PASQUIER Étienne

PASQUIER Étienne (1529-1615). Né à Paris, il appartient à une famille bourgeoise. Au collège de Presles, il est l’élève de Ramus et d’Adrien Turnèbe, son oncle, qui enseigne le grec au Collège royal. Ses études juridiques, entreprises à Paris sous Hotman et Bauduin en 1546, se poursuivent à Toulouse, sous Cujas, et surtout à Bologne et Pavie, où il reçoit les leçons d’Alciat. C’est en Italie qu'il rencontre Thomas Sébillet, qui l’initie à la poésie nouvelle. Le dialogue du Monophile (1554), les Lettres amoureuses et les Colloques d'amour (1555) ont leur origine dans ce séjour prolongé au contact de l’humanisme italien. De retour à Paris en 1549. Pasquier, pressé de « dégloirer l'Italien » et de faire briller par contrecoup le génie « gallique », s’occupe simultanément de poésie avec les membres de la jeune Pléiade — en particulier du Bellay et Ronsard, qu'il imite platement dans ses Rymes et Proses (1555) — et d'histoire avec son collègue et ami Claude Fauchet. Le premier livre des Recherches de la France, qui, au fil des ans, s’augmentera de neuf autres pour constituer le grand œuvre de Pasquier, paraît en 1560. La célébrité de l'avocat est consacrée en 1564 par sa plaidoirie en faveur de l’Université contre les jésuites lors de la création du collège de Clermont, et sa carrière culmine en 1585, lorsqu'il est nommé par Henri III avocat général à la Chambre des comptes, poste qu’il occupe jusqu’en 1604. A côté de ses illustres harangues et de ses doctes travaux d’historien, il lui arrive de commettre de légères pièces de circonstance — au sujet, par exemple, de la puce aperçue sur le sein de Mlle des Roches, lors des Grands Jours de Poitiers en 1579 — ou des vers satiriques qu’il se garde bien de signer, et qui mettent en cause les premiers personnages du royaume. En 1588, il est député aux états généraux de Blois, ce qui lui vaut d'être témoin de l’assassinat du duc de Guise. Rallié à Henri IV et au camp des « politiques »,