosophiques, de Platon et Socrate notamment. Ce dernier les utilisant en conjugaison avec la maïeutique. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le dialogue se développe et devient un genre littéraire : particulièrement important au cours du Siècle des Lumières.
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dispose d'une connaissance qu'il partage ; le second, l'élève (souvent une femme), acquiert cet enseignement etpose des questions.
Il présente l'intérêt de transmettre de manière plaisante, par la double énonciation, une leçonau lecteur.
Le dialogue dialectique illustre la construction progressive d'une solution commune à un problème, lorsd'un processus de décision mis en œuvre par les différents protagonistes.
Son objectif est de permettre à desinterlocuteurs de combler une ignorance ou de résoudre une difficulté commune.
Il met en scène deux interlocuteursde statut comparable et égal face au problème.
L'alternance des questions/réponses et des jugements de valeurjouent un rôle fondamental dans l'intérêt de ce type de dialogue.
Le dialogue est utilisé dans beaucoup de circonstances, car il ouvre au débat, à la polémique, la facilité decompréhension est permet une résolution des discordes autrement que par la violence ou autre.
L’apologue, la fableou le conte philosophique utilisent parfois le dialogue pour opposer des thèses, suggérer une critique, dénoncer destravers implicitement ou explicitement.
Dans le roman ou la nouvelle, le dialogue d’idées entre les personnagesconstitue une des formes de la pause dans le récit.
Les propos sont rapportés au discours direct, indirect, indirectlibre ou narrativisé.
Parfois l’auteur se mêle aux propos de ses personnages.
Le recours au dialogue d’idées dans unroman permet, comme au théâtre, d’animer un débat idéologique, de dépeindre sur le vif la vie intellectuelle ou lesquestions brûlantes d’une époque.
Le dialogue philosophique est hérité de l’Antiquité.
Platon, philosophe grec du Vesiècle av.
J.-C., présente l’enseignement de son maître Socrate sous forme de dialogues avec ses élèves et sesadversaires, selon la méthode de la « maïeutique » (ou accouchement) qui, par des questions appropriées, faisaitnaître les vérités qu’ils portaient en eux sans le savoir.Ce type de dialogue suppose deux interlocuteurs bien disposés, qui font avancer la conversation de manière àexposer dans son entier le domaine examiné.
Chez Socrate, il ne s’agit pas de débattre, mais de pratiquer undialogue dialectique où les interrogations croisées conduisent à faire émerger une réponse.
Sa visée estessentiellement didactique car, utilisé par un maître habile, il sert à transmettre un savoir.
Ce dialogue philosophiquea été particulièrement utilisé dans le combat philosophique du siècle des Lumières.
Diderot en écrit de nombreux :Entretien avec Dorval sur le Fils nature, Le Rêve de d’Alembert… Voltaire aussi qui l’emmène parfois aux confins duburlesque animalier comme avec le Dialogue du chapon et de la poularde, Sade lui donne des allures théâtrales avecle Dialogue entre un prêtre et un moribond.Cet engouement s’explique par la pratique de l’art de la conversation dans les salons littéraires où chacun cherche àbriller par l’exposé et la défense d’idées nouvelles ; c’est aussi la continuité de l’art didactique classique qui veutinstruire en plaisant, comme de l’ambition philosophique de vulgariser des concepts difficiles.Un tel dialogue d’idées utilise plutôt les registres polémique et satirique.
La persuasion y est en particulier un art deréutiliser le matériau fourni par l’adversaire.
La critique des idées nécessite un esprit brillant qui n’est pas exemptd’une certaine mauvaise foi réductrice.
Elle amène souvent à reprendre les propos de l’adversaire : citation directe,reprise ironique, reformulation, déformation.
De part cette démonstration on peut en conclure que le dialogue est donc un bon outil pour défendre ses idées.Cette forme de discours ouvre au débat à la polémique, elle permet de s’expliqué par le biais d’arguments etdéfendre ses choix.
De plus ce n’est pas pour rien si le dialogue est utilisé depuis l’antiquité..
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