Paul ELUARD, Le Temps déborde, (1947) : Ma morte vivante
Publié le 07/01/2012
Extrait du document
Ma morte vivante
Dans mon chagrin rien n'est en mouvement
J'attends personne ne viendra
Ni de jour ni de nuit
Ni jamais plus de ce qui fut moi-même
Mes yeux se sont séparés de tes yeux
Ils perdent leur confiance Us perdent leur lumière
Ma bouche s'est séparée de ta bouche
Ma bouche s'est séparée du plaisir
Et du sens de l'amour et du sens de la rie
Mes mains se sont séparées de tes mains
Mes mains laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés de tes pieds
Ils n'avanceront plus U n'y a plus de routes
Ils ne colUUÛtront plus mon poids ni le repos
D m'est donné de voir ma rie finir
Avec la tienne
Ma rie en ton pouvoir
Que j'ai crue infinie
Et l'avenir mon seul espoir c'est mon tombeau
PareU au tien cerné d'un monde indifférent
J'étais si près de toi que j'ai froid près des autres.
Paul ELUARD, Le Temps déborde, (1947).
Vous ferez de ce poème un commentaire composé, que vous organiserez de façon à mettre en lumière l'intérêt qu'il vous inspire. Vous orienterez votre lecture à votre gré. Vous vous abstiendrez seulement de pr.ésenter un commentaire linéaire ou une division artificielle entre le fond et la forme. Vous étudierez, par exemple, les procédés stylistiques et les effets rythmiques qui permettent au poète d'exprimer son amour et sa douleur.
«
plan détaillé
Introduction.
• 194 7 : pêriode très cruelle pour Eluard.
• Mort subite en 1946 de Nusch sa deuxième femme qu'il
adore.
• Tentation du suicide, face à la solitude et au malheur.
• Le Temps déborde, recueil de poèmes qui se rattache au
groupe d'œuvres rêunies souvent en un titre d'ensemble :
Derniers Poèmes d:4mour,
• car recueil d'inspiration amoureuse.
• Ma morte vivante est plus prêcisêment une êlêgie tragique.
• Strophes et vers libres, sans ponctuation comme toujours
chez
P.
Eluard (hêritage d'Apollinaire, marque surrêaliste).
• Hymne dêsespêrê à l'aimêe disparue sans laquelle il a
"froid».
•
Prêsentation des thèmes.
1.
« Mon chagrin "·
• Titre et 1er vers en sont l'affirmation.
• Parce que Nusch est« morte», tout est devenu nêgatif.
• Plus de vie rêelle, cette vie qui est « mouvement ».
Le 1er
vers, un dêcasyllabe prêcise sa suppression par le pronom
nêgatif:
«rien», dêtachê après la coupe paire (quatre pieds).
• Insistance due à la structure mêtrique, le 2e membre de ce
vers
êtant plus long (six pieds) :
...
« / rien n'est en mouvement.
>>
• Autre mouvement niê : « viendra », ce qui supprime aussi
l'espoir puisque le futur lui-même est alliê à la nêgation :
« personne ne viendra ».
C'est encore un êlêment mêtrique de
six pieds qui constitue la deuxième partie du vers, parallèle
en sa longueur au même êlêment de six pieds du vers prêcê
dent.
Mais opposition encore plus forte avec le dêbut de ce
2e vers: «J'attends/.
..
".
»
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